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Usages de drogues chez les élèves de 3e en 2021 : des résultats encourageants corrélés à une baisse des sociabilités (Enquête)

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Premiers résultats de l’enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances (EnCLASS) réalisée au 1er trimestre 2021 auprès de 2000 collégiens

A l’occasion de la publication du numéro 148 de la revue Tendances[1] consacré à un volet exceptionnel d’EnCLASS, réalisé auprès de 1 972 élèves de 3e au 1er trimestre 2021, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) présente les premiers résultats de cette enquête et les évolutions relevées depuis 10 ans.

Un échantillon représentatif d’élèves de 3e a répondu à des questions sur les initiations à l’alcool, au tabac et au cannabis et sur les alcoolisations ponctuelles importantes (API), l’usage problématique de cannabis, les modes d’acquisition du tabac et de l’alcool, l’initiation au protoxyde d’azote et la pratique des jeux d’argent et de hasard. Les résultats de cette enquête, réalisée pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire de 2020, soulignent une baisse importante de la diffusion du tabac, de l’alcool et du cannabis, malgré une accessibilité aux produits qui reste élevée.

  • Une baisse importante de l’expérimentation de boissons alcoolisées, de cigarette de tabac et de cannabis

Si le nombre d’élèves de 3e n’ayant jamais bu d’alcool a doublé entre 2010 et 2021, passant de 16,8 % à 35,9 %, l’alcool reste la première substance psychoactive diffusée à l’adolescence. De plus, une proportion conséquente d’élèves de 3e déclarent des alcoolisations ponctuelles importantes (18,4 %) et 1 élève sur 6 déclare encore avoir connu un épisode d’ivresse au cours de la vie, proportion similaire à celle de 2018.

Parallèlement, on observe une baisse qui s’est accélérée ces dernières années, de l’usage de tabac chez les jeunes où l’expérimentation de cigarettes touche aujourd’hui 29,1 % des adolescents de 3e, contre 51,8 % en 2010. On observe aussi une division par quatre de la part des fumeurs quotidiens de cigarettes en 10 ans, passant de 15,6 % en 2010 à 3,7 % aujourd’hui. Cette diminution drastique du tabagisme quotidien fait écho aux plans de lutte contre le tabagisme menés ces dernières années (interdiction de vente aux mineurs, paquet neutre, hausse des prix, etc.).

À l’instar du tabac et de l’alcool, même si l’expérimentation de cannabis reste encore précoce, son usage est en net recul : moins de 1 élève de 3e sur 10 expérimente le cannabis (9,1 %) ; c’est presque trois fois moins qu’en 2010 (23,9 %). Par ailleurs, l’usage au cours du mois précédant l’enquête a été divisé par trois en 10 ans, passant de 11,1 % en 2010 à 3,9 % en 2021.

  • Une accessibilité aux produits qui reste élevée

L’enquête a été l’occasion d’interroger pour la première fois les élèves de 3e sur leur mode d’approvisionnement et malgré les évolutions encourageantes sur les usages, l’accessibilité des produits du tabac et de l’alcool demeure élevée. A la question « À quel point te serait-il difficile de te procurer des cigarettes ou du cannabis si tu le voulais ? », 31,5 % des répondants estiment que l’approvisionnement en tabac est assez ou très facile contre 19,5 % pour le cannabis.
L’approvisionnement de boissons alcoolisées s’avère un peu moins fréquent en magasins que les cigarettes (1 élève sur 5 ayant bu au cours du mois a déclaré en avoir acheté au moins une fois en magasin au cours de ce même mois, ce qui représente 9,3 % des élèves de 3e).

  • Cigarettes électroniques, chicha, protoxyde d’azote, jeux d’argent et de hasard : des usages et pratiques qui s’amorcent dès la classe de 3e

Si l’utilisation de la chicha enregistre également un net recul entre 2018 et 2021 (son usage dans l’année passe de 19,1 % à 11,9 %), elle pourrait, pour une part notable des jeunes, devenir un mode supplétif à la consommation de cigarettes de tabac car elle semble jouir d’une image plus positive chez les jeunes. Au même titre, l’usage de la cigarette électronique paraît s’affranchir d’un usage de tabac « classique » : les niveaux d’usage de cigarette électronique sont, pour la première fois en population adolescente, désormais plus élevés que ceux de la cigarette de tabac, que ce soit en termes d’expérimentation (34,2 %) ou d’usage récent (13,9 %).

Par ailleurs, face à visibilité de l’usage de protoxyde d’azote dans l’espace public, qui a entraîné ces dernières années plusieurs cas d’intoxication en population adolescente et l’adoption par le Parlement en mai 2021 d’un texte qui en interdit la vente aux mineurs (art. L. 3611-2), les collégiens ont été interrogés pour la première fois sur leur expérimentation de ce produit. Les résultats de l’enquête montrent ainsi qu’en 2021, 5,5 % des élèves de 3e disent en avoir déjà consommé.

Enfin, l’OFDT ayant repris les missions de l’observatoire des jeux en juillet 2020, cette enquête a permis d’interroger pour la première fois les collégiens de 3e sur leur pratique de jeux d’argent et de hasard (JAH). A la question « A quelle fréquence pratiques-tu les activités suivantes : Jouer à des jeux d’argent et de hasard (paris sportifs, jeux de grattage…) ? », 1 collégien de 3e sur 4 déclare avoir déjà joué à un JAH au cours de l’année et 9 % disent le faire chaque mois, 3 % chaque semaine, alors que la vente de ces jeux reste interdite aux mineurs.

Ces résultats, positifs à plusieurs titres, sont à mettre en perspective avec le contexte sanitaire dans lequel l’enquête a été menée. Si la situation actuelle est le fruit des dynamiques à l’œuvre depuis une dizaine d’années, marquée par le recul continu de la diffusion du tabac et de l’alcool chez les plus jeunes, l’accentuation des baisses observées résulte aussi des confinements successifs mis en place pour contenir la pandémie de Covid-19 qui ont fortement réduit les sociabilités adolescentes. Cette restriction des occasions de rencontres et de moments festifs ont été autant d’opportunités perdues d’initiation et de consommation. Le prochain volet d’EnCLASS au 2ème trimestre 2022, qui interrogera 15 000 collégiens et lycéens, doit permettre ainsi de mieux comprendre les tendances observées en 2021.

Contact : com@ofdt.fr 

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