Les échéances politiques de 2022 invitent nécessairement au bilan : dans les ambitions de « Ma Santé 2022 » la volonté politique de développer l’exercice coordonné et regroupé s’appuyait aussi sur les centres de santé.
Les centres de santé sont au rendez vous du développement, en réponse aux enjeux de l’accès aux soins des populations. Fin 2020 plus de 2236 structures identifiées comme des centres de santé étaient en activité en France proposant des soins médicaux, dentaires et infirmiers en ambulatoire ; ils emploient plus de 28 000 professionnels de santé. Depuis 2016 (date de création de l’observatoire des centres de santé) le nombre de centres de santé a progressé de 38 %.
L’augmentation la plus significative est celle des centres de santé médicaux et polyvalents, structures de soins de proximité dans lesquelles exercent au moins un médecin avec d’autres professionnels de santé (infirmiers, dentistes, sage-femmes…).
Cette progression des centres de santé répond au besoin des territoires de promouvoir un accès à une offre de soins de premier recours. Elle correspond également à une aspiration des professionnels de santé à travailler en équipe avec un autre mode de relation avec le patient.
Les centres de santé, initiateurs des pratiques regroupées et coordonnées, dont le concept a plus de 80 ans, sont une composante de l’offre de soins ambulatoire. Ils matérialisent les aspirations convergentes d’acteurs divers autour d’un réel projet de santé qu’ils partagent avec :
- Des porteurs de projets, acteurs locaux, acteurs sociaux engagés sur leur territoire : les « gestionnaires » ;
- Des professionnels de santé salariés qui aspirent à un mode d’exercice en équipe et dans un cadre qui les décharge des tâches administratives et comptables.
- Des besoins exprimés par les élus et représentants des populations ou des usagers.Dans les évolutions nécessaires du système de santé, ce mode de conduite de projet trouve de l’écho. Bien que son modèle économique doive encore être consolidé pour répondre à toutes les ambitions des missions que les centres de santé remplissent, ce mode d’exercice doit continuer à contribuer aux innovations nécessaires des pratiques médico-centrées du système ambulatoire.
Dans la reconquête d’une confiance, entre professionnels de santé et population, entre médecine et territoire, l’exemple des centres de santé mérite sans doute plus d’attention et de considération.
Les centres de santé représentent une réponse fiable aux besoins de santé : avec la pratique du tiers payant, le respect des tarifs opposables et le non dépassement d’honoraires, ils facilitent l’accès aux soins. Cette fiabilité est d’autant plus évidente pour les structures portées par un acteur social à but non lucratif et soucieux de fédérer les forces d’un territoire dans un projet de santé partagé : un accompagnement à la mesure des missions d’intérêt général qu’elles assument apparait nécessaire.
A l’heure où l’aspiration de chacun à participer aux choix, aux orientations, à l’avenir se fait de plus en plus pressante, une structure de soins de proximité qui répond aux besoins de santé et aux aspirations des professionnels de santé à travailler mieux ensemble a besoin d’être soutenue plus fortement.
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