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Bilan des États généraux des Ressources Humaines en Santé en Île-de-France sur le thème « Comment construire un monde professionnel attractif et durable ? » (Communiqué)

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Les États Généraux des Ressources Humaines en Santé en Île-de-France, organisés le 15 septembre 2022 à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC) par l’ARS Île-de-France, permettent de partager un diagnostic sur la situation du territoire, actuelle et à venir, en partant des chiffres, mais aussi des témoignages de jeunes professionnels, et de faire émerger des solutions, pour développer dans la durée l’attractivité des carrières du soin au service des 12 millions de Franciliens.

Engagée avant la crise COVID, la réflexion opérationnelle sur les enjeux d’attractivité et de fidélisation des professionnels de santé de la région est la 1ère priorité de l’ARS Ile-de-France. L’Agence travaille en réseau avec l’ensemble des acteurs de santé de la région Île-de-France : offreurs de soins, à l’hôpital et en ville, professions médicales et paramédicales, acteurs publics et privés, en associant toujours les représentants des usagers, pour faire émerger des propositions concrètes et inspirantes, mettant en valeur les atouts d’une région d’excellence en matière de soin, d’enseignement, de recherche, de mobilités professionnelles.

Ces États Généraux donnent une nouvelle dimension aux réflexions et travaux ainsi engagés. L’Agence souhaite, durant cette journée, donner la parole en priorité et en direct aux futurs professionnels et aux acteurs qui font les RH en santé au quotidien : formateurs, encadrants, responsables RH, managers….  Les apports et contributions partagés autour des trois objectifs serviront de socle pour la suite de la concertation territoriale issue du Conseil National de la Refondation (CNR) :

–          Etablir un diagnostic partagé des difficultés sur les ressources humaines en santé et construire un consensus sur les orientations à privilégier ; 

–          Identifier de nouvelles pistes d’actions pour dépasser les difficultés actuelles par l’échange de bonnes pratiques ;

–          Préparer et faciliter le passage à l’action pour les participants à cette journée d’Etats Généraux.

 

1.      Un diagnostic qui requiert des actions immédiates

Une densité de ressources humaines en santé inférieure à la moyenne nationale sur certaines professions-clés et une hétérogénéité forte de la répartition des effectifs entre les départements.

L’Île-de-France présente en effet une densité inférieure à la moyenne nationale en médecins généralistes, en infirmiers et en sages-femmes. Lorsque l’on comptabilise les zones d’intervention prioritaires (ZIP), c’est-à-dire celles qui sont les plus déficitaires en offre de soins, c’est plus de 62% de la population francilienne qui vit dans un territoire insuffisamment doté en médecins généralistes.

Les effectifs médicaux et paramédicaux sont inégalement répartis sur le territoire francilien. En effet, Paris dispose d’une densité plus favorable pour chacune des quatre professions les plus concernées (sages-femmes, infirmiers, médecins généralistes et psychiatres). À l’inverse, la Seine-et-Marne présente la densité la plus faible pour chacune de ces professions.

Un vieillissement des professionnels, notamment médicaux, mais aussi des taux de fuite importants

–          La démographie des médecins généralistes et des psychiatres est caractérisée par des pyramides des âges déséquilibrées, avec une part de praticiens de plus de 60 ans supérieure à celle des praticiens de moins de 35 ans.

–          À l’inverse, les trajectoires professionnelles des infirmiers et des sages-femmes permettent d’assurer ce renouvellement démographique.

–          L’Île-de-France forme par ailleurs beaucoup de ressources médicales et paramédicales qui exercent ensuite ailleurs.

–          Concernant les modalités d’exercice, le territoire francilien est caractérisé par la moindre attractivité de la pratique libérale chez les médecins généralistes. Pour les infirmiers et les sages-femmes, si les effectifs augmentent, ils s’orientent néanmoins davantage, voire uniquement, vers l’exercice libéral.

–          Ces dynamiques s’inscrivent dans un contexte de demande de soins croissante en Île-de-France du fait de l’augmentation de la population (+4% entre 2011 et 2021) et de son vieillissement (la part des +65 ans a en effet augmenté de 26% entre 2011 et 2021).

*Tous les détails et chiffres sont à retrouver dans la plaquette jointe à ce dossier de presse.

  

2.      Des actions d’ores et déjà engagées

–          Les dispositifs d’aide à la formation :

Les Contrats d’allocation d’études (CAE), mis en place depuis 2020, conditionnent à un engagement d’exercer une fonction en tension durant 18 mois, au sein d’établissements de santé ou médicosociaux franciliens, le versement d’une allocation forfaitaire aux étudiants (notamment les métiers d’infirmiers, d’aides-soignants et de manipulateurs en électroradiologie médicale). En 2021, ce sont 398 CAE qui ont été déployés et cofinancés par l’Agence à hauteur de 3,7 millions d’euros.

