Chaque année en France, 10 000 personnes décèdent (soit un taux de 13 pour 100 000) et on estime entre 150 000 et 200 000 tentatives de suicide, un chiffre encore difficile à estimer précisément.
Rappelons enfin qu’environ 5 à 10% de la population générale rapporte avoir eu des idées suicidaires dans l’année, un chiffre plus élevé chez les adolescents.
Au niveau européen, le suicide est plus fréquent chez les hommes et est la 2ème cause de mortalité chez les adolescents et jeunes adultes. Un décès sur cent est un suicide.
Un dispositif de recontact téléphonique des patients après une tentative de suicide
Dr Liova Yon est psychiatre et médecin coordonnateur de VigilanS Paris. Ce dispositif de recontact téléphonique est estimé à faire diminuer la mortalité et la morbidité par suicide. Il se présente comme un système de veille active fondé sur des signalements et le maintien d’un lien avec le patient après une tentative de suicide. 800 patients ont été accompagnés durant cette première année d’existence.
Le but : savoir comment il va, et quelle est son évolution.
« On sait que les suicidants sont très une population difficile à conduire vers les soins. Alors on va vers eux, on s’intéresse à eux et on leur montre qu’on se préoccupe d’eux. C’est un dispositif de bon sens qui permet de maintenir le lien tout en augmentant l’adhésion au soin ; il complète le dispositif de soins déjà mis en place par ailleurs, comme le suivi par le médecin traitant ou le centre médico-psychologique », résume le Dr Liova Yon.
Hausse des tentatives de suicides chez les 12-24 ans : un phénomène inquiétant
Fabrice Jollant, Professeur des Universités – Praticien hospitalier à la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (CMME) du GHU Paris psychiatrie & neurosciences et à l’Université Paris-Descartes. Il dirige l’unité d’accueil des patients suicidants. En collaboration avec Dr Dominique Vodovar, médecin réanimateur du centre antipoison de Paris il a analysé le nombre d’appels pour tentatives de suicide des huit centres antipoison (CAP) du territoire, entre le 1er janvier 2018 et le 31 mars 2021, soit 50 000 dossiers.
En mai 2021, il déclarait au Point : « les tentatives de suicide chez les 12-24 ans sont en hausse, depuis septembre 2020. Un phénomène « très nouveau » et « inquiétant ».
Les chiffres exacts concernant les conséquences des confinements dus à la crise sanitaire sur cette population, n’ont pas encore été révélés mais une tendance se dessine: « Certains jeunes se sont retrouvés très isolés. La fermeture de leurs établissements et le fait de se retrouver, pour certains, seuls dans des petits endroits ou en rapports étroits et parfois conflictuels avec leurs proches, sur de longues périodes, a pu être très difficile et a mis à mal leur socialisation, dans une période de leur vie où celle-ci est clé« .
La journée mondiale de la prévention du suicide est l’occasion de rappeler que les idées suicidaires ne doivent pas être banalisées et que des solutions existent, comme le met en lumière le thème international de cette édition : «Créer l’espoir par l’action ».
Structures d’urgence et d’accompagnement, le GHU Paris vous accueille
Au sein du GHU Paris, les structures d’urgences, et notamment le CPOA* accueillent, physiquement ou par téléphone, toute personne en détresse psychique. Les familles souhaitant conseils et accompagnement sont également reçues.
Le CPOA accueillent, physiquement ou par téléphone toute personne en détresse psychique sans rendez-vous 24h/24, 7 jours/7.
Les familles souhaitant conseils et accompagnement sont également reçues lors des consultations « famille sans le patient ».
Les consultations et les soins urgents ne sont pas facturés.
Il accueille :
- Toute personne âgée de plus de 16 ans qui se présente en consultation,
- Quel que soit son domicile,
- Ou sans domicile,
- Venant d’elle-même, accompagnée par des proches et/ou adressée par : Médecin, Hôpital général, Services sociaux et médico-sociaux, Pompiers, Police ou autres.