La Maladie Rénale Chronique (MRC) est une pathologie silencieuse et très fréquente : plus de 6 millions de Français sont concernés. Pourtant, beaucoup ne le savent pas et l’apprennent à un stade trop tardif. Face à ce constat, et à l’occasion de la semaine de prévention des MRC, le groupe de biologie médicale Biogroup a proposé le 11 mars dernier un dépistage national gratuit et inédit au sein des 900 laboratoires de son réseau. Leur mobilisation et celle des équipes Biogroup a permis de mesurer les taux de créatinine, qui permettent de connaître en une simple prise de sang l’état de fonctionnement des reins, de près de 25 000 patients répartis dans toute la France.
Une photographie de la santé rénale des Français
A l’occasion de la semaine de prévention des maladies rénales, les biologistes du réseau Biogroup se sont mobilisés et ont proposé le 11 mars dernier un dépistage national gratuit au sein des 900 laboratoires du réseau. Cette campagne de dépistage s’est accompagnée d’une campagne d’information et de sensibilisation du grand public et des médecins. La mobilisation des laboratoires et des équipes Biogroup a permis de mesurer les taux de créatinine sanguine de près de 25 000 patients répartis dans toute la France.
Le taux de créatinine sanguine permet de calculer le débit de filtration glomérulaire (DFG), et ainsi d’évaluer l’efficacité de la fonction rénale. C’est ce DFG qui permet de dépister les atteintes rénales lorsqu’il est inférieur à 60mL/min/1,73m².
- Au total, 1 043 patients (4,2 % du total) qui n’avaient pas connaissance de la maladie ont pu être alertés grâce à la campagne de dépistage ;
- 73 % des patients avec DFG bas (30-60) et 33 % des patients avec DFG anormalement bas (DFG <30) n’avaient pas connaissance de la maladie
- Les patients diabétiques et hypertendus commencent à dégrader leur fonction rénale à un âge précoce (30-40 ans), ce qui renforce la nécessité d’un dépistage précoce.
- En taux relatif, les régions avec le taux le plus élevé de patients avec DFG≤60 sont les régions Grand-Est (9.3% des patients analysés), Hauts-de-France (9.1%), et la Corse (9.0%).
Une initiative qui répond à un enjeu majeur : sensibiliser le plus grand nombre
1 personne sur 10 est concernée par la MRC en France, environ 90 000 personnes sont en traitement de suppléance aujourd’hui (hémodialyse, transplantation ou greffe) et plus d’un tiers a été pris en charge en urgence. Le nombre de personnes en traitement de suppléance augmente en moyenne de 4 % par an ces dernières années (Source Guide HAS 2021). Pourtant, cette maladie est facilement dépistable et maîtrisable, de nouveaux traitements et des prises en charge existent et sont efficaces.
Les objectifs de cette campagne, inédite à cette échelle, ont été remplis. Elle a permis de sensibiliser massivement à cette pathologie mal connue, de dépister de nouveaux patients – qui n’avaient pas connaissance de leur maladie rénale – mais aussi d’identifier des patients présentant une hypertension artérielle ou un diabète qui n’étaient pas dépistés pour une altération de leur fonction rénale. L’hypertension artérielle et le diabète sont en effet les principaux facteurs de risque et sont responsables de près d’un cas sur deux de MRC. Cette étude a ainsi permis de mettre en évidence une carence de dépistage et d’information chez les patients ayant un DFG abaissé, ainsi qu’un suivi certainement insuffisant des patients diabétiques et hypertendus.
« Une méthodologie stricte a été respectée avec le recueil du consentement du patient et un questionnaire permettant de pouvoir interpréter les résultats en fonction de données cliniques indispensables comme l’âge, le poids ou la notion de diabète ou d’hypertension » précise le Dr Isabelle Rivière, biologiste médicale chez Biogroup.
Le Pr Philippe Halfon, Directeur médical et scientifique de Biogroup, conclut : « Cette première journée de dépistage de la maladie rénale dans tout le réseau Biogroup a été un vrai succès, avec une participation de près de 25 000 patients. Elle met en exergue le rôle des biologistes, outre celui qu’ils ont joué dans la crise du COVID-19, en tant qu’acteur majeur de dépistage et de prévention de maladies invalidantes et coûteuses pour la société. Notre étude a en effet permis de dépister plus de 1 000 patients qui avaient une altération méconnue de leur fonction rénale. Nous nous proposons de réitérer chaque année cet événement afin de continuer à sensibiliser le grand public sur cette maladie et intervenir précocement avant l’avènement de complications. »
Contacts :
Alexandra Dunant : a.dunant@monet-rp.com
Angélique Perrot : a.perrot@monet-rp.com
Mélanie Da Rui-Pons : mr@monet-rp.com