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Effet de la pandémie Covid-19, le nombre de dépistages et de nouveaux diagnostics du VIH est en baisse en 2020. « Connaître son statut sérologique, c’est accéder au plus tôt aux traitements et à leur effet préventif » (Communiqué)

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A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre, Santé publique France publie l’actualisation des données de surveillance du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST). Marquée par la pandémie de COVID-19, l’année 2020 montre une forte baisse du nombre de découvertes de séropositivité du VIH et des IST bactériennes.

Cette diminution s’explique essentiellement par une baisse du recours au dépistage en 2020 avec pour conséquence un possible retard au diagnostic et à l’accès aux traitements antiviraux dont l’effet préventif a un impact direct sur la dynamique de l’épidémie. Dans ce contexte, Santé publique France rediffuse sa campagne « Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre » qui vise à accroître la connaissance de l’effet préventif du traitement antirétroviral (TasP) et lutter contre les discriminations liées à la séropositivité au VIH. En favorisantune meilleure connaissance de la réalité de la vie avec le VIH, cette campagne est aussi un levier d’incitation au dépistage.

Baisse du dépistage et du nombre de diagnostics du VIH et des IST bactériennes

Le nombre de découvertes de séropositivité VIH en 2020 a été estimé à 4 856, soit une diminution de 22% par rapport à 2019. Avec 5,2 millions de sérologies VIH réalisées par les laboratoires de biologie médicale, l’activité de dépistage du VIH, qui avait augmenté entre 2013 et 2019, a diminué de 14% entre 2019 et 2020. Ces données doivent cependant être interprétées avec prudence, la pandémie de COVID-19 ayant eu pour conséquence une chute de la participation des professionnels de santé aux différents systèmes de surveillance.

« La diminution du nombre de diagnostics d’infection à VIH est principalement expliquée par la diminution du recours au dépistage en 2020, notamment lors du 1er confinement. Elle pourrait également être due à une moindre exposition au VIH liée aux mesures de distanciation sociale. » explique Florence LOT, direction des maladies infectieuses de Santé publique France.

La diminution du nombre de découvertes de séropositivité en 2020 est plus marquée chez les personnes nées à l’étranger (-28% par rapport à 2019), quel que soit leur mode de contamination, que chez celles nées en France (-14%). Outre des flux migratoires en baisse, cette diminution peut s’expliquer par un accès au dépistage rendu plus particulièrement difficile pour cette population dans le contexte de la crise sanitaire. Chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) nés en France, la diminution observée depuis plusieurs années se poursuit en 2020 (-15%).

En 2020, 30% des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé de l’infection, ce qui constitue une perte de chance en termes de prise en charge individuelle et un risque de transmission du VIH aux partenaires avant la mise sous traitement antirétroviral.

Une baisse du dépistage a également été observée en 2020 pour trois IST bactériennes (infections à Chlamydia trachomatis (Ct), gonococcie et syphilis) de l’ordre de 6% en secteur privé et de façon plus marquée en Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), de l’ordre de 30%, en raison de fermetures partielles ou totales pendant le 1er confinement. Cette baisse du dépistage a entrainé une diminution du nombre de diagnostics de ces IST, observée plus particulièrement en CeGIDD et de façon plus importante pour les infections à Ct (-31% vs -18% pour la syphilis et -13% pour les gonococcies). Ce différentiel pourrait s’expliquer par le caractère plus fréquemment asymptomatique des infections à Ct n’ayant de fait pas conduit à une consultation dans le contexte de la pandémie de Covid-19.

Les baisses du recours au dépistage en 2020, observées à la fois pour le VIH et les IST bactériennes, peuvent laisser craindre un retard au diagnostic et une circulation plus importante de ces infections. Il est donc important, dans le contexte actuel de persistance de l’épidémie à SARS-CoV-2, d’inciter la population à recourir au système de soins, et notamment à l’offre de dépistage dans toutes ses modalités, afin de permettre une prise en charge adaptée.

