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Célébration des 70 ans de la panthéonisation de Louis Braille (Paris)

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A l’occasion des 70 ans de l’anniversaire de la panthéonisation de Louis Braille, inventeur éponyme d’un système d’écriture tactile à points saillants, à l’usage des personnes aveugles ou fortement malvoyantes, cinq associations organisent « Le retour de Monsieur Braille au Panthéon », mercredi 22 juin 2022.

Initiée par l’INJA (Institut National des jeunes aveugles), cette journée sera l’occasion de sensibiliser tous les Français aux enjeux liés au braille et à son développement, à-travers plusieurs événements dédiés à tous les publics au Panthéon (Paris, 5e). Alors que le braille favorise l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap visuel, et garantie leur autonomie, il reste très insuffisamment soutenu en France. C’est pourquoi l’ensemble des associations représentants les personnes aveugles ou malvoyantes publie un manifeste à l’attention des pouvoirs publics comprenant 4 propositions phares pour défendre urgemment le développement de ce système d’écriture en France.

Dans le monde, 253 millions de personnes présentent une déficience visuelle dans le monde, dont 36 millions de personnes aveugles, ce qui représente environ 207 000 personnes en France. Encore aujourd’hui, le braille est une invention révolutionnaire utilisée par 6 millions de personnes aveugles à travers le monde, et représente une passerelle vers l’orthographe, la ponctuation, l’éducation au sens large. Soit un vecteur d’inclusion social décisif.

C’est dans ce contexte que cinq organisations d’aide aux personnes déficientes visuelles organisent l’événement « Le retour de Monsieur Braille au Panthéon » le 22 juin prochain au Panthéon pour mettre en avant les nouveaux enjeux liés à la promotion du Braille, notamment via l’utilisation du numérique. Et également porter un plaidoyer fort pour alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de déployer des mesures en faveur de la promotion du Braille en France.

UN PROGRAMME D’ACTIVITES POUR CELEBRER LES 70 ANS DE LA PANTHEONISATION DE LOUIS BRAILLE

Une journée de commémoration, ouverte à tous les publics, aura lieu le mercredi 22 juin 2002 de 10h à 19h.

  • 10h-12h : au programme du matin, se tiendra un colloque international à l’institut national des jeunes aveugles (en français et en anglais). Sur le thème : « L’histoire de Louis Braille, le braille en 2022, le braille dans le monde, le braille et les écrits scientifiques. ». Pour s’inscrire gratuitement à l’événement : rendez-vous sur le site Weezevent.
  • 14h-19h : toute l’après-midi, des ateliers de sensibilisation au braille (lecture, concerts, parcours de mobilité en aveugle…) auront lieu au forum place du Panthéon.

Cette demi-journée sera ponctuée par deux temps forts :

  • 15h30 : la cérémonie officielle d’hommage à Louis Braille et son œuvre au Panthéon. En présence de Mme Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture, avec la participation notamment de Erik Orsenna de l’Académie Française qui officiera en tant que maître de cérémonie, de l’acteur Thierry Lhermitte, du pianiste Pascal Amoyel, de la violoncelliste Emmanuelle Bertrand, de la chanteuse Maria Doyle, de l’artiste lyrique Bertrand Bontoux, d’artistes déficients visuels et des musiciens de la Garde Républicaine.
  • 17h : dépôt d’une gerbe sur le tombeau de Louis Braille dans la crypte du Panthéon.

Par ailleurs, les cinq organisateurs ont fait une demande officielle de renommer la station de métro « Duroc » (lignes 10 et 13, Paris, 7e) en « Duroc – Louis Braille ». En effet, c’est le quartier où Louis Braille a été professeur et terminé sa vie, ainsi que l’endroit symbolique où sont situées les associations de défense des personnes déficiente visuelle.

« Renommer une station de métro peut paraître symbolique. Pour les cinq organisations, cette action serait un geste fort : celui de permettre désensibiliser à l’importance capitale du braille pour l’inclusion des personnes déficientes visuelles en France et à travers le monde, et remettre en lumière la figure de Louis Braille. » explique Stéphane Gaillard, directeur de l’INJA.

QUATRE PROPOSITIONS POUR DEVELOPPER LE BRAILLE EN FRANCE

Les cinq organisations formulent également quatre propositions.

