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Les audioprothésistes, professionnels de santé présents dans tous les territoires, appellent à une évolution de leur exercice au profit de l’autonomie (Communiqué)

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Les audioprothésistes, professionnels de santé et experts de l’appareillage auditif, jouent un rôle majeur dans la prévention des troubles liés au vieillissement. Face à l’ampleur du défi pour la collectivité pour prévenir et accompagner l’entrée dans la dépendance, les audioprothésistes plaident ainsi pour que la profession s’inspire du modèle d’organisation des pharmaciens.
Fort des analyses de l’IGAS et de l’IGÉSR sur le secteur, et à la faveur des débats qui nourriront la future Conférence des parties prenantes en santé, le Syndicat des audioprothésistes (SDA) appelle de ses vœux une politique ambitieuse de prévention de la perte d’autonomie dans tous les territoires, dans laquelle les professionnels des soins auditifs auraient un rôle accru à jouer.

Le récent rapport des inspections IGAS et IGÉSR sur la filière auditive[1] a noté divers points de convergence entre audioprothésistes et pharmaciens d’officine, tous deux des professionnels de santé inscrits au registre du commerce et exerçant dans des locaux commerciaux.
Cependant, contrairement aux audioprothésistes, les pharmaciens respectent une répartition démo-géographique, des règles déontologiques et un strict encadrement de la communication et publicité.

Grâce à ces obligations, les pouvoirs publics ont pu s’appuyer sur le réseau officinal pendant la crise sanitaire pour, notamment, élargir la vaccination contre la Covid-19 et la grippe, et déployer les tests antigéniques.

De même, les évolutions contenues dans la nouvelle convention pharmaceutique signée le 9 mars 2022 entre l’Assurance maladie et les syndicats des pharmaciens, renforçant leur rôle dans les programmes nationaux de dépistage et de vaccination, sont possibles du fait de ce maillage territorial, de ces règles déontologiques, de cet encadrement de leur communication.

La compensation du déficit auditif doit être un des axes à privilégier dans la prévention en santé[2] et dans le domaine de la perte d’autonomie[3], les soins auditifs portant des enjeux de santé publique majeurs. A pratiques inchangées, on s’attend à une forte augmentation du nombre de personnes en perte d’autonomie à l’horizon 2030. Ne serait-il donc pas pertinent d’envisager une évolution pour l’exercice des audioprothésistes et ses plus de 6 000 centres auditifs, installés, à l’instar des pharmacies, partout en France, au cœur des villes et des villages, vers le modèle d’organisation des pharmaciens ?

Constatant que, « en termes de santé publique, le succès de l’appareillage auditif ne repose pas sur l’appareil mais surtout sur son adaptation à la surdité du patient et au suivi, à l’adaptation des réglages, qui sont des conditions de l’observance », la mission IGAS/IGÉSR s’est également prononcée pour une évolution réglementaire du cadre d’exercice des audioprothésistes :

  • Leur recommandation n°16 prévoit en effet de « préciser par décret les compétences respectives des audioprothésistes et des assistants audioprothésistes» et la n°17 de « prendre un décret en Conseil d’État fixant les règles professionnelles des audioprothésistes ».
  • La mission propose également, « en s’inspirant (…) des règles applicables aux pharmaciens, [de] prendre un décret précisant les règles applicables à l’information et la publicité des audioprothésistes».
  • Le constat de la mission d’une « inégalité de répartition territoriale (…) forte au plan départemental» plaide pour une régulation à l’installation, déjà mise en application avec succès chez les infirmiers et les masseurs-kinésithérapeutes.

Le maintien à domicile des personnes vieillissantes est plébiscité par les Français et plus économique pour les comptes publics que la création de lits en Ehpad. Néanmoins, le développement du choix de vieillir à domicile doit s’accompagner d’une politique nationale de prévention de la perte d’autonomie.
De ce fait, les plus de 6 000 centres auditifs peuvent jouer un rôle, sur tout le territoire, dans le programme ICOPE de dépistage du déclin fonctionnel lié à l’âge, dont une expérimentation nationale a été entreprise en début d’année.

Le futur « service public territorial de l’autonomie », proposé par Dominique Libault[4], pourrait s’appuyer sur les audioprothésistes dotés d’un cadre d’exercice rénové pour les actions de repérage des capacités fonctionnelles des personnes en risque de perte d’autonomie.

Contacts :

Luis Godinho – contact@unsaf.org
Nicolas Merlet –
nicolasmerlet@ortus-sante.fr

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