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Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°7 (Document)

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Le BEH n°7 est composé de 2 articles.     

Résumé du contenu :

  • Impact des désordres hypertensifs de la grossesse sur la survenue d’une hypertension artérielle, Grégory Lailler et coll., Santé publique France

Les désordres hypertensifs de la grossesse (DHG) sont une cause majeure de morbi-mortalité materno-fœtale. L’objectif de l’étude était d’estimer l’impact des DHG sur la survenue d’une hypertension artérielle chronique chez les femmes, dans les premières années suivant l’accouchement.

Cette étude de cohorte nationale était basée sur les données du Système national des données de santé (SNDS). Nous avons inclus toutes les femmes primipares sans hypertension artérielle (HTA) chronique dans l’année précédant la grossesse, ayant accouché en France entre 2010 et 2018. Ces femmes ont été suivies en moyenne 3,0 années à partir de la 6e semaine post-partum. Durant le suivi, la survenue d’une HTA chronique était identifiée par au moins trois délivrances d’un traitement antihypertenseur. L’association entre les DHG et la survenue d’une HTA était évaluée grâce à des modèles de Cox, bruts et ajustés.

Au total, 2 663 573 femmes ont été incluses avec un suivi moyen de 3,0 ans. Parmi elles, 180 063 (6,73%)ont développé un DHG, dont 57 595 (2,13%) de pré-éclampsie (PE) et 113 803 (4,27%) d’hypertension gravidique (HG). Les Hazard Ratios de développer une hypertension artérielle, en comparaison des femmes sans DHG, étaient de 6,03 (IC95%: [5,89-6,17]) pour l’HG, 8,10 [7,88-8,33] pour la PE, 12,95 [12,29-13,65] pour la PE précoce, 9,90 [9,53-10,28] pour la PE sévère et 13,17 [12,74-13,60] pour la PE associée à une HG. La durée d’exposition était associée à un sur-risque d’HTA pour la PE, mais pas pour l’HG.

Les DHG augmentent fortement le risque de développer une hypertension dans les années suivant l’accouchement.

  • Prévalence sur les risques psychosociaux au travail et santé mentale parmi  les immigrés et descendants d’immigrés : résultats de l’enquête nationale conditions de travail – risques psychosociaux 2016, Anne Gosselin et coll., Ined

Peu d’études se sont penchées sur les risques psychosociaux parmi les immigrés et les descendants d’immigrés et leur association avec la santé mentale. Notre étude a pour objectif : 1) de décrire la prévalence de deux indicateurs qui recouvrent les dimensions d’exigence psychologique, de latitude décisionnelle et d’isolement au travail : le job strain (tension au travail : faible latitude/forte demande) et l’iso-strain (combinaison d’une situation de job strain et d’un faible soutien social) selon le statut migratoire et modéliser la probabilité d’être exposé ; 2) vérifier que les associations entre le job strain, l’iso-strain et l’anxiété sont similaires pour tous les groupes (immigrés, descendants d’immigrés).

Nous avons utilisé l’enquête nationale transversale Conditions de Travail-Risques Psychosociaux 2016 (N=24 640). L’anxiété a été mesurée par le score GAD-Mini, outil diagnostique pour repérer le trouble anxieux généralisé. Les prévalences du job strain et de l’iso-strain ont été décrites selon le statut migratoire et le sexe. Des régressions de Poisson ont été utilisées pour modéliser la probabilité d’être exposé au job strain et à l’iso-strain. La prévalence de l’anxiété a été ensuite décrite selon le statut migratoire et le sexe. Dans chaque groupe de  population, nous modélisons la  probabilité de l’anxiété en fonction des caractéristiques sociodémographiques, des antécédents de santé mentale et de l’expérience du job strain ou de l’iso-strain.

Les prévalences de risques psychosociaux varient fortement selon le statut migratoire, avec des immigrés plus exposés que la population majoritaire (ni immigrée, ni descendante d’immigrés). Après ajustement, être un immigré d’Afrique reste associé au job strain (ratio incidence risque ajusté : IRRa=1,21 ; IC95%: [0,99-1,47]), et être un descendant d’immigré d’Afrique à l’iso-strain (IRRa=1,33 [1,05-1,69]). La prévalence de l’anxiété était particulièrement haute parmi les descendants d’immigrés d’Afrique (12%). Dans cette population, le job strain et l’iso-strain étaient associés à l’anxiété (IRRa job strain=2,70 [1,22-6,01] ; IRRa iso-strain=4,26 [2,29-7,92]).

Dans la lignée des travaux internationaux, notre étude montre que les immigrés et descendants d’immigrés sont particulièrement exposés au job strain et à l’iso-strain, ce qui pourrait contribuer à détériorer leur santé mentale.

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PJ

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