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La Bretagne, une région qui vieillit, un taux d’incidence du cancer qui augmente chez les + de 75 ans (Communiqué)

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Point sur l’accompagnement de l’UCOG Bretagne dans la prise en charge des cancers chez les personnes âgées.

Près d’un tiers des cancers surviennent chez des personnes de plus de 75 ans et les projections indiquent que cette proportion atteindra 50 % en 2050 (Source INca).

Le cancer constitue la 1ère cause de mortalité chez les personnes entre 75 ans et 85 ans (Source INca).

L’espérance de vie en Bretagne ne cesse d’augmenter : 85.2 ans chez la femme, 78,7 ans chez l’homme (source : INSEE 2020).

348 516 personnes ont plus de 75 ans en Bretagne et la part des + de 75 ans  population générale bretonne est de 10.6% (source : INSEE 2020).

28.5% des patients atteints de cancer en Bretagne ont 75 ans et + (Source Onco Bretagne)

Les UCOG, missions et organisation

Le deuxième Plan Cancer 2009-2013 a pointé la nécessaire amélioration de la prise en charge de la personne âgée atteinte de cancer, du fait de représentations et d’idées reçues délétères, notamment à travers une prise en charge coordonnée et synergique de l’oncologue et du gériatre. Le vieillissement n’est pas égal suivant les individus, l’accompagnement se veut être alors individualisé afin de garantir le respect de la meilleure qualité de vie possible à travers une équité de prise en soins, un traitement adapté au profil du patient et notamment de ses fragilités qu’elles soient cognitives ou fonctionnelles, un accès aux essais cliniques et aux thérapies innovantes.

Financées par l’INca et les ARS, les Unités de Coordination en Onco-Gériatrie ont donc été mises en place pour développer la recherche, promouvoir et diffuser les bonnes pratiques en oncogériatrie et permettre ainsi d’optimiser la prise en charge de la personne âgée cancéreuse.

Aujourd’hui elles sont 24 (UCOG), complétées par 4 antennes d’oncogériatrie (AOG) réparties sur l’ensemble du territoire français et DOM TOM.

Leur mission comporte trois volets :

  • Formation des personnels soignants médical et para-médical, des étudiants en santé, et information (médecins, soignants, pharmaciens, patients et familles, grand public)
  • Recherche épidémiologique, fondamentale (vieillissement et cancer…), clinique avec des protocoles thérapeutiques dédiés aux personnes âgées ;
  • Soins : élaboration de référentiels pour les personnes âgées atteintes de cancers, évaluation de gériatrie avant la prise de décision thérapeutique, participation d’un gériatre aux réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP).

En Bretagne elle est composée d’une équipe régionale de coordination :

  • Un médecin gériatre Dr Sandrine Estivin gériatre au CHU de Brest
  • Un médecin oncologue Dr Christophe Perrin oncologue au Centre Eugène Marquis à Rennes
  • Un cadre de santé coordonnateur régional Mme Fabienne Le Goc Le Sager

Dans les 8 territoires de santé bretons, un binôme oncologue et gériatre, et sur certains territoires (TS 1+2+3+4+5) une infirmière experte, sont chargés de décliner les missions de l’UCOG en lien avec la coordination régionale.

L’UCOG Bretagne collabore avec l‘ensemble des structures de soins privées et publiques, la médecine de ville, les CPTS, les Dispositifs d’Appui à la Coordination, les instituts de formation aux métiers de la Santé et faculté de médecine.

Les objectifs sont toujours centrés sur une meilleure lisibilité de nos actions, la proposition et la participation à des axes de recherche, la communication sur nos outils et projets.

les DAC, une reconnaissance de cet apport croisé pluridisciplinaire à travers la structuration des filières oncologiques et gériatriques et avec l’appui des autorités de tutelle dans le cadre de la stratégie de la lutte contre le cancer en France avec un focus sur la personne âgée.

A quoi sont exposés les patients âgés atteints de cancer ?

