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« Non messieurs les ministres : le coup de rabot sur la biologie médicale ne constitue pas une politique de santé ! » (Communiqué)

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Ce matin, la réponse des ministres Gabriel Attal et François Braun, par courrier et dans la presse, souligne parfaitement l’incohérence de l’article 27 du PLFSS.

Nous l’avons toujours dit et nous le répétons : une biologie au rabais serait désastreuse pour la santé publique et l’accès aux soins de nos concitoyens ! L’inquiétude du gouvernement à la suite de l’arrêt de l’alimentation de SIDEP en témoigne clairement.

Au lieu de fustiger les laboratoires de biologie médicale, le gouvernement devrait répondre clairement aux questions que nous lui posons à chaque entretien et pour lesquelles nous n’avons toujours pas de réponse, à savoir :

  • Pourquoi nous imposer dans un article du PLFSS un coup de rabot de 250M€ sur notre enveloppe d’actes courants ?
  • Pourquoi introduire cet article 27 alors que nous souhaitons négocier un protocole triennal avec la CNAM, comme c’est le cas depuis 9 ans, ce qui a déjà permis 5,2Mds€ d’économie ?
  • Pourquoi ne pas entendre notre proposition de participer à l’effort de guerre en ponctionnant 250M€ sur notre enveloppe COVID en 2023 et non celle des actes courants sur plusieurs années ?
  • Pourquoi reconduire ce coup de rabot chaque année ?
  • Pourquoi introduire à l’article 27 un amendement incohérent nous obligeant à maintenir notre réseau de laboratoires quoi qu’il en coûte alors que c’est précisément ce que le projet de rabot nous empêcherait de faire ?
  • Pourquoi prendre le risque de désorganiser structurellement toute une filière qui est reconnue comme exemplaire pour régler une situation qui n’est que conjoncturelle comme le reconnait encore ce matin le gouvernement ?

Depuis 2020, les laboratoires de biologie médicale sont mobilisés en première ligne dans la lutte contre la Covid. À la demande expresse des autorités, nous nous sommes mis en ordre de bataille pour dépister massivement la population et permettre à l’économie de continuer de tourner. Or, l’article 27 du PLFSS 2023 et les récentes déclarations du gouvernement prennent explicitement pour prétexte les 130 millions de tests de dépistage du Covid-19 que la profession a réalisés pour imposer une cure d’économie sur notre activité courante. Pour rappel, nous avons alerté, dès le départ, les autorités publiques sur le prix des tests Covid, réduits par la suite à 4 reprises.

Responsables, c’est ce que nous sommes. Notre démarche est et restera celle du dialogue et de la proposition. Nous, syndicats et laboratoires de biologie médicale, étions prêts à travailler à une régulation tarifaire pour participer à la maîtrise des dépenses de santé. Nous le faisons d’ailleurs depuis 9 ans : la valeur globale des actes a baissé de 30 % permettant à la CNAM de réaliser 5,2 milliards d’euros d’économie. Dans cette droite ligne, nous avons envoyé ce matin une contre-proposition à l’assurance maladie. Cependant, si nous avons été reçus, nous n’avons jamais été entendus. Un dialogue n’est pas à sens unique. Les clés de sortie de ce conflit sont désormais entre les mains du gouvernement et de l’assurance maladie.

C’est notre « sens déontologique » qui nous conduit à alerter les pouvoirs publics des risques encourus par ce coup de rabot annuel sur notre enveloppe de routine.

Enfin, nous rappelons au gouvernement qu’aucune de nos actions ne vise à prendre « les patients en otage ». En effet, nous continuons les tests Covid en respectant les mêmes délais de délivrance des résultats. Simplement, en coupant la transmission des données Covid au gouvernement nous travaillons gratuitement et nous le rendons en partie aveugle sur le suivi.

Les biologistes médicaux et leurs collaborateurs font leur travail et continueront de le faire. Mais la biologie ne peut pas supporter à elle seule plus de 20 % des économies demandées sur la Sécurité sociale alors qu’elle représente moins de 2% des dépenses de santé, qu’elle participe à plus de 70% des diagnostics, et que son coût ne représente que 57€ par an et par habitant. Au gouvernement de se montrer responsable en entendant nos alertes car, encore ce matin, le ministre Gabriel Attal nous a envoyé une fin de non-recevoir.

Contact presse : presseabm@havas.com

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