La crise du Covid 19 a permis de prendre conscience du rôle essentiel des biologistes médicaux et de leurs équipes pour le dépistage et la prise en charge des patients. Ils ont réagi vite et fort pour équiper l’ensemble du territoire des plateaux techniques nécessaires, ils ont recruté du personnel pour faire face aux demandes jamais vues de dépistages, ils ont alimenté, via le SIDEP, les tutelles et le gouvernement en informations précieuses pour la maîtrise de l’épidémie. Aujourd’hui, le gouvernement veut leur faire payer l’addition.
Que des économies puissent être demandées, cela ne fait aucun doute. Mais que les biologistes médicaux et leurs laboratoires soient désignés comme les premiers contributeurs d’économies d’actes, que ces économies ne soient envisagées que par la baisse des tarifs de nomenclature des actes de biologie courante (qui n’ont rien avoir avec le Covid), nous ne pouvons pas l’accepter.
Il est si facile de taper sur une profession médicale certes peu nombreuse, mais responsable de 70% des diagnostics, tout simplement parce que nos tutelles ne savent pas à qui elle sert.
Outre les questions d’équité, voire de reconnaissance pour le travail accompli durant des mois, cette mesure est dangereuse. En affaiblissant la nomenclature des actes de biologie, c’est la biologie de tous les jours que le gouvernement s’apprête à fragiliser durablement. Cela ne pourra aboutir qu’à une réduction de l’offre de biologie médicale sur le territoire et donc de l’accès au soin. Les perdants seront les Français et nous n’aurons plus les armes pour lutter contre les épidémies à venir et les problèmes de santé publique de fond.
Les tutelles s’obstinent à ne pas voir que la France dispose d’un formidable outil de santé publique de proximité, à savoir le réseau d’experts de la prévention, du dépistage et du diagnostic que sont les biologistes médicaux et leurs laboratoires. Au lieu de se servir de ce bel outil pour donner un nouveau souffle à notre politique de santé, ils n’ont de cesse de vouloir l’affaiblir. Grave erreur !
Le SDB en appelle au Président de la République dont il a rencontré la conseillère santé, Madame Katia Julienne, ce 26 septembre. Des solutions gagnantes et porteuses d’avenir pour les Français sont possibles. Il suffit d’ouvrir un vrai dialogue avec la profession qui ne demande que cela.