Le Soutien au déploiement de projets de simulation en santé avec 1,8 million d’euros engagé par l’Agence et 29 projets retenus en 2021. L’ARS Île-de-France encourage les avancées technologiques en pédagogie et participe ainsi à l’attractivité des formations en santé.

Les dispositifs d’appui de Chefs de clinique assistants territoriaux (CCA territoriaux) avec le co-financement de 10 postes de CCA en médecine générale en 2021 pour près de 300 000€. Ces dispositifs permettent d’adapter l’appareil de formation pour renforcer son ancrage territorial et sa proximité avec les besoins du terrain. Six postes supplémentaires ont été introduits en 2022. A compter de cette année, le dispositif a également été étendu à des postes de CCA en psychiatrie et en recherche clinique.

 

–          Les dispositifs d’aide à l’installation et les actions de fidélisation :

Les dispositifs d’exercice partagés « ville/université », « université/CHU », « CH ou CHU avec CH / CHU / ESPIC / EHPAD / CCLC » et « ville/hôpital » s’inscrivent dans une démarche de fidélisation des médecins et d’amélioration de la coopération territoriale et médicale. En 2021, l’Agence a engagé 7,3 millions d’euros pour développer 262 postes de ce type.

Les aides à l’installation des professionnels de santé peuvent prendre la forme de contrats finançant les études des étudiants ou internes en contrepartie d’une installation dans les territoires sous-denses, d’accompagnement des médecins pour favoriser l’exercice libéral, d’aides à l’investissement et au fonctionnement des MSP, centres de santé ou cabinets de groupes, qui attirent et fidélisent les jeunes médecins.

Enfin, l’ARS Île-de-France a souhaité soutenir les territoires les plus défavorisés en offre de médecins généralistes (ZIP+), représentant plus du quart de la région, par des aides financières au secrétariat, au maintien en activité des médecins en cumul emploi-retraite, aux maîtres de stage universitaires accueillant des internes ou externes, et en en favorisant, la création de maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), centres de santé (CdS) ou de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) dans ces territoires.

A date, la région IDF recense 153 MSP et 61 CPTS en fonctionnement.

L’appui aux infirmiers ayant le projet de devenir infirmier en pratique avancée (IPA) : 1,5 M€ engagés en 2021 et 1,7 M€ prévus pour 2022. Ce dispositif vise à améliorer l’accès aux soins et diversifier les parcours professionnels des IDE. 57% des IPA formés en Île-de-France entre 2019 et 2021 ont bénéficié de la subvention ARS.

L’appui au logement des soignants : l’ARS, dans le cadre du Ségur, a dédié 50 M€ pour aider les soignants, et notamment les infirmiers, à trouver des logements. Plus de 1 250 nouvelles solutions de logement sont ainsi déjà financées par l’ARS, et de nouvelles capacités devraient être mises en place rapidement. Ces logements pré-identifiés sont à destination des IDE et IDE spécialisés de trois établissements de santé franciliens (AP-HP, GHU Paris psychiatrie & neurosciences et GHT Psy Sud Paris).

 

–          Les dispositifs de soutien à l’amélioration de la qualité de Vie au travail:

11,3 millions d’euros investis pour soutenir la formation améliorant la qualité de prise en charge et les pratiques professionnelles dans le secteur autonomie (formations qualifiantes ou professionnalisantes). Par exemple : gestes et postures (prévention des chutes chez les personnes âgées, dénutrition) ; accompagnement de personnes atteintes de maladies neuro-dégénératives pouvant engendrer des troubles du comportement ; accompagnement des situations complexes dans le champ du handicap (TSA, TND, etc.).

14,1 millions d’euros d’investissements du quotidien dans le cadre du Ségur destinés à l’amélioration de l’environnement de travail dans le secteur autonomie au bénéfice de 22 EHPAD, 50 SSIAD et de 222 ESMS PH.

105 millions d’euros d’investissements du quotidien destinés à l’amélioration de l’environnement de travail dans les établissements sanitaires.

 

3.      Nos actions pour demain

La dynamisation du recrutement des professionnels de santé grâce à la convention avec Pôle Emploi

A l’occasion des états généraux, l’ARS Ile-de-France et Pôle Emploi Ile-de-France signent une convention de partenariat qui vient officialiser et développer une coopération installée depuis la période de crise sanitaire.

