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Combatif et tourné vers l’avenir : le Congrès suisse des soins infirmiers se termine à Berne (Communiqué)

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La mise en œuvre de l’initiative sur les soins infirmiers, l’impact du changement climatique sur la santé et le rôle de premier plan que les infirmières doivent y jouer, le potentiel des infirmières dans les soins de base ou dans les soins palliatifs : ce ne sont là que quelques-uns des thèmes abordés dans les keynotes du Congrès suisse des soins infirmiers.

Le Congrès suisse des soins infirmiers a en outre offert aux quelques 700 participants sur place l’occasion de s’informer sur les derniers développements dans le domaine des soins infirmiers lors de 10 sessions et 11 ateliers. 400 autres personnes ont suivi en ligne des exposés sélectionnés.

Mise en œuvre de l’initiative sur les soins (art. 117b Cst. « Soins infirmiers ») : Des mesures immédiates s’imposent pour stopper l’exode du personnel soignant

La mise en œuvre de l’initiative sur les soins, respectivement du nouvel article constitutionnel 117b « Soins infirmiers », est un thème central du congrès. L’infirmier et modérateur Patrick Hässig a animé ce débat explosif. La secrétaire générale de l’ASI, Yvonne Ribi, et la présidente, Sophie Ley, ont présenté le calendrier possible sur la base de la proposition du Conseil fédéral qui prévoit deux étapes.

Les débats parlementaires sur l’offensive de formation devraient commencer cet été et une mise en œuvre en 2023 est possible. Le deuxième paquet, qui prévoit de meilleures conditions de travail et une dotation en personnel adaptée, prendra, comme prévu, plus de temps. Bernadette Häfliger de l’OFSP a expliqué qu’une procédure plus rapide n’était guère possible, ne serait-ce qu’en raison des délais imposés. Même en étant optimiste, il faudrait probablement attendre 2025 pour qu’une mise en œuvre puisse être réalisée. « Et nous ne pouvons pas attendre aussi longtemps ! », a déclaré Yvonne Ribi.

L’ASI met les cantons devant leurs responsabilités, car ils doivent réagir rapidement en proposant des compensations en temps, des réductions de temps de travail et des allocations. En effet, le Parlement, représenté par les conseillères nationales Barbara Gysi (PS) et Therese Schläpfer (UDC) lors des débats du congrès, n’est pas le seul à être sollicité pour la mise en œuvre. Alors que Barbara Gysi a souligné l’urgence de la mise en œuvre, Therese Schläpfer a argumenté sur les coûts élevés. Le président de la CDS, Lukas Engelberger, a remercié les soignants pour leurs prestations extraordinaires pendant la pandémie et a souligné que les cantons investissaient déjà beaucoup dans les soins. Les représentants des employeurs Kristian Schneider (H+) et André Müller (Curaviva) ont confirmé que des investissements supplémentaires étaient nécessaires pour maintenir les soignants dans la profession.

Pour cela, il faut davantage de moyens de la part des cantons. Car aujourd’hui déjà, des lits et des salles d’opération sont fermés par manque de personnel. Reto Wyss, de l’USS, a montré que les cantons disposent d’une base légale pour agir rapidement grâce aux prestations de réserve prévues par la loi Covid, mais que la volonté politique fait défaut. Pour Alberto Mocchi, représentant de l’ASI dans le canton de Vaud, il est clair qu’il faut agir rapidement. Un groupe de travail a été mis en place dans son canton. Pour les soignants présents dans la salle, le débat a clairement montré que la lutte commune doit se poursuivre. « Nous ne lâcherons pas ! »

Des sujets brûlants : Changement climatique, soins de base, soins palliatifs

La crise climatique est aussi une crise sanitaire. Katie Huffling, infirmière américaine et directrice de l’Alliance of Nurses for Healthy Environments, estime que les infirmières sont en position de leader pour faire comprendre ce lien à la société et s’engager dans une politique de promotion de la santé. Séverine Vuilleumier, professeur de santé environnementale à la Haute école spécialisée de la santé La Source à Lausanne, a rappelé le double défi que représente le changement climatique pour les systèmes de santé : D’une part, il entraîne une propagation des maladies infectieuses, des maladies chroniques et psychiques et de nouvelles pathologies.

D’autre part, le secteur de la santé contribue au changement climatique et à la dégradation de l’environnement. L’engagement en faveur d’un système de santé durable est donc urgent. Ce point a également été souligné par Bea Albermann, étudiante en médecine, activiste climatique et cofondatrice de Health for Future Switzerland.

Soins de santé primaires : L’OMS encourage et exige un changement de paradigme et des investissements dans les infirmières et infirmiers – y compris de la part de la Suisse

L’OMS a défini des orientations stratégiques mondiales pour les soins infirmiers et obstétricaux, qui fournissent aux États membres et à l’OMS/Europe un plan de travail sur cinq ans. Margrieta Langins est représentante régionale pour les soins infirmiers et obstétricaux à l’OMS/Europe. Dans son discours-programme de cet après-midi, elle mettra en évidence les manquements qui ont permis à la pandémie de Covid de frapper de plein fouet les systèmes de santé.

Comme le montrera la professeure Maya Zumstein-Shaha de la Haute école spécialisée bernoise, les infirmières de pratique avancée sont un facteur décisif pour les futurs soins de base, notamment en raison de la pénurie de médecins de famille. Annie Oulevey Bachmann abordera la manière dont les infirmières et infirmiers, par exemple dans les soins à domicile, peuvent contribuer à la prévention et à la promotion de la santé pour les proches soignants.

Ursula Wiesli, experte en soins infirmiers ANP, montrera qu’un plus grand nombre de soignants hautement qualifiés et titulaires d’un master dans les maisons de retraite peut améliorer considérablement la qualité de vie des résidents âgés, favoriser le développement professionnel et augmenter ainsi la durée d’exercice de la profession.

Soins palliatifs : le rôle des soins et les tâches des politiques

Jeudi déjà, le professeur Philip Larkin, de la chaire de soins palliatifs de Lausanne, a esquissé sa vision de l’avenir quant à la contribution des soins infirmiers dans les soins palliatifs. Dan Lecocq, entre autre professeur à la Haute école spécialisée La Source à Lausanne, a présenté le modèle de partenariat humaniste dans le domaine de la santé.

Marina Carobbio, conseillère aux Etats et présidente de Palliative.ch, a développé dans son exposé les tâches de la politique pour rendre les soins palliatifs accessibles aux personnes en fin de vie et à leurs proches. Le financement des différentes offres joue un rôle central à cet égard. Une intervention dans ce sens est en suspens au Parlement.

Prix de l’OMS pour le personnel de santé

À l’occasion de l’Année internationale des personnels de santé (2021), Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a décerné un prix aux travailleurs de la santé, en reconnaissance de leur engagement sans faille et de leur dévouement continu à l’amélioration de la santé et du bien-être. Le prix a été remis par Brigitte Hofer, responsable de la section Soins de base de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Au nom de tous les soignants, Dominique Elmer (Soins Longue Durée Suisse) et la présidente de l’ASI Sophie Ley ont reçu le prix.

Contact : SBK-ASI – medien@sbk-asi.ch

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