La crise Covid-19 a profondément bouleversé le paysage économique et industriel du dispositif médical (DM). Pendant qu’une partie des entreprises ont subi des baisses d’activités liées aux déprogrammations hospitalières, d’autres étaient sur-sollicitées (respirateurs, gants, gels hydroalcooliques…) et devaient gérer des ruptures d’approvisionnement et des difficultés de trésorerie.
Si on exclut la dynamique observée sur le secteur du diagnostic in vitro et la dynamique à l’export, la filière accuse un chiffre d’affaires en baisse.
Par ailleurs, les enjeux liés au nouveau règlement européen, aux difficultés d’accès au marché français, ainsi qu’aux tensions sur les ressources humaines sont toujours très présents dans les préoccupations des entreprises.
Un tissu industriel dynamique et diversifié
- 30,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 10 milliards à l’export
- 1440 entreprises recensées dont 91% ont une activité exclusive dans le dispositif médical
- 93% de PME
- Près de 88 000 emplois directs
- 63% des entreprises ont une activité de R&D
Les années 2020 et 2021, analysées dans le panorama, ont été marquées par l’accélération des usages du numérique dans le secteur. Près de 42% des entreprises interrogées ont en cours de développement un dispositif médical connecté ou une solution digitale et 25% ont déjà un produit de ce type dans leur gamme. A noter que 31% des nouveaux entrants sur le marché en 2021 sont des start-ups positionnées sur des DM e-santé. Cette tendance devrait se poursuivre, et doit être intégrée aux évaluations et étapes du parcours réglementaires.
La crise sanitaire a également révélé l’importance de préserver un réseau de sous-traitants et de fournisseurs de matières premières en France, et en particulier dans le secteur de la santé. La nouvelle édition du panorama de la filière industrielle des DM en France présente donc pour la première fois une photographie des entreprises de sous-traitance.
Un fabricant de DM compte en moyenne 15 sous-traitants
Près de 650 entreprises sous-traitantes actives partiellement ou exclusivement sur le secteur du DM ont été recensées. Elles affichent un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros, dont 25% réalisés dans le médical. Environ 15 000 salariés sont directement affectés au médical. Ces sous-traitants exercent majoritairement des activités dans les secteurs de la mécanique, de la plasturgie et de l’électronique.
Près de 68% des entreprises de DM favorisent des sous-traitants localisés en France, et 24% font appel à des sous-traitants européens. Seuls 8% des marchés de la sous-traitance sont confiés à l’international (USA et Japon). La pénurie de plastiques, composants électroniques, semi-conducteurs, acier, certains textiles, … entrant dans la fabrication de dispositifs médicaux, engendre des augmentations de prix pouvant actuellement dépasser les 50%.
Financement de la croissance des entreprises : des levées de fonds plus nombreuses
Nouvelle réglementation, hausse du prix des matières premières… Pour faire face à ces nouveaux défis et continuer leur croissance, les entreprises du DM non-cotées se sont tournées vers des financements par levées de fonds. Les montants moyens levés annuellement par le capital-innovation ont fortement augmenté depuis 2018, portés par une augmentation du nombre d’opérations. Si 2021 a vu le nombre d’opérations diminuer, le montant moyen est resté le même.
Du côté des parcours boursiers, les entreprises cotées sont au nombre de 30 en France, dont 28 PME sur un total de plus de 1 000 sociétés. Même une introduction en bourse reste compliquée, la cotation est un moyen pour obtenir des levées de fonds importantes. Au cours de ces 4 dernières années, près de 1,4 milliard d’euros ont pu être levés auprès des marchés boursiers.
« Cette 3ème édition est particulièrement intéressante car elle mesure l’impact de la crise sanitaire mondiale sur l’activité et la dynamique du secteur des dispositifs médicaux. L’ajout des parties sous-traitance et financement permet de compléter les précédentes études et d’appréhender toutes les facettes de cette filière », souligne Dominique Carlac’h, présidente de D&Consultants et par ailleurs Vice-présidente et porte-parole du MEDEF.
« Cette photographie du secteur montre tout le potentiel stratégique et économique de notre filière. Elle révèle aussi ses fragilités que nous devons combattre, avec les Pouvoirs publics, afin de pouvoir répondre aux enjeux de santé des Français des prochaines années », conclut Philippe Chêne, le président du Snitem.
Retrouvez, dès lundi 14 février, l’intégralité du « Panorama 2021 et analyse qualitative de la filière industrielle des dispositifs médicaux en France » sur le site internet du Snitem.
A propos du Snitem
Créé en 1987, le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem) rassemble les acteurs de l’industrie des technologies et dispositifs médicaux y compris les entreprises impliquées dans le numérique en Santé. Il fédère plus de 550 entreprises françaises ou internationales dont la plupart ont la taille de PME ou d’ETI. Le Snitem est ainsi la première organisation en France représentant les entreprises de ce secteur d’activité et l’interlocuteur privilégié et référent des Pouvoirs Publics.