Ce partenariat vise à renforcer l’attractivité et la promotion des métiers dans les secteurs sanitaire et médico-social, en complément de ce que l’Agence met en place par ailleurs (facilitation de l’accès au logement des soignants, amélioration des conditions de travail à travers la rénovation des EHPAD vétustes, développement du recrutement des aides-soignants via les contrats d’allocation d’étude).

Cette collaboration s’est illustrée par la campagne de recrutement d’urgence dans les secteurs du grand âge et du handicap sur l’année 2022 avec 1222 postes publiés et 590 recrutements réalisés. Des opérations de communication à destination des établissements médico-sociaux ont aussi été mises en œuvre.

Sur la base de la convention signée ce 15 septembre, Pôle Emploi et l’ARS Ile-de-France s’engagent à échanger des informations permettant d’affiner le diagnostic et notamment d’identifier les secteurs et professions les plus touchés par des tensions en ressources humaines afin de pouvoir cibler les actions en faveur du recrutement. L’ARS Ile-de-France, avec les acteurs des territoires, participera à organiser des immersions et actions de découverte des métiers du soin et apportera son appui aux démarches de facilitation de l’accès aux formations.

Pôle Emploi Ile-de-France mobilisera son offre de service pour identifier de nouveaux candidats et faciliter leur intégration dans les secteurs sanitaires et médico-sociaux. Pôle Emploi déploiera des actions pour faciliter la rencontre directe entre les employeurs du secteur et les demandeurs d’emploi, notamment par l’organisation d’évènements de recrutement.

 

Mieux accompagner les élèves infirmiers avec le CRIF

L’ARS et le Conseil régional lance une expérimentation dans des IFSI volontaires de la région. L’objectif est de suivre une promotion d’étudiants en soins infirmiers au sein de trois IFSI et de mettre en œuvre de façon coordonnée un ensemble de mesures, relevant d’autorités différentes, aux étapes-clés du parcours de l’étudiant, pour maximiser leur réussite dans leurs études, faciliter leur insertion professionnelle, prévenir les risques d’abandon et les fidéliser sur le territoire (ex : tutorat, accès au logement simplifié, debriefing des stages, etc.).

Cette expérimentation doit aussi permettre de construire et mettre en œuvre une stratégie territoriale associant, de façon cohérente, toutes les parties prenantes dans leur champ de compétence : institut de formation, université, établissements sanitaires et médico-sociaux, structures d’exercice de ville, conseil régional d’Ile-de-France, collectivités territoriales, ARS Ile-de-France, DRIEETS… 

 

Résumés des interventions prévues

–          Diagnostic et perspectives

Fabrice Lenglart, Directeur de la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES), présente les constats et perspectives de la DREES en matière de démographie des professions médicales. Il revient à la fois sur les caractéristiques actuelles de la démographie médicale et paramédicale française, avant de décrire les tendances qui caractériseront les dynamiques démographiques futures. Il souligne notamment que l’augmentation du nombre de médecins en France ne devrait avoir lieu qu’à partir d’environ 2035.

Les représentants des syndicats des professionnels en formation, Alexandra de Sousa Dantas (SRP-IMG), Léonard Corti (président du SIHP) et Mathilde Padilla (Président de la FNESI) partagent leurs constats, positifs et négatifs, sur la situation des RHS en Ile-de-France, avant de décrire leurs attentes pour les prochaines années.

 

–          Table ronde : quelle mobilisation des politiques publiques en Ile-de-France ?

Farida Adlani, vice-présidente de la Région Ile-de-France, chargée de la santé, des solidarités et de la famille, le Pr Bruno Riou, président de la conférence des doyens de santé d’Ile-de-France et Amélie Verdier, directrice générale de l’ARS Ile-de-France partagent les trois actions dont ils sont les plus fiers en termes de ressources humaines en santé avant d’indiquer quels sont leurs deux axes de travail prioritaires pour l’avenir.

La DG de l’ARS Ile-de-France souligne l’importance de déployer des solutions orientées à la fois vers les professions médicales (comme les ASP et les CAA) et les professions paramédicales (comme les CAE et l’appui au logement des soignants). Pour les années à venir, Amélie Verdier souhaite améliorer l’attractivité des filières de formation des soignants, en réduisant notamment le taux d’abandon en cours d’études, et déployer davantage de parcours permettant une plus grande évolution et mobilité au sein des carrières du soin.

 

–          Les propositions de France Assos Santé

Thomas Sannié, président de France Assos Santé Ile-de-France, partage les constats et les propositions de son association et souligne notamment comment la prise en compte des avis et du regard des usagers peut permettre de renforcer le sens des professions des secteurs sanitaires et médico-sociaux. 

