Depuis quelques mois, l’entreprise Carmila, gestionnaire de galeries commerciales entourant des supermarchés Carrefour dont ce dernier est actionnaire (35%), propose maintenant à ses clients une nouvelle expérience : à la caisse du supermarché, les bonbons sont en tête de gondole et après avoir réglé les achats, le client peut maintenant … faire soigner ses caries.
C’est ce que révèle notre enquête sur les centres dentaires d’un nouveau type (cliquez ici pour lire l’enquête).
La santé serait-elle une marchandise comme une autre?
Mainmise de groupes financiers sur la santé bucco-dentaire
Depuis une dizaine d’année, l’Union Dentaire soulève le problème que pose la mainmise des centres dentaires en France par des investisseurs aux pouvoirs financiers considérables. Nous avons élaboré une liste de préconisations qu’il est urgent d’opérer (cliquez ici pour lire nos 10 propositions).
A l’origine, la Loi HPST de 2009 devait permettre le développement de centres dentaires associatifs à but non lucratif. Pourquoi pas si cela pouvait permettre de soigner le maximum de nos concitoyens qui, pour des raisons économiques ou géographiques, n’avaient pas accès aux soins.
Or l’idée initiale a été détournée par des groupes financiers qui ont profité du développement du salariat chez les chirurgiens-dentistes et ont implanté des centres massivement… sur des territoires qui n’étaient pas en manque de praticiens (+60% d’ouverture de centres depuis 2017, majoritairement en Île-de-France ; Source rapport Fédération nationale des centres de santé).
Vers une multiplication des risques pour les patients?
L’Union Dentaire s’est positionnée contre l’ouverture de nouveaux centres dentaires dans des zones où l’offre de soins est pléthorique. Nous ne sommes pas contre les centres dentaires. Nous souhaitons qu’ils répondent à un besoin de la population et respectent les mêmes règles et contrôles que les praticiens libéraux.
Avec l’ouverture de centres dentaires à but de profits, c’est le risque de voir se multiplier à l’échelle industrielle des dérives comme on le voit depuis plusieurs mois : les affaires Proxidentaire en Bourgogne et à Belfort avec des actes allant jusqu’à la mutilation, des patients d’un centre de Rouen rappelés à cause d’un risque infectieux, des suspicions d’exercices illégaux et de préjudices corporels dans un centre Dentexelans d’Orléans, Dentexia il y a plusieurs années…
Appel aux responsables politiques : la santé n’est pas une marchandise
Nous avons proposé à Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, d’organiser une table ronde avec tous les acteurs du secteur dentaire afin de pouvoir trouver des solutions pérennes et durables. Sans réponse.
Nous, l’Union Dentaire, nous défendons que la santé de nos patients n’est pas et ne doit pas devenir une marchandise. Nous rappelons à nos responsables politiques actuels et à ceux qui seront en responsabilité dans quelques mois que la crise du CoVid-19 nous a prouvé que la santé était un cadeau précieux qui devait être décorrélé des logiques financières. Car la santé bucco-dentaire, ce n’est pas une chose que vous mettez sur le tapis d’une caisse de supermarché entre un paquet de chips et une bouteille de coca.
L’Union Dentaire est un syndicat de chirurgiens-dentistes qui accompagne la profession depuis plus de soixante ans dans l’évolution et les changements des métiers dentaires.
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