Filtres
Type d'information
Secteur
Zone géographique
Période
Tri

Démantèlement de la médecine libérale : « l’UFML-S appelle les médecins à l’offensive » (Communiqué)

Imprimer la liste
Share

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, adopté récemment par la commission des affaires sociales contient des articles qui autorisent l’accès direct des patients aux orthoptistes, orthophonistes et masseurs kinésithérapeutes. A cela il faut ajouter l’autorisation de la prescription des substituts nicotiniques aux pharmaciens, et des vaccins aux infirmiers.

Les décisions qui ont présidé à ces articles ont été prises, et c’est une constante, sans la moindre discussion, négociation ou concertation avec les représentants des médecins.

La notion d’expérimentation ne change rien à l’affaire. Quand le montage se fait sans négociation, l’expérimentation du moment signe son application future. Sa limitation aux Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) tient, disons-le, d’un enfumage qui ne prend pas.

L’UFML-S a toujours soutenu la pluriprofessionnalité, mais refuse que les décisions qui impactent l’exercice professionnel des médecins soient prises sans la participation des représentants des médecins. Nous dénonçons des solutions qui n’en sont pas et prétendent masquer l’incohérence et les carences du gouvernement face à une crise démographique de la médecine de ville sans précédent. Crise qu’il contribue à aggraver depuis 2017.

Le choix fait d’ignorer totalement la médecine de ville et de poursuivre une politique hospitalo- centriste dépasse aujourd’hui toutes les possibilités d’acceptation des médecins.

Ajoutons à cela :

  • L’autorisation (et le financement par l’assurance maladie), à des entreprises financées par des fonds de pension, d’ouvrir des centres de santé aux médecins forfaitisées par ces mêmes entreprises.
  • L’article dans le projet de loi en faveur de l’activité professionnelle indépendante, qui permettrait au gouvernement, par voie d’ordonnance, d’ouvrir à la participation de sociétés non soignantes au capital des Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP) et autres structures de soin. Cet article va aggraver la perte d’indépendance des médecins et induire la financiarisation du soin.

S’adjoint à cela, aggravant les difficultés de la médecine libérale :

  • Les actes bloqués à 25 euros pour la consultation, et 35 euros pour la visite. Ce tarif n’a plus aucun lien avec la réalité des pratiques, des rôles, et de la responsabilité des médecins.
  • La difficulté, toujours plus importante, pour les médecins à faire face à la demande de soin, alors que les ressources professionnelles médicales se font de plus en rares, que les demandes de soins augmentent, qu’il devient très difficile de trouver un remplaçant et que la pression administrative et le mépris institutionnel sont continus…

L’UFML-S rappelle que 75 % des internes en médecins souffrent d’anxiété, 50 % des médecins généralistes ont au moins un critère de burn-out, 75 % des Français sont sur des territoires qui relèvent de Zones d’interventions prioritaires (ZIP) ou de Zones d’actions complémentaires (ZAC). Les déserts médicaux sont partout.

Tels sont les résultats des politiques sanitaires successives, tel est le résultat de l’absence d’une politique sanitaire tournée vers la ville, de ce gouvernement et de ce ministre de la santé.

Face à cette crise historique de notre système sanitaire, l’UFML-S demande aux médecins de s’opposer au démantèlement organisé de la médecine libérale et appelle à :

1 – Des États Généraux et un plan Marshall tarifaire de la médecine libérale,
2 – La reprise des négociations conventionnelles dès après ces États Généraux,

3 – Un moratoire sur les délégations de tâches et l’annulation des délégations décidées sans négociations avec la profession,

4 – La garantie du maintien du régime indépendant de retraite des médecins qui n’est en rien un régime spécial,

5- L’extension des rémunérations des Permanences de Soins Ambulatoires (PDSA) au samedi matin.

Nous invitons les médecins à entrer dans un mouvement progressif d’arrêt de participation à la PDSA et de l’exercice. Nous entrerons en grève de week-end à partir du 1er décembre.

En l’absence d’engagement ce mouvement se durcira par l’étendue de la grève aux gardes de semaine dès le 1er janvier 2022.

Sans résultats, nous entamerons une journée de grève (arrêt d’activité) « coup de semonce » le 10 mars 2022 à un mois du premier tour de la présidentielle. Puis à un arrêt global de l’activité sans date de reprise, à partir du 24 mars, à un mois du deuxième tour de la présidentielle.

L’UFML-S est parfaitement consciente de l’impact de telles mesures, mais nous sommes encore plus conscients du risque lié au démantèlement de la médecine libérale sur la santé de tous les Français.

Nous rappelons notre soutien et notre participation à toutes les grèves des visites initiées par SOS médecins.

Contact :

Laurent Payet : laurent@lp-conseils.com

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Share