Si Jeunes Médecins félicite le Professeur Didier Samuel, professeur à l’AP-HP, chef de service, pour sa récente élection comme « Doyen des doyens », ses adhérents s’inquiètent de ses propositions concernant la formation des futurs médecins généralistes.
En effet, dans une interview donnée à Egora.fr par le Professeur Didier Samuel, celui-ci a exprimé son soutien à une 4ème année de médecine libérale (au programme de l’ancien/nouveau Président de la République mais dont l’intérêt est largement discuté, surtout si elle n’était qu’hospitalière ou dans un désert médical, sans formateurs identifiés ou service de recours) et son souhait que les futurs généralistes fassent « plus de stages à l’hôpital » !
Il faut rappeler que les futurs généralistes ont suivi le même parcours de formation initiale que les spécialistes : 4 années de stages hospitaliers de la 3ème à la 6ème année de médecine. Ils ont donc eu largement le temps de découvrir et comprendre le fonctionnement du monde hospitalier. Ils n’ont ensuite que 3 ans (bientôt 4 ?) pour se former à leur future spécialité, comprenant des stages hospitaliers obligatoires, et les fameux SASPAS leur permettant de découvrir leur future spécialité auprès des médecins qui la pratiquent déjà.
Qui d’autre que des généralistes – pour la plupart libéraux – sont les plus à mêmes de former ces praticiens à la spécificité de leur futur exercice ? Comment gérer les complexités administratives et organisationnelles spécifiques à l’exercice de la médecine générale – libérale le plus souvent – et dont l’hôpital ignore de facto évidemment tout ?
Jeunes Médecins regrette que les préconisations du « Doyen des doyens » fasse porter aux futurs médecins généralistes la responsabilité des inactions et des fautes politiques passées, et que ces derniers soient systématiquement la variable d’ajustement, tant sur la durée de leur formation, son contenu « hospitalier » (malgré le peu d’utilité future dans leur pratique quotidienne), ainsi que sur les conditions de leur future installation.
Les futurs médecins généralistes, qui ont fait des études exigeantes et ont donné beaucoup de leur jeunesse pour soigner nos concitoyens, se sentent méprisés par de tels discours.
Il ne faut pas s’y méprendre : aucune embellie en termes de démographie médicale n’est attendue avant 2030, voire 2032, car si on voit la France comme une « tartine », et les médecins comme du « beurre », peu importe comment on étale le beurre, s’il n’y en a pas assez, on ne peut pas recouvrir toute la tartine !
Alors, en attendant, les jeunes médecins feront « au mieux » pour pallier aux erreurs des précédentes générations, mais il faudra qu’on puisse travailler avec le nouveau doyen et les autres instances, dans un esprit de confiance et d’écoute, afin que nos jeunes confrères puissent s’épanouir et trouver chacun un mode d’exercice enrichissant, loin des dogmes et de la pensée convenue !
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