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Les parents acteurs du neurodéveloppement de leur enfant, une évidence confortée par les données actuelles de la science (Communiqué)

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La relation des parents et de l’enfant dans les premiers temps de la vie, de la période anténatale aux premières années, est fondamentale pour l’avenir de l’enfant. 

Les interactions du bébé avec son environnement, de la période fœtale aux premières années de vie, stimulent la maturation et l’organisation des circuits neurologiques sensori-moteurs, cognitifs et émotionnels dans ses structures encéphaliques : amygdales cérébrales, noyaux striés, cerveau préfrontal et cervelet, notamment. Ces interactions sont à la base de sa compréhension de cet environnement. Leur fonctionnalité continue de se développer tout au long de l’enfance et de l’adolescence.

Des travaux récents, de plus en plus étayés par la biologie, la physiologie et l’imagerie cérébrale telle que l’IRM, démontrent cette influence très précoce.

Les parents portent toute leur attention aux signaux que leur enfant envoie et lui adressent des réponses appropriées à son organisation émotionnelle et psycho-affective. Cette co-construction émotionnelle et cognitive prévient et régule le stress secondaire aux agressions extérieures. Elle permet à l’enfant d’accéder à des réponses adaptatives de plus en plus complexes. Quand ces conditions de réciprocité ne sont pas réunies, le comportement et le développement de l’enfant peuvent s’écarter de la trajectoire dite « normale ». Le lien d’attachement, qui est subordonné à sa confiance dans l’environnement (parents, fratrie, personnels soignants, de crèche ou assistantes maternelles), peut alors être rapidement altéré. Dans certaines situations extrêmes de privation parentale, un désordre majeur neurodéveloppemental, comportemental et cognitif a été montré.

Le rôle très précoce des parents dans le développement du langage est aussi clairement démontré par les études cliniques et d’imagerie. La voix maternelle et la langue maternelle sont perçues très tôt, in utero. Le nourrisson, même s’il ne parle pas encore, cherche sans cesse à apprendre. Il est essentiel que les parents parlent, nomment les gestes et les objets, et œuvrent plus tard pour l’acquisition du vocabulaire et de la lecture.

La place des parents est également primordiale pour le soin d’un enfant à haut risque ou atteint de trouble du neurodéveloppement (TND), qu’il soit sensoriel, moteur ou cognitif. 

En 1978, Mary Warnock écrivait déjà : « le succès pour l’éducation des enfants ayant des besoins éducationnels particuliers dépend de l’entière implication des parents ». Dans le cadre des nouvelles stratégies développées au niveau international, les parents sont partenaires des professionnels et, pour cela, ils doivent être informés, pour prendre les décisions éclairées et coconstruire le projet de leur enfant avec l’équipe soignante. Pour ces parents, souvent anxieux, la recherche d’information peut être difficile et angoissante. Les équipes disposent maintenant de programmes de guidance et de formation pour les parents et les fratries. Cette attitude est qualifiée aujourd’hui du terme anglo-saxon d’«empowerment», que l’on peut traduire par « pouvoir d’agir ».

Le soutien à la parentalité est ainsi fondamental, d’une part dans la prévention des TND de l’enfant et, d’autre part, dans l’accompagnement de l’enfant en situation de handicap. Ce constat s’inscrit dans l’objectif national des « mille jours » et dans l’ensemble de la stratégie « autisme » au sein des TND.

L’Académie nationale de médecine souligne l’importance de : 

  • Procurer une information claire et compréhensible aux parents sur le neurodéveloppement de l’enfant dès les premiers mois de grossesse et de façon répétée.
  • Améliorer la formation des médecins et de tous les professionnels de la petite enfance, ainsi que celle des enseignants, sur les avancées les plus récentes concernant le neurodéveloppement sensori-moteur, cognitif et émotionnel de l’enfant.
  • Apporter une écoute attentive aux parents de la part de tous les personnels de la petite enfance : crèches, garderies, assistantes maternelles, structures sanitaires ou médico-sociales (services hospitaliers, services de protection maternelle et infantile, centres médico-psychologiques, centres d’action médico-sociale précoce, centres médico-psycho-pédagogiques).
  • Établir un partenariat effectif avec les parents dans les soins et l’éducation de tout enfant à risque ou atteint de trouble du neurodéveloppement.

Lire le communiqué de l’Académie

Contact : virginie.gustin@academie-medecine.fr

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