Filtres
Type d'information
Secteur
Zone géographique
Période
Tri

Incohérence et inéquité dans la diplomation des aides-soignants (Communiqué)

Imprimer la liste
Share

Dans une communication datée du 13 janvier 2020 (cp_AS/AP2020) et une autre du 19 mars 2021 (cp_AS/ASP2021), le CEFIEC alertait la DGOS quant aux problématiques liées à la réingénierie des formations aide-soignant et auxiliaire de puériculture. Un an après la publication des arrêtés du 10 juin 2021 relatifs à la formation conduisant au diplôme d’état, des incohérences subsistent.

Le 25 juillet dernier, le CEFIEC a sollicité l’arbitrage de la DGOS sur deux aspects qui génèrent inéquité dans la diplomation et mettent en difficulté les élèves, les employeurs et les instituts de formation.

A ce jour, ces interrogations restent sans réponse.

Un arrêté sujet à interprétation selon les ARS

La réingénierie de la formation s’organise en blocs de compétences composés eux-mêmes de modules. Les élèves n’ayant pas validé un module d’un bloc de compétences se trouvent dans l’obligation de refaire la totalité du bloc concerné. Cependant, nous constatons une inéquité territoriale quant à l’application de cette règle. En effet, certaines ARS précisent que les élèves doivent valider uniquement le module non validé quand d’autres régions se prononcent pour la revalidation complète du bloc de compétences. Deux visions différentes et injustes pour les élèves. Aujourd’hui très sollicités par les élèves, les instituts n’ont pas de réponses claires à apporter.

Elèves et employeurs en difficultés

Cette situation engendre chez les candidats comme chez les employeurs des complications dans l’organisation des périodes de revalidation. Par ailleurs, le CEFIEC précise que cela ne répond à aucune logique d’apprentissage dans un contexte majeur de pénurie de professionnels.  Aussi, Le CEFIEC préconise un doublement de module concerné et/ou de stage.

S’ajoute à ces problématiques celle des élèves en situation de redoublement ou de VAE ancien programme pour lesquels il ne reste que peu de temps pour l’obtention du DE (abrogation du texte en janvier 2023). Ces apprenants vont se voir annuler l’ensemble de leurs acquis et vont devoir refaire l’intégralité de la formation. Le CEFIEC préconise un dispositif de reconnaissance d’acquis.

Double rentrée

L’une des solutions préconisées par le ministère pour répondre à la pénurie de personnel soignant et notamment chez les aides-soignants est d’effectuer deux rentrées sur l’année. Ainsi, une 1ère rentrée s’effectue au mois de septembre quand une 2ème permet aux candidats d’intégrer les instituts au mois de janvier. Avec cette solution, l’objectif annoncé est de multiplier par deux les diplomations. De nouveau, cette obligation est interprétée différemment selon les régions et les ARS. Certains instituts ont l’obligation d’effectuer cette double rentrée quand d’autres en sont exemptés.

Pour autant et dès l’annonce de cette double rentrée, le CEFIEC a ouvertement dénoncé cette « fausse bonne idée ». En effet, les instituts de formation peinent déjà à faire le plein de candidats sur la session de septembre, aussi envisager de meilleurs résultats lors de la rentrée de janvier est utopique. Rappelons par ailleurs que ces deux rentrées doivent s’effectuer à moyens constants alors qu’elles doublent les ressources de fonctionnement, bâtimentaire et mobilisent des ressources humaines supplémentaires. Si cette préconisation engendre des problématiques au sein des instituts, se pose également celle engendrée par le manque de places de stages et de tuteurs. Les élèves peu ou mal accompagnés lors de leur formation se détourneront inévitablement de la profession et porteront un message négatif sur le métier.

Inéquité – un statut singulier

Les élèves aides-soignants ont un statut singulier ; ils ne sont pas étudiants, ni lycéens … De fait, ils ne bénéficient pas de carte d’étudiant et de tous les avantages inhérents au statut d’étudiant (réductions pour des achats, cinéma, accès priorisés sur des locations de logements sociaux ou à moindre coût durant les études…). En outre, ils ne perçoivent pas d’indemnité de stage ou de déplacement à l’instar des étudiants infirmiers. Ces éléments sont des freins et ne favorisent pas l’accès à la formation. Pour rendre attractif la formation et le métier il parait essentiel de travailler à la réduction de ces inégalités.

Contact : president@cefiec.fr

1 commentaire sur “Incohérence et inéquité dans la diplomation des aides-soignants (Communiqué)”

  1. Alors que le gouvernement lance des campagnes de recrutement sans diplôme sur les métiers très sensibles du soin et de l’accompagnement, dans les secteurs sanitaire, du grand âge, du handicap et de la petite enfance, en même temps certaines ARS (dont celle d’Aquitaine) imposent de nouvelles contraintes pour obtenir leur diplôme aux élèves Aides Soignants et Auxiliaires de Puériculture (référentiel du 10 juin 21) qui se sont impliquées dans 1540 heures de formation théorique et clinique.

    En Aquitaine, les élèves AS et AP n’ayant pas validé, lors de l’évaluation initiale, une compétence en milieu professionnel (ce qui est fréquent) doivent, pour chaque bloc concerné, non seulement revalider toutes les compétences lors d’un stage de rattrapage mais également repasser toutes les épreuves théoriques. Les notes acquises initialement sont annulées !!! Des élèves ayant obtenu des notes initiales très supérieures à 10/20 doivent repasser ces épreuves !!!

    Ces mesures repoussent l’obtention du diplôme de plusieurs mois, donc également la possibilité d’emploi, et engagent des coûts, du temps et du travail supplémentaires, et obligent des élèves à abandonner la diplomation. Un comble dans un contexte d’extrême tension et de pénurie de personnels !

    Avant la réforme, comme pour tout autre diplôme (tel celui d’accompagnant éducatif et social), l’élève conservait lors de la session de rattrapage, les épreuves théoriques et les compétences en milieu professionnel acquises lors de l’évaluation initiale….

    Ce qui est vraiment insensé, c’est que chaque ARS semble avoir la libre interprétation des textes. Car si dans des régions il faut tout repasser, dans d’autres, l’élève conserve ses acquis. A l’INCOHERENCE s’ajoute l’INJUSTICE.

    Les interventions (faisant écho à celle du CEFIEC) auprès du Ministère de la Santé (DGOS) restent sans réponse depuis plus d’un mois et demi…

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Share