Filtres
Type d'information
Secteur
Zone géographique
Période
Tri

« Notre médecine s’effondre : il nous faut des renforts de toute urgence ! » (Communiqué)

Imprimer la liste
Share

La situation dans les établissements hospitaliers devient de plus en plus difficile, d’une part parce que la pression exercée par les patients Covid est en train de s’accroître et d’autre part parce qu’il existe une importante pénurie de personnels de santé. C’est extrêmement grave. Si les établissements de santé privés et publics ne trouvent pas rapidement des soignants, le système va exploser. Il nous faut des renforts, faute de quoi tout va s’effondrer qu’il s’agisse de soins d’urgence ou non. Si l’on ne trouve pas rapidement une solution pour remplacer les soignants qui, à l’heure actuelle, travaillent dans les centres de vaccination, les CHU, les cliniques et la médecine libérale vont entrer dans une crise sans précédent.

Les Français l’ont compris : depuis 18 mois, les professionnels de santé sont en première ligne. Sans eux, leur santé est en danger et toute l’économie du pays est à genoux. Le système de soins est la pierre angulaire de toute l’économie. Il ne peut pas y avoir de chantiers, d’entreprises, d’activités économiques, de transports, de loisirs et de fêtes familiales s’il y n’y a pas, en parallèle, tout un monde de la sécurité civile et sanitaire qui s’active en ange gardien pour protéger, accueillir, soulager, soigner, guérir …

Pourtant, paradoxalement, après les applaudissements qui nous ont réchauffés, et l’augmentation de la rémunération des personnels hospitaliers par le biais du Ségur, nous sommes presque à l’agonie. Nos activités d’urgence et de chirurgie effectuées sont en berne. Derrière elles apparaissent la douleur, la souffrance et la mort, en raison des délais ou de l’absence de réponse à la demande de soins.

Outre le fait que de nombreux soignants, épuisés psychologiquement et physiquement, ont quitté le métier ces derniers mois pour s’orienter vers d’autres carrières, d’autres qui étaient intérimaires ou employés en CDD se consacrent maintenant uniquement à la vaccination et au dépistage. Certains ont même démissionné.

Pendant ce temps nous constatons que les centres de vaccination et de dépistage permettent d’offrir des niveaux de rémunération légitimes qu’aucun établissement de santé ne peut offrir à son personnel soignant

Comment peut-on en vouloir à une infirmière qui passe sa journée aux urgences dans des conditions de travail extrêmement difficile de vouloir gagner le double dans un centre de vaccination, voire le quadruple le dimanche ou jour férié ? Pour une fois que l’on paye correctement les soignants! Mais la réalité, c’est que les centres de vaccinations et le dépistage ont siphonné le système de santé qui était déjà en piteux état. En voulant bien faire, le gouvernement met le système de santé à genoux. Et en définitive, le Covid est en train de nous tuer.

Pour que les choses soient claires :

  • Un jeune chirurgien hospitalier perçoit environ 25 €/heure et travaille 48 heures par semaine pour faire de la chirurgie carcinologique lourde ou des greffes rénales. Il pourrait recevoir le double voire le quadruple le dimanche (100 €/heure) en centre de vaccination. Et même plus en réalisant des dépistages antigéniques…
  • Nos collaboratrices infirmières sont salariées à 14 €/h aux urgences ou au bloc opératoire alors qu’elles sont payées 24 €/h en centre de vaccination. Elles touchent 1€ de plus par heure de nuit ou de jour fériés soit 15€/h contre 48 €/h le dimanche en centre de vaccination.
  • En libéral, un chirurgien urologue cancérologue est rémunéré au tarif de 23 € la consultation alors qu’un test de dépistage est honoré 45 € !!
  • Une néphrectomie élargie (ablation du rein) vaut 10 tests antigéniques ou 3 h 00 de vaccination le dimanche !
  • Comment motiver des infirmières libérales en les payant au tarif de 3 € l’injection d‘anticoagulant ou 20 € le pansement d‘escarre long et pénible, alors qu’un test antigénique leur est payé 20 €… Nous tenons a rappeler l’importance de la vaccination surtout dans les 15 jours à venir avant la montée en charge d’ Omicron sur le territoire national. Les non-vaccinés doivent impérativement se faire vacciner avant la généralisation d’Omicron qui n’aura pas de difficulté à les atteindre.

Néanmoins nous avons besoin d’aide pour recruter à nouveau avec des rémunérations décentes.

Les non-renouvellements de contrats et les démissions sont très nombreux. Les soignants (infirmières, médecins et sage-femme en particulier) manquent par milliers dans les services d’urgence et d’hospitalisation, dans les blocs opératoires et les maternités …. 40 000 d’entre eux sont en centre de vaccination et de dépistage ! Il y a urgence à payer correctement les soignants dans leur cœur de métier !

Derrière chaque chirurgien insuffisamment actif dans sa spécialité ce sont des dizaines de patients en souffrance et en situation de risque accru voire d’évolution fatale. Au niveau national, ce sont des centaines de milliers d’interventions chirurgicales qui sont reportées ou annulées. Ces retards vont avoir des conséquences dramatiques sur la qualité et l’espérance de vie de plusieurs milliers de patients.

Nous appelons le ministre de la Santé le Dr Olivier Véran, le Premier ministre Jean Castex et le Président de la République, Monsieur Emmanuel Macron, à revoir immédiatement la rémunération des soignants, en particulier dans le domaine de la chirurgie. Il n’est pas acceptable qu’un soignant soit honoré deux à trois fois moins dans son activité spécifique qu’en centre de vaccination ou de dépistage.

Les chirurgiens urologues français, hospitaliers ou libéraux, demandent un plan d’urgence pour leur permettre de retrouver leurs équipes de soins, pour consolider les services d’urgences et pour remettre les soignants dans leur cœur de métier. Il faut envoyer des renforts dans les centres de vaccination puisque la vaccination est la seule planche de salut contre l’épidémie avec l’affectation, entre autres, des militaires, des pompiers, des retraités, de la protection civile et des secouristes. Mobilisons-nous ensemble pour que les médecins et chirurgiens libéraux et hospitaliers retrouvent leur niveau d‘activité d’avant la crise Covid 19 et ceci avant que la mortalité périchirurgicale n’explose, faute d’équipes chirurgicales opérationnelles !

Les urgences explosent … nous prenons des retards historiques en cancérologie et en chirurgie fonctionnelle … notre médecine s’effondre.. Nous avons besoin d’aide et de mesures structurantes encore plus fortes que le SÉGUR 1 et 2 sans oublier cette fois-ci le monde libéral. Nous avons besoin d’aide et de mesures structurantes encore plus fortes. Nous sommes tous individuellement en danger. La chirurgie française est au ralenti, alors qu’elle est indispensable au quotidien et à l’avenir de chacun.

Il est encore temps, dans quelques semaines se sera probablement trop tard.

Contact :

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Share