Proposition n°1 : garantir l’enseignement du braille dès le plus jeune âge à tous les enfants déficients visuels

Le braille permet de garantir une éducation à toutes les personnes en situation de déficience visuelle. Ces 63 signes permettent de réaliser l’ensemble des lettres de l’alphabet, de couvrir tous les accents, de produire les signes mathématiques et scientifiques et d’établir une musicographie complète. Un langage universel pour près de 10 000 personnes aveugles français scolarisées chaque année et 35 000 personnes amblyopes.

Pour pallier cette situation et permettre une scolarité inclusive dès leur plus jeune âge, les cinq organisations demandent aux autorités politiques et administratives :

  • Une augmentation du nombre d’enseignants qualifiés en braille sur tout le territoire en les incitant à valider une certification braille officielle ;
  •  De faire en sorte que tous les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) accompagnant des élèves aveugles ou malvoyants à suivre un module de braille ;
  • Une introduction dans les programmes scolaires à une sensibilisation à la cécité pour toutes et tous les élèves, incluant le braille.

Proposition n° 2 : Garantir l’accès à la lecture grâce au braille

L’accessibilité à la communication et à l’éducation est affaire de tous. Aujourd’hui, les personnes déficientes visuelles subissent uneintégration sociale et professionnelle bien trop difficile : 50 % d’entre elles sont au chômage.

Elles proposent de :

  • Assurer la fourniture de manuels scolaire adaptés (papier ou numérique) pour tous les élèves et étudiants braillistes ;
  • De financer de façon pérenne la production de livres en Braille pour que les personnes déficientes visuelles aientaccès au livre de leur choix, dans un délai raisonnable et au prix du marché ;
  • De faire baisser les coûts de production des afficheurs braille (bloc-notes et terminaux) en soutenant des projets d’investissements et en promouvant une action au niveau européen pour éviter les variations de prix entre États membres.

Proposition n° 3 : généraliser l’utilisation du braille dans les sites culturels

L’accessibilité culturelle aux personnes en situation de handicap visuel représentent un défi de taille. Bien qu’il y ait eu un effort réalisé ces dernières années, notamment en région, dans les musées, la tâche reste colossale :

  • Seuls 10% des sites Internet sont accessibles aux personnes aveugles et malvoyantes
  • 6% des livres sont adaptés à l’usage des personnes aveugles et malvoyantes
  • Sur 500 films qui sortent au cinéma chaque année, seulement 100 sont audiodécrits
  • 4% seulement des émissions TV sont audiodécrites.

Pour lutter en faveur de l’accessibilité culturelle :

  • De faire de la présence de livrets en braille, incluant des dessins en relief adaptés à la compréhension tactile, une obligation pour tout établissement culturel (monument, office de tourisme…) bénéficiant de financements publics ;
  • De rendre obligatoire la mise en place de cartels ergonomiques (horizontaux ou inclinés) en braille et gros caractères pour compléter les dispositifs d’accessibilité multisensorielle dans les musées et lieux d’expositions.

Proposition n° 4 : Généraliser l’étiquetage en braille sur les produits de grande consommation et dans les espaces publics

Enfin, pour garantir une meilleure autonomie des personnes déficientes visuelles, elles demandent de :

  • De favoriser l’étiquetage en braille des produits alimentaires sous emballages, comme cela se pratique pour les produits pharmaceutiques ;
  • D’inciter les fabricants à rendre accessibles les sites dédiés à la mise en service de tous les appareils électroménagers (ou à inclure un descriptif en braille dans leurs emballages) ;
  • D’étendre la norme braille établie par l’AFNOR à tous les automates (distributeurs bancaires ou de titres de transports, digicodes, etc.) ainsi que dans les établissements recevant du public (les escaliers et ascenseurs, numéro de chambres des hôtels…)

En chiffres : 

  • 253 millions de personnes présentent une déficience visuelle dans le monde
  • 36 millions de personnes aveugles dans le monde
  • 207 000 personnes aveugles en France
  • Une personne aveugle naît toutes les 15 heures en France
  • En France, près de 10 000 personnes aveugles sont scolarisées chaque année ainsi qu’environ 35 000 personnes amblyopes
  • Actuellement 50 % des personnes déficientes visuelles sont au chômage.

Contacts :

sarah.mittelette@comfluence.fr
o.loock@avh.asso.fr

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