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La HAS publie des recommandations sur la gestion du capital sanguin des patients en péri-opératoire et en obstétrique dont l’impact sur le terrain pourra être majeur (Communiqué)

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A la suite d’une saisine réalisée par 7 sociétés savantes et associations de patients et d’un travail de plus de 18 mois d’une cinquantaine d’experts, la Haute Autorité de Santé publie des recommandations dont l’impact de sa mise en œuvre sur le terrain pourra être majeur pour pallier la pénurie de sang et les risques transfusionnels.

En 2021, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait décidé d’inscrire à son programme de travail l’élaboration de recommandations sur la mise en place de la gestion personnalisée du capital sanguin dans les établissements de santé. Ces recommandations pour la pratique clinique viennent d’être publiées pour la prise en charge des patients en pré, per et post opératoire ainsi qu’en obstétrique. Ce travail fait suite aux saisines déposées conjointement par la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR), la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SOFCOT), le Groupe francophone de Réhabilitation Améliorée après Chirurgie (GRACE), le Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO), l’Association afa Crohn RCH France (AFA), l’Association Patients en réseau et CERHOM (Cancers masculins), qui œuvrent depuis plusieurs années à l’intégration du « Patient Blood Management » (PBM) dans les pratiques médicales.

En effet, l’anémie peropératoire et/ou la transfusion de culots de globules rouges sont deux facteurs indépendants d’augmentation de la morbi-mortalité.

Lire le communiqué de presse des sociétés savantes et associations précitées, 8 mesures pour un meilleur accès à la santé orale

Ces recommandations sont destinées à l’ensemble des professionnels de santé des établissements ainsi qu’aux responsables administratifs et à tout patient bénéficiant d’une chirurgie présentant un risque hémorragique.

Le « PBM » : une réponse à la pénurie de sang et aux risques transfusionnels

La Gestion du Capital Sanguin est plus connue sous l’appellation Patient Blood Management (PBM). Cette pratique de prise en charge des patients devant subir une chirurgie programmée potentiellement hémorragique, a notamment comme objectifs :

  • D’éviter le recours à la transfusion de culots globulaires en dépistant et en traitant l’anémie et/ou la carence martiale en pré opératoire d’une chirurgie à risque hémorragique ;
  • De ne transfuser qu’en cas d’abolue nécessité : en cas de mauvaise tolérance du patient et généralement en respectant un seuil transfusionnel dit « restrictif » et en pratiquant une transfusion unitaire (un seul culot à la fois avant réévaluation clinique et biologique) ;
  • De maîtriser les besoins en sang, celui-ci étant ainsi réservé prioritairement aux situations où la transfusion sanguine est inévitable (mauvaise tolérance du patient d’anémie profonde, pertes sanguines très importantes, chirurgies non programmées, traumatologie, etc.) ; Elle contribue à une utilisation « raisonnée » des produits sanguins dont on sait la rareté.

Une amélioration de la prise en charge assortie d’économies importantes pour la collectivité

L’une des conséquences attendues de cette prise en charge améliorée est la réalisation d’économies importantes pour la collectivité́du fait notamment d’une baisse de la consommation de culots de globules rouges, d’une durée moyenne de séjour optimisée et d’un risque de ré-hospitalisation réduit. Sur la base de l’étude Objectif Zéro Transfusion (CHU d’Angers, 2012-2018), extrapolée nationalement, pour la seule chirurgie orthopédique, l’application des protocoles de PBM permettrait d’atteindre une économie (globale incluant les postes de dépenses) estimée à 805 € par patient.

La démarche PBM est recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (depuis 2010), la Commission Européenne (depuis 2017), les agences de régulation sanitaire de nombreux pays et les sociétés savantes internationales concernées. La Commission Européenne travaille quant à elle actuellement à un nouveau règlement européen sur le sang.

Les études menées en France ont confirmé des résultats constatés dans plusieurs pays ayant déjà mis en place des protocoles PBM. La démarche PBM est en effet déjà largement déployée dans certains pays comme l’Australie ou l’Allemagne, avec des résultats positifs. L’Italie est quant à elle, le premier pays européen à avoir intégré le PBM dans sa loi.

L’approbation du PBM par les acteurs du soin : l’enjeu de demain

Les recommandations de la HAS répondent aux attentes à la fois de sociétés savantes et des associations de patients qui se sont fortement impliquées tout au long du processus de rédaction de ces travaux. L’implémentation efficace des programmes PBM supposant une bonne coopération des différents intervenants autour du patient (anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens, hémovigilants, infirmiers, pharmaciens hospitaliers, EFS, biologistes, …).

L’enjeu sera désormais leur appropriation et application par les établissements et par les différents acteurs de la prise en charge. Chaque société savante et association de patients participera à leur diffusion au plus grand nombre à travers des prises de parole lors de Congrès, colloques ou articles scientifiques.

Consulter les recommandations sur le site de la HAS

PJ

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