 

–          Table ronde : comment attirer de nouveaux professionnels et les fidéliser ?

Vannessa Fage-Moreel, Directrice des ressources humaines de l’AP-HP, souligne l’importance de la promotion professionnelle dans l’accompagnement des soignants. Les promotions professionnelles (PP) ont une place particulière à l’AP-HP, avec un nombre de lauréats financés historiquement élevé et en forte augmentation depuis 2019. En 2022, ce sont ainsi plus de 500 nouveaux agents qui rejoindront une dizaine de formations paramédicales et dont le parcours sera pris en charge sur la durée de leur scolarité. Le dispositif représente de fait un investissement important pour l’Institution : à titre d’exemple la scolarité dans un institut de formation en soins infirmiers d’une PP s’élève à près de 160 000€.

L’AP-HP poursuit son investissement et cette année, ce sont 250 aides-soignants qui vont devenir infirmiers à l’issue d’une scolarité de 3 ans, soit 80% des lauréats qui ont été sélectionnés par les IFSI. Ces chiffres sont mal connus avec un sentiment que finalement peu de professionnels seraient financés. Il apparait dès lors important de mieux faire connaître ce dispositif unique, spécifique aux hôpitaux publics qui permet de prendre en charge les frais de formation et les salaires des agents concernés. La promotion professionnelle est un levier tant de fidélisation des agents qui ont déjà un parcours professionnel que d’attractivité pour les futurs professionnels de l’AP-HP qui peuvent ainsi voir la promesse de perspectives d’évolution concrètes.

Romain Canalis, Directeur des ressources humaines au Centre Hospitalier Intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges, souligne comment l’accueil des stagiaires au sein des services constitue un levier à la main des établissements pour fidéliser les futurs professionnels. Les métiers du soin en particuliers ont toujours laissé une grande place à l’expérience pratique dans leur maquette de formation. Pour autant, dans un contexte de tension sur les effectifs de certains métiers, le stage doit être transformé en levier d’accroche et d’attractivité pour les jeunes professionnels.

Au-delà d’une culture du stage hospitalier à revoir, il s’agit d’inscrire le stage, transition entre l’école et le milieu professionnel, dans le parcours de ces futurs agents et de faire de nos services des vitrines dans lesquelles se projeter. L’institution peut dans le même temps faire de l’accueil un outil de valorisation des agents en poste, à condition de les accompagner dans le développement de cette compétence spécifique.

Romy Lasserre, Directrice de l’EHPAD PEAN – Groupe ACPPA et déléguée régionale du SYNERPA Île-de-France et Laurent Barban, Délégué Territorial Île-de-France, OPCO Santé mettent en évidence le rôle que peut jouer l’apprentissage dans l’attractivité et la fidélisation des jeunes professionnels au sein des carrières du soin.  Entre 2019 et 2022, le secteur de la santé privé notamment a connu un fort développement du recours aux contrats d’apprentissage. Cela constitue un bon moyen pour les employeurs de créer un vivier de jeunes collaborateurs et de renforcer le transfert de compétences tout en bénéficiant d’aides à l’apprentissage.

Toutefois des difficultés persistent du côté des employeurs comme l’incompatibilité de l’organisation des référentiels métiers avec le rythme de l’alternance ou la lourdeur administrative des contrats non adaptés à la structure. Il convient donc d’innover pour faire évoluer le cadre de pratique et permettre à l’apprentissage de déployer tous ses effets.

 

–          Table ronde : Accompagner l’évolution des métiers, transformer durablement les organisations et les pratiques

Dr Xavier Belenfant, néphrologue au Centre Hospitalier André Grégoire de Montreuil et Président du collège médical Grand Paris Nord Est, souligne les nouvelles perspectives professionnelles qu’offre la pratique avancée en soins infirmiers aux IDE. Au sein d’une équipe pluri professionnelle, ce métier récent (2020) permet aux soignants qui le souhaitent d’acquérir de nouvelles compétences, les situant au sein d’un domaine d’intervention définie et d’un haut niveau de maitrise pour la prise en charge des maladies chroniques, pathologie en croissance continue.

Les établissements de santé, surtout dans les zones sous médicalisées, se doivent de favoriser l’accès à cette formation longue (2 ans), en parallèle d’une réorganisation médico-soignante ambulatoire. Envie d’évolution de métier et souhait de réorganisation de la coordination des soins peuvent se rencontrer pour répondre aux défis de santé publique qui nous attendent !

