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Prévention du déclin lié à l’âge : les Hospices Civils de Lyon, en partenariat avec de nombreux acteurs du territoire, intègrent l’expérimentation nationale du programme ICOPE, promu par l’OMS (Communiqué)

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Après avoir déposé une candidature commune l’an passé, les HCL et la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Vénissieux ont été sélectionnés par le ministère des Solidarités et de la Santé et la Caisse nationale d’assurance maladie pour expérimenter localement, en compagnie de nombreux partenaires du territoire, le programme ICOPE (Integrated care for older people) de l’OMS, portant sur le dépistage multidimensionnel du déclin fonctionnel lié à l’âge.

Mieux prévenir pour vieillir en bonne santé. Alors que les 60 ans et plus constituent la catégorie d’âge qui croît le plus actuellement, leur progression démographique va encore s’accentuer dans les décennies qui viennent. D’ici 2050, la population de cette classe d’âge devrait, par exemple, doubler dans le département du Rhône et la Métropole de Lyon, d’après l’INSEE. Faire en sorte que ces personnes vivent le mieux possible, de la manière la plus autonome possible, en préservant au maximum leurs capacités physiques et mentales, représente un enjeu majeur.

Acteur incontournable de la santé sur le territoire, les Hospices Civils de Lyon développent des solutions, à- même de répondre à cet enjeu, depuis de nombreuses années. C’est dans ce sens, et pour aller encore plus loin, que le CHU a décidé de s’engager dans l’expérimentation nationale du programme ICOPE, en collaboration directe avec la Communauté professionnelle territoriale de santé de Vénissieux et en partenariat avec de nombreux acteurs locaux. Promu par l’OMS, ICOPE (Integrated care for older people) s’articule autour d’un objectif phare : la prévention.

Six grandes fonctions évaluées pour déceler de potentielles fragilités

Aujourd’hui encore trop centré sur une approche « sanitaire », basée sur l’identification des maladies et leur traitement, l’accompagnement des seniors prend insuffisamment en compte la prévention et le concept de déclin fonctionnel lié à l’âge. Fondé sur des parcours de soins intégrés, avec un suivi dans le temps, ICOPE vise à structurer et optimiser la prévention en instaurant un repérage précoce des fragilités chez toutes les personnes de 60 ans et plus.

Pour repérer ces fragilités, le programme s’appuie sur l’évaluation de six grandes fonctions déterminantes pour l’autonomie des personnes – les « capacités intrinsèques » – que sont :

  • la mobilité
  • la nutrition
  • l’état psychologique
  • la cognition
  • l’audition
  • la vision

Par exemple, pour tester son niveau cognitif, la personne âgée devra apprendre 3 mots qu’elle devra restituer après un laps de temps ; pour tester sa mobilité, elle devra se lever 5 fois d’une chaise sans l’aide des bras, dans un temps imparti, etc.

En plus de s’adresser à l’ensemble de la population d’une catégorie d’âge, lui conférant une envergure exceptionnelle, le programme ICOPE a ceci d’innovant qu’il place, pour la première fois, la personne concernée au cœur du dispositif. L’un des objectifs consiste en effet à permettre au senior, dans la mesure du possible, d’évaluer lui-même ses capacités, en s’appuyant sur une application digitale téléchargeable. L’implication figure ainsi comme partie intégrante de la prévention. Si l’auto-évaluation s’avère impossible, elle pourra alors être effectuée, toujours via l’application digitale, par les proches, les professionnels de santé ou les aides à domicile avec et en appui des médecins traitants.

Fondamental, ce dépistage constitue le point de départ du programme ICOPE, qui se décline en cinq étapes :

  1. dépistage d’éventuelles fragilités
  2. confirmation ou non des alertes identifiées en étape 1 par les soins primaires (médecin généraliste,CPTS, maison de santé…)
  3. établissement d’un plan de soins si nécessaire
  4. orientation éventuelle vers un recours spécialisé
  5. mobilisation de ressources communautaires et soutien aux aidants (si besoin)

4 855 seniors, aux profils variés, observés pendant trois ans à partir de cet été

Reposant sur un maillage territorial de grande ampleur, cette démarche volontariste « d’aller vers » nécessite une collaboration efficiente entre les différents acteurs de la communauté de soin.

Porteurs du programme local, les HCL et la CPTS de Vénissieux ont réuni, sous l’égide de l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, de nombreux partenaires : les CPTS des Monts du Lyonnais, de Lyon 8e, du Val de Saône, la Maison de santé pluriprofessionnelle et universitaire (MSPU) de Saint-Priest, la Ville et la Métropole de Lyon, les URPS infirmiers, médecins et kinésithérapeutes, les associations France Répit et France Alzheimer, représentant les aidants, ainsi que l’entreprise La Poste, qui s’apprête à former des postiers sur l’application digitale pour atteindre un maximum de personnes.

