Dans une lettre ouverte au Président de la République, publiée le 21 septembre dans la presse quotidienne régionale, la Fédération nationale des infirmiers libéraux (FNI) avait alerté le Président de la République des menaces qui pèsent sur la prise en charge des patients les plus fragiles et dépendants à leur domicile.
Les infirmières et infirmiers libéraux (IDEL) ont démontré leur capacité à s’investir dans ces prises en charge en permettant à notre système de santé d’amorcer le virage ambulatoire au cœur de la politique gouvernementale, et à notre pays de se préparer à répondre au défi du grand-âge.
La FNI a pleinement participé à la mise en œuvre de dispositifs innovants, destinés à donner aux IDEL les moyens de cette prise en charge notamment avec le Bilan de soins infirmiers (BSI).
Ce dispositif structurant permet à la profession de sortir de la logique liée à l’acte de soins infirmiers (AIS). Il valorise le rôle autonome de l’IDEL et améliore le suivi des patients âgés dépendants en misant sur la charge en soins et en prenant en compte toutes dimensions du soin infirmier : du rôle de surveillance aux soins éducatifs en passant par les soins relationnels. Il s’applique actuellement aux seuls patients de plus de 90 ans. Une seconde phase était prévue en janvier 2021 pour une généralisation à l’ensemble des classes d’âge en 2023.
La crise sanitaire et surtout celle des EHPAD, ont pour conséquence un accroissement de la demande de soins à domicile au profit de patients dépendants. Cette situation appelle, sans tarder, la construction d’une réponse et la mobilisation des partenaires conventionnels.
C’est pourquoi, sans attendre 2023, la FNI propose de relancer une négociation conventionnelle avec la Caisse nationale d’assurance maladie consacrée à la prise en charge de l’ensemble des patients dépendants. A cet égard, des données en vie réelle sur toute la population cible sont indispensables pour évaluer l’enveloppe financière à mobiliser. La FNI demandera à nouveau l’inscription d’une phase test étendue à toutes les classes d’âge sur une période de six mois. Pour rappel cette mesure avait été refusée par la Cnam en 2019.
De plus, le syndicat demande une nouvelle fois l’inscription de l’infirmière de famille dans la loi de financement de la Sécurité sociale dès 2022. Celle-ci formalisera la réalité de l’exercice libéral infirmier et ses missions, en coordination avec le médecin traitant et le pharmacien correspondant pour engager la modernisation des équipes de soins primaires à partir de ces trois professions socles. La reconnaissance de ce triptyque socle médecin-infirmier-pharmacien, associé aux autres professions de santé, constitue un levier de réorganisation de la coordination clinique de proximité.
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