Dr Sabine Roche, médecin anesthésiste-réanimateur et Sandrine Pône, infirmière à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, AP-HP, présentent la naissance de leur équipe et la formation des IADE au protocole de coopération, les points positifs et les difficultés rencontrées, ainsi que l’état actuel de l’unité d’accès vasculaires née du protocole. Cendrine Pône évoque son parcours d’infirmière déléguée.

Dr Pierre Leroy, Unité de Santé Publique, Service de Maladies Infectieuses et Tropicales, Groupement hospitalier Sud Ile-de-France met en évidence le rôle des postes d’assistants partagés qui font partie des dispositifs de soutien à la démographie médicale, dont la finalité est la réduction des inégalités territoriales en santé. Le recrutement de jeunes médecins sous la forme d’un contrat partagé entre deux structures (un CHU et un CH général par exemple) a pour objectif d’améliorer la répartition territoriale des médecins hospitaliers en consolidant les équipes des territoires en tension, favoriser la coopération territoriale médicale entre CH et CHU, et de parfaire la formation post-internat de ces jeunes médecins.

Christophe Alirol, Président de la CPTS Centre Essonne, infirmier libéral, gestionnaire et coordonnateur d’une MSP à Evry-Courcouronnes indique la nécessité de favoriser l’exercice au sein de structures collectives. Les organisations de coordination en ville évoluent rapidement dans les territoires avec un défi permanent de lien avec les collectivités territoriales, les établissements de santé privés et publics, le médico-social. Ces nouvelles organisations doivent permettre de mieux prendre en charge les chemins cliniques et d’être un acteur central des parcours dans le virage ambulatoire. En Essonne, les acteurs de ville se saisissent de ces nouveaux outils, avec un impact déjà visible sur l’attractivité de certains territoires. 

 

–          Table ronde : le rôle des managers

Éric d’Alençon, Directeur territorial Île de France de la Fondation Partage et Vie, et Marion Fuhr, directrice de la MAS Clément Wurtz de la Fondation Partage et Vie, décrivent la mise en place, au sein des établissements de la Fondation Partage et Vie d’un parcours d’accompagnement des directeurs d’établissement qui vise à redonner une liberté d’action et de décision aux équipes au quotidien, en commençant par prendre soin et accompagner les directeurs. Ce parcours d’accompagnement, devenu Parcours Soleil, a mobilisé 9 des 10 directeurs d’ESMS que compte la fondation en Ile-de-France. Trois directrices ont partagé leur retour d’expérience à 4 mois du début du parcours, dont deux étaient proches de la démission en janvier 2022. Deux d’entre elles ont refait équipes avec leur CODIR suite à ce parcours. La transformation des pratiques de management est un axe à investiguer, peu présent dans le secteur du médico-social.

Marion FUHR, qui a elle-même bénéficié du programme, revient sur les apports de ce type de démarche (confiance en soi des managers, capacité à prendre du recul et à réinvestir sa position de leader, renforcement de l’animation de l’équipe de direction, renforcement du sens du métier).

Nicolas Delmas, directeur des ressources humaines à l’hôpital Bichat – Claude Bernard AP-HP, souligne que la structure complexe de l’hôpital ne facilite pas toujours ni l’information ni la participation des professionnels, gages pourtant de leur engagement dans la durée.
Les DRH sont confrontés à un double impératif pour améliorer le quotidien des professionnels :

–          Faire connaître les dispositifs afin qu’ils puissent en bénéficier :  il y a nécessité à mettre en place une information synthétique et régulière vers nos professionnels (Lettre RH, Boucle « Whatsapps »…)

–          Mieux associer les professionnels : il faut se tourner vers les outils numériques pour assouplir notre structure complexe et rendre les interactions plus fluides entre les uns et les autres.

Atika Alami, Directrice générale Île-de-France du groupe Vivalto Santé, revient sur la démarche « expression ouverte » mise en œuvre par son groupe pour donner la parole aux soignants et aux équipes dans un contexte aigu de tensions RH dans le secteur. Ce dispositif de partage des constats et de co-construction a donné naissance à un plan de QVCT déployé à l’échelle de l’ensemble des établissements du groupe et a permis de mettre en œuvre des leviers d’accompagnement des équipes au plus près de leurs besoins quotidiens. Atika Alami insiste sur la nécessité de ne pas subir la crise des RHS mais de tenter au maximum d’y voir des opportunités de réinventer nos organisations et nos manières de travailler.

Contacts presse
Alizée Feauveaux – alizee.feauveaux@ars.sante.fr
Eléonore Duveau – eleonore.duveau@ars.sante.fr

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