Deux dispositifs pour s’informer sur le VIH et les IST :

  • QUESTIONSEXUALITE est le site d’information sur la santé sexuelle de Santé publique France destiné à l’ensemble de la population adulte
  • SEXOSAFE  propose un accès simple et rapide aux informations et outils de prévention adaptés aux besoins et situations des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH)

« La prise en charge précoce du plus grand nombre de personnes infectées par le VIH est un enjeu de santé publique de première importance. Se faire dépister est crucial pour réduire le délai entre infection et diagnostic et accéder au plus tôt aux traitements pour un bénéfice à le fois individuel et collectif. Rappelons-le, les traitements antirétroviraux permettent aux personnes séropositives de vivre en bonne santé, avec une espérance de vie restaurée, sans craindre de développer le sida et sans risque de transmettre le virus. Continuer à le faire savoir par le biais des campagnes d’information est indispensable pour que le regard porté sur les personnes séropositives change définitivement. Favoriser une meilleure connaissance de la réalité de la vie avec le VIH aujourd’hui participe aussi à lever les freins au dépistage. » – Pr Geneviève Chêne, Directrice générale de Santé publique France

Promouvoir l’effet préventif du traitement contre le VIH pour faire changer les regards sur les personnes séropositives et lever un des principaux freins au dépistage

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, Santé publique France rediffuse la campagne « Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre ».

En rappelant que la séropositivité n’est pas une identité, ni un problème, ni un frein aux relations amoureuses et que les personnes vivant avec le VIH et ayant un traitement efficace ne peuvent pas transmettre le virus, cette campagne veut déconstruire les idées reçues pour lutter contre les stigmatisations et inciter au dépistage.

Le dispositif, visible à partir du 29 novembre, comprend :

  • de l’affichage : les cinq visuels mettant en scènes des couples et des familles dans des moments insouciants s’adressent à l’ensemble de la population dans sa diversité avec une attention particulière pour les populations les plus concernées par le VIH (HSH, personnes originaires d’Afrique subsaharienne). Ils seront visibles :
    • en extérieur pour toucher l’ensemble de la population (abribus, vitrines)
    • dans les commerces de proximité
    • dans la presse généraliste et communautaire (plus spécifiquement destinée aux HSH et aux migrants)
  • des partenariats média (production et diffusion d’articles sur l’effet préventif du traitement-TASP) dans des supports (presse, radio, site internet) généralistes et communautaires
  • des témoignages (vidéos) de personnes vivant avec le VIH qui, à travers une « lettre à elle-même », adressent un message à la personne qu’elles étaient lorsqu’elles ont appris leur séropositivité et rappellent l’importance du dépistage.
  • des articles dans la presse professionnelle (médecins généralistes, dentistes, gynécologues)

Les résultats de l’Enquête Rapport au Sexe (ERAS) 2021[1] publiés dans le BEH montrent à quel point informer la population sur le TasP est fondamental. Parmi les 14 706 répondants inclus dans l’analyse, résidant en France et ayant eu au moins un rapport sexuel avec un homme au cours de leur vie, seuls 60% connaissent le TasP.

En pleine pandémie de COVID-19, il est primordial de continuer à prendre soin de soi. Le dépistage est l’unique moyen d’établir un diagnostic et d’accéder aux traitements antirétroviraux. Plus ce diagnostic intervient tôt, plus les bénéfices du traitement sont importants au niveau individuel (espérance de vie préservée) que collectif (absence de transmission à autrui). Le dépistage reste donc la pierre angulaire de la lutte contre le sida. C’est pourquoi, au-delà de cette campagne, Santé publique France est engagé tout au long de l’année pour la promotion du dépistage à travers d’une part, ses dispositifs de marketing social (campagnes régulières sur les réseaux sociaux, émissions de radio, partenariats media etc.) et, d’autre part, ses partenariats associatifs qui permettent d’engager sur le long cours des actions de proximité en faveur du dépistage du VIH et autres IST et plus largement de la prévention diversifiée.

En savoir plus :

 

Contact :

presse@santepubliquefrance.fr

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