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Réduire la prématurité en réduisant la contamination par les phtalates : le Réseau Environnement Santé demande une mission flash sur le sujet (Communiqué)

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Le JAMA (Journal of American Medical Association), le prestigieux journal médical américain, vient de publier une synthèse des résultats de 16 études menées aux Etats-Unis sur le lien prématurité et exposition maternelle aux phtalates [1]. Ces études ont été menées entre 1983 et 2018 avec le concours de 6045 femmes. 11 métabolites de phtalates ont été mesurés.

L’étude est cosignée par 56 chercheurs issus de 36 universités américaines et agences fédérales comme l’Institut National des Sciences de la Santé Environnementale, l’Agence de Protection de l’Environnement ou le Centre pour le Contrôle des Maladies. Ces mesures s’appuient sur le programme NHANES qui collecte des échantillons biologiques dans un échantillon représentatif de la population américaine depuis plusieurs décennies.

Le lien avec la contamination par les phtalates était statistiquement significatif pour plusieurs métabolites. Sur cette base, les auteurs ont pu quantifier la diminution du nombre des cas de prématurés à attendre d’une diminution de la contamination par les phtalates, soit pour 90 naissances prématurées : 1,8 cas pour moins 10 % (5,9 cas pour moins 30 % et 11,1 cas pour moins 50%).

Les phtalates sont des Perturbateurs Endocriniens, impliqués dans les grandes maladies infantiles mais aussi de l’adulte. Ils sont principalement utilisés comme plastifiant, d’où une contamination de la poussière domestique, de l’alimentation et des cosmétiques. Les études ESTEBAN et ELFE de Santé Publique France montrent une contamination totale de la population, les femmes étant plus contaminées que les hommes.

Selon l’Inserm, la prématurité est passée de 5,9% en 1995 à 7,4% en 2010 toutes prématurités confondues, soit + 1% /an. Le nombre de naissances prématurées en France est estimé actuellement à 60 000 pour un taux de 80/1000 [2]. Appliquée à la situation française, une diminution de 12 %du nombre de cas, correspondant à une diminution de la contamination de 50% représenterait donc une diminution de 7200 cas/an.

Suite à la demande formulée par le RES en 2012, la France s’est dotée d’une Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens (SNPE) avec comme objectif principal « Réduire l’exposition de la population aux Perturbateurs Endocriniens ».

La discussion est actuellement en cours pour préparer la 3ème phase de la SNPE. La publication américaine sur le lien prématurité phtalates montre que des résultats peuvent être obtenus très rapidement. Comme les phtalates sont éliminés quotidiennement par l’organisme et que les grandes sources de contamination sont connues, il est possible d’atteindre rapidement une diminution significative et des gains de santé conséquents.

Le RES demande la création d’une mission Flash pour faire des propositions permettant de mettre en œuvre rapidement une politique de décontamination par les phtalates.

Contact : contact@reseau-environnement-sante.fr

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