Outre les compétences qu’il intègre, ce vaste réseau de partenaires offre au projet une diversité populationnelle et sociale congruente, avec des territoires ruraux (Monts du Lyonnais), périurbains (Val de Saône) et urbains, parmi lesquels trois Quartiers Prioritaires de la Ville (QPV) : Vénissieux, Saint-Priest, Lyon 8e. L’un des enjeux sera d’insérer des personnes éloignées des filières de soin, à risque d’exclusion sociale et potentiellement plus exposées à la perte d’autonomie, afin de leur faire bénéficier des dispositifs existants.

Officiellement lancée en janvier dans sa phase d’implémentation, l’expérimentation locale du programme ICOPE verra les premières personnes être accompagnées aux alentours de l’été. Coordonnée par le Dr Sofia PERROTIN (maître de conférences associée en médecine générale à la CPTS de Vénissieux) et les Prs Pierre KROLAK-SALMON et Marc BONNEFOY (Institut du Vieillissement des HCL), elle prévoit l’inclusion de 4 855 personnes âgées de 60 ans et plus.

Au niveau national, cinq autres territoires (Corse, PACA, Lot, Pays de la Loire et Occitanie, qui a été pionnière, dès mai 2020) mèneront un travail similaire, portant l’échantillon total à 40 000 seniors. Cette période de test d’ICOPE doit durer trois ans, jusqu’à fin 2024. Si elle se révèle concluante, cette démarche de prévention associant partenaires publics et privés pourrait ensuite être déployée sur l’ensemble du territoire national.

Verbatim

« Fondé sur la démarche « d’aller vers », ce projet illustre la volonté de placer l’action de la prévention au plus près de la population générale et représente également un marqueur fort de la volonté de structurer différemment le lien ville-hôpital en associant des partenaires aussi divers que des acteurs de soins primaires, les CPTS et La Poste qui mobilise des facteurs formés à l’aide à l’auto-repérage et fournit des tablettes permettant à la population de réaliser cette démarche de prévention. »

Séverine NICOLOFF, Directrice de l’Institut du Vieillissement des HCL

« La dépendance liée à l’âge n’est pas une fatalité. Repérer les déficits fonctionnels précocement pourrait limiter cette dernière et « vieillir en bonne santé » fait partie du projet de santé de notre CPTS. ICOPE représente également une belle coopération ville-hôpital et interprofessionnelle. L’ensemble des parties a un rôle bien défini aux différents moments de la prise en charge, chacun apporte sa pierre à l’édifice. Participer à cette expérimentation ICOPE représente une opportunité pour notre territoire. »

Dr Sofia PERROTIN, maître de conférences associée en médecine générale à la CPTS de Vénissieux

« Pour l’ARS Auvergne Rhône-Alpes, l’expérimentation ICOPE, avec ses 5 étapes, permet de mailler, dans les territoires, une véritable démarche de parcours de prévention du vieillissement, ce qui entre totalement dans l’objectif des expérimentations article 51 *. Le dépistage est le cœur même du projet dans une perspective de prévention, au sens propre du terme, c’est-à-dire : prévenir, anticiper et accompagner, permettant de créer un parcours de santé. »

Laurent PEISER, Coordonnateur de projets pour l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes – Référent Article 51

« La Fondation France Répit tenait à participer à ce projet innovant. Elle va s’impliquer pleinement dans le programme ICOPE avec le repérage des fragilités par l’équipe mobile, en lien avec la Maison de Répit. La Métropole aidante, guichet unique regroupant les solutions d’aide sur la Métropole de Lyon, pourra, elle aussi, participer au dépistage. Notre action sera surtout orientée vers les aidants qui, eux-mêmes étant très souvent âgés de plus de 60 ans, peuvent présenter des fragilités. Nous mettrons à la disposition du projet ICOPE un « outil d’évaluation et de prévention de l’épuisement des proches aidants ». »

Pr Gérard RIBES, Coordonnateur ICOPE pour la Fondation France Répit

« Avec ses 70 000 facteurs et son réseau présents dans tous les territoires, 6 jours sur 7, La Poste est en capacité d’entrer en contact avec des millions de Français. Elle peut ainsi contribuer au passage à l’échelle de politiques publiques d’envergure, rendues visibles auprès des Français dans une démarche « d’aller vers ». C’est dans ce cadre qu’elle a pris part, dès 2020, au programme ICOPE en Occitanie, réalisant 900 évaluations fonctionnelles auprès des populations seniors, en particulier les populations éloignées des circuits classiques de prise en charge. Forte de cette expérience, La Poste se veut être un partenaire actif et dynamique des Hospices Civils de Lyon, en mettant tous ses savoir-faire au service de la réussite de cette expérimentation de déploiement d’ICOPE, en collaboration avec l’ensemble des acteurs du territoire. »

Dr Omar BELOUCIF, Directeur Médical de La Poste Santé

* Article inscrit dans la loi de financement de la sécurité sociale de 2018, qui introduit un dispositif permettant d’expérimenter de nouvelles organisations en santé reposant sur des modes de financement inédits, favorisant ainsi l’innovation et le décloisonnement ville-hôpital

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