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L’AFU met les blocs opératoires au vert (Communiqué)

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Alors que la COP 26 s’est clôturée vendredi dernier, l’Association Française d’Urologie (AFU) souhaite également permettre au monde de la santé, et plus particulièrement aux professionnels de santé œuvrant dans les blocs opératoires et les hôpitaux, de prendre conscience de leur rôle et de leur implication dans le développement durable.

Dans ce cadre, en plus des actions que l’AFU mène auprès des autorités de santé et avec différents partenaires associatifs, l’association a décidé de consacrer une session dédiée à ce sujet, « Quand le bloc opératoire se met au vert », lors de son congrès annuel dont les portes ouvriront dès demain.

Lorsque le tri commence au bloc opératoire

Aujourd’hui, le secteur de la santé représente 50 millions de tonnes de CO2 équivalent à 8% de l’empreinte carbone nationale française. Et 20 à 30% des déchets sont directement issus du bloc opératoire.

Les blocs opératoires sont un secteur des établissements de santé les plus pollueurs. En cause notamment, l’utilisation de matériel à usage unique et la production de nombreux déchets.

Pour autant, aujourd’hui, les professionnels de santé doivent absolument participer à des actions en faveur du développement durable en chirurgie, que ce soit via :

  • L’amélioration du tri des déchets
  • La diminution de la production de déchets
  • La limitation des appareils à usage unique
  • La diminution de la consommation d’énergie et d’eau

Les 4 grandes actions menées par l’AFU

C’est dans ce contexte que l’AFU a créé une commission développement durable dans laquelle sont représentés des urologues d’horizon divers, venant des secteurs public et privé, du milieu universitaire ou encore des infirmières de bloc et des IADE avec la volonté d’instaurer une discussion sur la mise en place d’actions permettant de sensibiliser, informer et aider les différents acteurs de l’hôpital à mener des actions écoresponsables au bloc opératoire.

« La réduction des déchets et le développement durable dans nos lieux d’exercice est un engagement fort de l’AFU. Grâce à nos actions menées auprès des urologues et plus largement des professionnels de santé qui nous entourent au bloc opératoire, nous souhaitons participer à un changement durable pour mieux trier, moins consommer et mettre en place des actions de recyclage dans les hôpitaux » souligne Richard Mallet, Responsable de la commission développement durable de l’AFU et Vice-Président de l’Association Française d’Urologie.

Avec cette commission, l’AFU espère ainsi impliquer l’ensemble des professionnels de santé exerçant à l’hôpital autour de 4 propositions coordonnées :

  • Sensibiliser les professionnels de santé
  • Réaliser des recommandations pluridisciplinaires validées par les instances sanitaires
  • Promouvoir et valoriser la recherche clinique environnementale
  • Homogénéiser les actions éco-responsables

Après un tour d’horizon et un état des lieux de ce qui était fait en matière de développement durable dans les blocs opératoires, l’AFU a mis en place un groupe chargé d’établir une revue de la littérature scientifique sur les actions écoresponsables au bloc opératoire pour améliorer les pratiques de développement durable.

De cette revue scientifique, 5 grands axes de travail sont ressortis sur lesquels l’AFU a décidé de mener ses actions : le tri des déchets, la réduction des déchets, le recyclage, la réutilisation et la réduction de la consommation énergétique au bloc opératoire.

Pour le Dr Benjamin Pradere, « la nécessité première est ainsi d’améliorer les programmes d’éducation du personnel soignant au bloc opératoire. En formant et en informant nos collègues de l’importance du tri des déchets, nous aurons une meilleure efficience en termes de réduction des déchets et de développement durable ».

En parallèle, l’AFU s’est rapproché de deux collectifs, le Groupe CAUSE (Collectif d’action face à l’urgence en santé et environnement) et le CERES (Collectif Eco-Responsabilité en Santé), qui ont pour objectif de favoriser le développement durable à l’hôpital. L’AFU a également initié une discussion avec la Haute Autorité de Santé pour porter un projet de recommandations sous forme de consensus formalisé d’experts ayant pour objectif de mettre en commun les idées de l’ensemble des acteurs du bloc opératoire (anesthésistes, chirurgiens, infirmières, ASH, hygiénistes, pharmaciens). Pour l’AFU, l’important est aujourd’hui de continuer à porter ce projet et trouver une stratégie pour que les instances de gouvernance de la santé l’accompagnent dans la mise en place sur le terrain.

L’hôpital privé de Francheville à Périgueux : un exemple réussi de tri des déchets

Le tri sélectif fait désormais partie intégrante du quotidien des Français. Carton, papier, verre, emballages… Et si les établissements de santé pratiquaient eux aussi ce tri à l’échelle des blocs opératoires ? C’est l’idée qui a mûri dans l’esprit des équipes de Francheville à Périgueux.

Depuis juillet 2021, l’hôpital privé de Francheville à Périgueux a amorcé un projet de tri des déchets dans les blocs opératoires. « Cela a été un travail de plusieurs mois, avec de la pertinence dans le tri et une implication énorme des équipes de soignants des blocs opératoires qui portent ses fruits pour tous les types de déchets », confie Stéphanie Berdeaux, infirmière en urologie de l’hôpital privé de Francheville.

Partant du constat que 20 à 30 % de la production de déchets d’un établissement de santé sont générés par les blocs opératoires, les personnels hospitaliers ont réduit dans un premier temps les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI). « Dans notre établissement, une tonne de DASRI coûte 1000 €, une tonne de DAOM 100 €. Nous avons fait ce calcul d’après la moyenne des déchets produits par les 6 interventions sélectionnées en prenant le nombre d’intervention sur l’année 2019. Ce qui nous amène à une diminution de 54% de DASRI et une augmentation de 71 % de DAOM. Sans oublier la création de la filière recyclage » ajoute Amélie Pierunek, infirmière en urologie de l’hôpital privé de Francheville.

Un travail d’envergure dont les balbutiements doivent débuter par le changement des comportements individuels. Les changements de comportements à l’échelle individuelle pouvant permettre une réduction de l’empreinte carbone.

« Notre but était de montrer qu’il est possible et facile de mettre en place au sein des blocs opératoires et plus largement au sein de l’hôpital ce tri des déchets. Et nous sommes fiers de savoir que notre établissement va mettre cette initiative dans tout l’hôpital d’ici 2022 » conclut Stéphanie Berdeaux.

Pour en parler, retrouvez Amélie Pierunek et Stéphanie Berdeaux, infirmières à l’hôpital privé de Francheville lors d’une session « Quand le bloc opératoire se met au vert », mercredi 17 novembre à 10h Amphi Bordeaux, à l’occasion du Congrès Français d’Urologie (CFU 2021) organisé au Palais des Congrès – Porte Maillot – Paris du 17 au 20 novembre.

 

Contact :

mathilde.birembaux@lauma-communication.com

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