Le choc pétrolier qui découle de la guerre en Ukraine pose une question simple « comment continuer à faire rouler les véhicules des 135 000 infirmières et infirmiers libéraux (IDEL) avec un prix du litre d’essence à 2,15 € ? ». Avec une indemnité forfaitaire de déplacement à 2,50 € et une indemnité horokilométrique à 33cts supposées compenser le coût du carburant, l’usure, l’entretien et l’assurance, les IDEL en sont de leur poche pour supporter les coûts de leur déplacement. Et à chaque plein l’addition grimpe aggravant une situation de plus en plus tendue.
Depuis le début de l’année, la FNI ne cesse d’alerter le gouvernement sur les conséquences de la hausse des carburants, et réclame d’étendre aux infirmières et infirmiers libéraux le bénéfice du remboursement de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) dont bénéficient les professionnels de la route.
Le mercredi 16 mars, le Premier ministre a présenté le contenu du « Plan de résilience économique et sociale » qui lui a commandé le président de la République. Selon les propres mots de Jean CASTEX se plan « doit être efficace à très court terme pour faire face aux conséquences immédiates de la crise mais qui doit nous permettre aussi de tirer les conséquences de cette crise pour les années à venir ». Or la FNI constate que ce plan ne contient aucune mesure spécifique en direction des infirmières et infirmiers libéraux.
La seule mesure dont la profession pourra bénéficier est la baisse de baisse à durée limitée de 15 centimes par litre sur les prix affichés en station qui s’appliquera du 1er avril au 31 juillet. Et après ? Cette mesure ne résout rien pour une profession qui n’est pas libre de répercuter la hausse du carburant ni sur des frais de déplacement, ni sur ses honoraires encadrés conventionnellement par l’Assurance maladie, et qui voit jour après jour s’installer l’inflation dans notre pays.
Les infirmières et infirmiers libéraux, qui assurent quotidiennement les soins à domicile prodigués aux personnes dépendantes, à des patients lourds, et des handicapés, n’acceptent pas d’opposer la poursuite de leur mission auprès de leurs patients et leur revenu. Ces patients ne doivent en aucun cas être pénalisés.
Reste alors au Gouvernement et l’assurance maladie de prendre leurs responsabilités en apportant des réponses urgentes et pérennes à la profession. La FNI appelle les acteurs publics à prendre conscience de la gravité de la situation de la profession infirmière très inquiète et prête à se mobiliser.
La FNI tire la sonnette d’alarme et appelle le ministre de la Santé et le directeur de la CNAM pour compenser les chocs de la hausse du carburant et de l’inflation afin de permettre aux infirmières et infirmiers libéraux d’assurer dignement leur mission au service de plusieurs millions de Français. Le virage domiciliaire qui s’est accéléré depuis 2017, permettant de faire du domicile le premier hôpital de France, ne doit pas être plombé par la crise ukrainienne. Ce serait injuste pour les 89% de patients dont l’aspiration profonde est de pouvoir être soignés à domicile et injuste également pour une profession dont l’engagement n’est aujourd’hui plus à démontrer.
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