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Dépression, burn-out, humiliation et harcèlement : « plus que jamais, la santé mentale des futurs médecins est en danger ! » (Colloque à Paris)

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La santé mentale des étudiants en médecine et des internes est un véritable enjeu de Santé Publique. Comment imaginer qu’un médecin sévèrement déprimé, épuisé ou même constamment harcelé puisse prodiguer des soins de bonne qualité ?

En 2017, les associations et syndicats des futurs médecins ont conduit une enquête nationale au constat accablant : 66,2% d’entre eux montraient des symptômes d’anxiété pathologique et 27,2% des symptômes de dépression sur les 7 derniers jours !

Le tabou était brisé. Suite au rapport sur la qualité de vie des étudiants en santé du Dr. Donata MARRA, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et le Ministère des Solidarités et de la Santé, avaient officiellement pris

15 engagements à mettre en place pour la qualité de vie des étudiants en santé et créé le CNA (Centre National d’Appui à la qualité de vie des étudiants en santé) auquel ils ont promis moyens humains, financiers et évolutions, sans que ceux-ci se révèlent suffisants.

Quatre ans et trois réformes des études de médecine plus tard, à la lumière de la pandémie COVID-19, quelles sont les avancées réelles ? En dehors de la création d’une plateforme téléphonique, qui ne figurait pas dans les mesures initiales, et de la campagne ministérielle autour de “Tolérance Zéro, Engagement Total”, qu’en est-il de la santé des futurs médecins ?

À cet effet, l’ISNI (InterSyndicale Nationale des Internes), l’ISNAR-IMG (InterSyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale) et l’ANEMF (Association Nationale des Etudiants en Médecine de France) ont lancé une version améliorée de l’enquête de 2017. Une nouvelle étude sur la santé mentale des futurs médecins s’est tenue entre mai et juin 2021.

Les résultats obtenus auprès de 11.754 répondants (soit 15% de réponses de l’ensemble des étudiants et internes de France) sont sans appel : à des seuils comparables à 2017, 75% des étudiants en médecine et des internes montrent des symptômes d’anxiété pathologique et 39% des symptômes de dépression sur les 7 derniers jours précédant le questionnaire ! Les facteurs de risques sont statistiquement significatifs : des difficultés financières, un temps de travail excessif ou encore l’exposition à des violences, qu’elles soient d’ordre psychologiques, physiques ou encore sexuelles, exacerbent le risque de dépression. Or, l’explosion du temps de travail, de même que les maltraitances, ont essentiellement lieu à l’hôpital.

À nouveau, le constat est affligeant et indiscutable : la santé des futurs médecins empire. Ces chiffres traduisent une réalité humaine dont sont victimes de trop nombreux étudiants. Nous avons fourni des preuves, nous avons attendu, jusqu’au drame parfois, des engagements et des réponses fortes qui ne sont pas venues. Nous ne pouvons plus continuer d’attendre.

Un colloque se tiendra à Paris le 27 octobre pour présenter l’ensemble des résultats de l’étude et demander de nouveaux engagements pour la qualité de vie des futurs médecins.

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