Le vieillissement de la population, associé à l’augmentation de l’incidence de la plupart des cancers au-delà de 75 ans, font de la prise en charge oncogériatrique une préoccupation majeure en cancérologie et un véritable enjeu de santé publique.

En effet, les soins sont personnalisés et le malade pris en charge dans toute sa dimension humaine aussi bien biologique, physique, psycho-sociale…

La principale problématique de la population âgée est son hétérogénéité faisant de l’âge chronologique seul une donnée insuffisante pour estimer l’état de santé réel de l’individu. La fragilité est définie de façon consensuelle comme une vulnérabilité excessive à un stress réduisant la capacité à maintenir ou récupérer un équilibre après un événement déstabilisant. La fragilité expose ainsi à une augmentation de la morbi-mortalité et notamment de la survenue d’événements indésirables, tels que les décompensations d’organes, les hospitalisations non programmées, l’iatrogénie, de la perte d’autonomie, les chutes et l’entrée en institution.

La prise en charge des déterminants de la fragilité peut réduire ou retarder ses conséquences. L’évaluation de la fragilité gériatrique potentielle chez un patient peut aider les cancérologues à déterminer une stratégie thérapeutique appropriée, en tenant compte du cancer, de la balance bénéfices/risques du traitement du cancer, et des caractéristiques liées au vieillissement humain. L’objectif essentiel est alors de limiter les situations de sur- et de sous- traitement.

Les sociétés savantes recommandent donc la réalisation d’une évaluation gériatrique approfondie (EGA)** chez des patients âgés de 70 ans et plus et sélectionnés au moyen de tests de dépistage de la fragilité tels que le score G8. L’évaluation gériatrique approfondie permet de dépister des vulnérabilités en lien avec le vieillissement portant sur différents domaines (comorbidités, polymédication, autonomie, nutrition, mobilité, cognition, humeur, social) et associées à des complications au cours du traitement du cancer (survie globale réduite, complications périopératoires, toxicité chimio-induite).

L’évaluation gériatrique approfondie permet ainsi d’élaborer un plan personnalisé de soins en oncogériatrie. Le partenariat entre gériatre et oncologue reste essentiel pour élaborer stratégie thérapeutique appropriée et limiter les situations de sur- et sous-traitement, car il s’agit bien de maintenir ou d’améliorer la qualité de vie du patient.

Pour rappel, les orientations stratégiques de la SDLCC sont ambitieuses et traduites au travers de 4 axes :

  • Améliorer la prévention,
  • Limiter les séquelles et améliorer la qualité de vie, – Lutter contre les cancers de mauvais pronostic,
  • S’assurer que les progrès bénéficient à tous.

La SDLCC fait un focus aussi sur les aidants qu’il est essentiel d’accompagner pendant la maladie de leurs proches, surtout les personnes âgées.

Les nouveaux décrets d’autorisation de traitement du cancer des établissements en lien avec le déploiement de la SDLCC sont parus en avril 2022 avec mise en application pour juin 2023. Ils font un focus sur la nécessaire synergie entre le cancérologue et le gériatre afin de proposer une prise en charge personnalisée de la personne âgée atteinte de cancer et de lui proposer un parcours de soin adapté

Cette synergie à la recherche de fragilités gériatriques dans un contexte de cancer devient donc opposable, dans le cadre de l’application de ces décrets, lors des certifications HAS, labellisations d’établissements traitant le cancer.

Les bonnes pratiques de l’INca recommandent le score G8 et l’EGP si G8 ≤ 14 avant le passage en RCP (Réunion de Concertation Pluri-disciplinaire ) durant laquelle la situation du patient est analysée et la décision thérapeutique choisie par les experts en fonction du profil patient.

Le dépistage des fragilités durant toute la phase de traitement est préconisé afin de ré évaluer les besoins du patient et de lui proposer ainsi qu’à l’aidant des soins de support oncologiques pertinents et de maintenir ainsi une qualité de vie.

Contact : anais.briec@chu-brest.fr

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