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L’hôpital Edouard Herriot ouvre le premier centre lyonnais dédié à la prise en charge du trouble borderline (Communiqué)

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Ouvert en mars au sein de l’hôpital Edouard Herriot, le Centre d’Aide à la Régulation Emotionnelle (CARE) propose un accompagnement aux patients, souvent jeunes et de plus en plus nombreux dans la métropole lyonnaise, atteints d’un trouble émotionnel dit « borderline ».

Le trouble borderline est un trouble émotionnel qui se caractérise, chez les patients, par une instabilité des émotions, des relations interpersonnelles l’image de soi. marqué par la peur de l’abandon, il peut conduire à une grande impulsivité et à des comportements auto- dommageables, jusqu’aux tentatives de suicide. De plus en plus diagnostiqué, le trouble borderline touche aujourd’hui environ 5% de la population française, soit l’équivalent de l’asthme ou du diabète. La prévalence s’avère particulièrement élevée chez les 16-30 ans, chez qui les récents confinements ont contribué à révéler davantage encore certaines fragilités.

C’est pour répondre à ces besoins d’accompagnement dans le bassin lyonnais que l’équipe de l’unité psychiatrique de crise (UPC) de l’hôpital Edouard Herriot a ouvert, en mars dernier, le dispositif CARE (Centre d’Aide à la Régulation Emotionnelle). « Notre cœur de métier, c’est de gérer les patients des urgences atteints de troubles psychiatriques. Cela concerne beaucoup de jeunes, victimes d’une première crise, une crise suicidaire notamment. Nous nous sommes rendu compte que chez ces patients-là, une grande majorité présentaient un trouble émotionnel, dont un trouble borderline pour la moitié d’entre eux. Des modèles thérapeutiques sont en train de se développer en France, permettant de traiter le problème en profondeur. Il nous semblait intéressant de les appliquer à Lyon », décrit le Dr Charline Magnin, psychiatre au sein de l’UPC d’Edouard Herriot et porteuse du programme CARE.

Des thérapies de groupe pour mieux comprendre et accepter son trouble

Depuis le mois de mars, CARE propose ainsi deux groupes de psychoéducation basés sur la Thérapie Comportementale Dialectique (TCD), une thérapie validée dans le traitement du trouble borderline :

  • Un groupe « initiation », qui vise à obtenir de l’information sur les troubles émotionnels en général et le trouble borderline en particulier. Il permet d’introduire les différents outils de la TCD.
  • Un groupe « approfondissement », qui vise à acquérir des compétences effectives au quotidien en développant la tolérance à la détresse, la régulation émotionnelle, la pleine conscience et l’efficacité interpersonnelle.

Composée d’une médecin psychiatre, d’une psychologue et de deux infirmières spécialisées, l’équipe pluridisciplinaire du programme reçoit chaque groupe une fois par semaine dans les locaux récemment rénovés du Pavillon M de l’hôpital Edouard Herriot. Répartis par cohortes de 8 à 10, les patients sont, pour la plupart, recrutés à la suite de leur passage aux urgences, mais aussi par adressage d’un médecin de ville, généraliste ou spécialiste, dans un objectif de collaboration ville-hôpital. « Quand nous diagnostiquons un patient borderline, nous lui proposons d’intégrer un groupe de psychoéducation. Néanmoins, la démarche doit rester personnelle, avec une vraie motivation. Nous apportons des outils issus de thérapies validées et c’est ensuite aux patients de s’impliquer pour guérir, dans un rapport collaboratif. C’est la base du modèle des thérapies cognitives et comportementales », détaille le Dr Magnin.

Des premiers retours très positifs et une offre de soins qui s’enrichit

Depuis mars, une vingtaine de patients, âgés de 18 à 30 ans, ont pris part à ces thérapies de groupes. Avec de vraies perspectives de stabilisation. « Des exemples récents, notamment à Strasbourg et à Versailles, ont démontré qu’une psychothérapie comportementale adaptée permettait de réduire drastiquement les comportements auto-dommageables et d’améliorer le fonctionnement global. Ces résultats vont dans le sens de l’objectif affiché de la thérapie comportementale dialectique : vivre une vie qui vaut la peine d’être vécue. Les premiers retours de nos patients s’avèrent déjà très positifs. Le fait de pouvoir se confier, de sentir qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils sont soutenus… tout ça leur permet de mieux accepter leur trouble. En outre, ce trouble se révèle souvent dans un environnement social invalidant, chez des personnes victimes de fort stress, d’agressions physiques et émotionnelles. Les placer dans un environnement bienveillant, au sein de nos groupes, contribue à apaiser les symptômes et donc à ouvrir un chemin vers la guérison », souligne la psychiatre.

A la fin de son programme de séances, complétant le parcours ville-hôpital, chaque patient est ré-adressé à son médecin traitant, dans le but de lui faire poursuivre sa thérapie. Dans les mois qui viennent, le Dr Charline Magnin et son équipe – qui va se renforcer d’un second psychologue – espèrent se structurer davantage encore, avec la création d’un hôpital de jour, prévue au printemps 2023, qui permettra de réaliser un bilan pluridisciplinaire pour chaque patient atteint de trouble borderline intégrant le Centre d’Aide à la Régulation Emotionnelle. L’ouverture d’un programme « Connexions familiales » dédié aux familles de patients présentant un trouble borderline est également prévue.

 

CONTACT : presse@chu-lyon.fr

2 commentaires sur “L’hôpital Edouard Herriot ouvre le premier centre lyonnais dédié à la prise en charge du trouble borderline (Communiqué)”

  1. la découverte de votre nouveau centre m’interpelle – soignée depuis 1995 pour des dépressions récurrentes avec plusieurs séjours en clinique, le psychiatre qui me suivait avait vaguement abordé ma personnalité borderline… Depuis plus d’un an, mon nouveau psychiatre a supprimé les antidépresseurs pour du Lamotrigine et parlé de bipolarité imbriquée dans une personnalité borderline.
    Depuis des années au vu de mes crises, je me retrouve plus dans cette dernière pathologie. Je consulte ce nouveau psy tous les 4 mois, intervalle trop long pour lui expliquer ce qui se passe entre temps. Je le revois le 30 janvier et je vais lui parler de votre centre.

  2. Bonjour je suis maman d’un adulte (38 ans ) borderline ou bipolaire suivi depuis des années
    Serait’il possible de rencontrer une personne succeptible de me donner des conseils ou un rendez vous pour me donner des conseils et une orientation

    par avance merci

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