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L’état de santé de la population en France à l’aune des inégalités sociales (Etude)

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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie un Dossier de la DREES sur l’Etat de santé de la population en France. Ce dossier en propose une synthèse et analyse les déterminants de de l’état de santé en mobilisant les données les plus récentes, avec un focus sur les inégalités sociales et territoriales de santé.

La santé est un concept complexe dont la mesure dépend de nombreux facteurs individuels et collectifs. Pour pouvoir les prendre en compte, il est important de s’appuyer des sources de données variées qui couvrent les différents champs permettant de mieux analyser les inégalités sociales de santé.

 

État de santé de la population : une évolution contrastée parcourue par de fortes inégalités

La population française est de plus en plus âgée et le sera davantage à l’avenir : 9 % de personnes sont âgées de 75 ans ou plus aujourd’hui, elles devraient être 16 % dans trente ans. L’espérance de vie continue de croître malgré une baisse conjoncturelle en 2020 du fait de l’épidémie de Covid-19, mais sur les dix dernières années sa croissance s’amoindrit. L’espérance de vie sans incapacité à 65 ans ralentit aussi mais progresse plus rapidement que l’espérance de vie à 65 ans. Les inégalités sociales de santé se manifestent dans l’apparition des maladies chroniques qui surviennent et touchent plus fréquemment les personnes aux faibles revenus. Des inégalités territoriales apparaissent en matière d’espérance de vie : celle-ci est plus faible dans le nord et l’est de la France métropolitaine ainsi que dans les cinq départements et régions d’outre-mer (DROM).

En ce qui concerne la santé mentale, une personne sur dix présente des symptômes évocateurs de troubles dépressifs en France métropolitaine en 2019 parmi les 15 ans ou plus, avec des écarts du simple au double selon le niveau de vie. Dans les DROM, la situation est plus critique avec au moins deux personnes sur dix concernées en Guyane ou à Mayotte. L’impact psychologique de l’épidémie de Covid-19 sur la population a été important, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes, avec des syndromes dépressifs atteignant 22 % parmi les 15-24 ans à la fin du premier confinement en mai 2020 et ne revenant pas à des niveaux d’avant l’épidémie dans les mois suivants (14 % en juillet 2021 contre 10 % en 2019). La situation est particulièrement préoccupante chez les adolescentes et les jeunes femmes.

 

Déterminants de la santé et prévention

Le champ des comportements qui ont un impact sur la santé est très large : il englobe pratiquement l’ensemble des activités du quotidien telles que l’alimentation, l’exercice physique, le sommeil, la sociabilité mais également la consommation de substances et les comportements à risque.

La France demeure dans le groupe de pays européens les plus consommateurs d’alcool. Même si la consommation continue de baisser, les alcoolisations ponctuelles importantes (API) augmentent : elles concernent 27 % des femmes et 50 % des hommes de 15 ans ou plus en 2019 en France métropolitaine, contre 17 % et 42 % en 2014. La consommation de tabac diminue également entre 2014 et 2019, mais la baisse semble s’interrompt en 2020, dans un contexte de crise sanitaire. Par ailleurs, plus de trois habitants sur quatre consomment tous les jours des fruits et légumes en France métropolitaine, mais c’est le cas de moins de la moitié des habitants dans les DROM, où la consommation de boissons sucrées est aussi plus répandue. La surcharge pondérale concerne 45 % des personnes en France dont 14 % souffrant d’obésité. Les prévalences d’obésité sont plus élevées dans le nord de la France et dans la plupart des DROM, ainsi que parmi les personnes les plus modestes.

Le recours aux dépistages est inégal selon le niveau de vie et la prévention est moins répandue dans les DROM, surtout à Mayotte. Les inégalités d’accessibilité aux professionnels de santé (et en particulier aux médecins généralistes libéraux) s’accentuent et risquent de pénaliser plus fortement les personnes les plus modestes.

 

De la naissance au grand âge, les problèmes de santé évoluent, les inégalités demeurent

Le type et l’importance des problèmes de santé sont très liés à l’âge, et dans le cas des femmes aux maternités. Trois groupes de population se distinguent sur le plan de l’état de santé de par leurs spécificités : les enfants et les adolescents, les femmes en âge de procréer et les personnes âgées.

Des inégalités sont présentes à tout âge, avec un risque de mortalité maternelle et de mortalité périnatale plus élevé dans les DROM qu’en France métropolitaine. La prématurité et les petits poids des bébés à la naissance sont plus fréquents lorsque la mère est de milieu modeste. Deux fois plus d’enfants d’ouvriers que d’enfants de cadres se retrouvent déjà en surpoids en grande section maternelle.

Aux grands âges, les problèmes de santé sont avant tout caractérisés par des pathologies multiples : 21 % des personnes âgées de 75 ans ou plus sont concernées par au moins 3 pathologies, contre 8 % entre 65 et 74 ans et 3 % entre 45 et 64 ans.

Consulter la publication en ligne. 

 

Contact : drees-presse@sante.gouv.fr

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