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Réponse de l’UFML-S à France Assos Santé (Communiqué)

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Dans son dernier communiqué de presse, France Assos Santé, attaque de façon frontale et probablement irréfléchie, les syndicats de médecins et donc à travers eux, les médecins. La structure, qui prétend porter la voix des « usagers » (c’est ainsi qu’elle nomme les patients, en une dérive marchande du système de santé) accuse les syndicats de médecins, d’être contre

  • La régulation des installations.
  • Les accès directs aux paramédicaux.
  • La primo prescription des infirmiers exerçants en pratiques avancées (IPA) dans les structures d’exercice collectif.

La structure, plus que largement subventionnée par l’État (à hauteur de 80 %), parle d’obstruction corporatiste et de justifications fallacieuses. France Assos Santé défend la régulation des installations (conventionnement, sélectif, coercition) en une inquiétante méconnaissance totale du dossier.

Si elle connaissait le dossier, elle saurait que les déserts médicaux sont globalement sur tout le territoire et que les quelques rares zones territoriales où il ne manque pas de médecins sont en équilibre précaire, avec un nombre d’installations inférieur au nombre de médecins qui arrêtent leurs exercices, ou vont l’arrêter dans les cinq ans à venir. Les zones dites « sur dotées » ont à peine 1.5 fois plus de médecins que le ratio qui fait basculer un territoire en désert.

Ainsi, si elle peut se concevoir dans le cadre d’une offre pléthorique (c’était le cas des pharmaciens lorsque les quotas ont été créés) la régulation à l’installation ne peut se concevoir dans une telle situation.

France Assos Santé reproche également aux syndicats de médecins de s’opposer à l’idée d’accès direct aux IPA, avec des compétences élargies comme la primo prescription « dans le cadre d’un exercice coordonné, et à titre expérimental » croient-ils bon de rappeler…Peine perdue, nous ne sommes pas des perdreaux de l’année !

N’en déplaise la médecine est affaire de médecin. L’UFML-S, pas plus que les autres syndicats, n’est contre l’existence et le développement des IPA. Cela ne peut être pour remplacer des médecins, en un jeu de chaises musicales dont la seule finalité serait de maintenir encore un peu, un système à bout de souffle.

Passons sur le flagrant délit de cherry picking auquel elle se livre lorsqu’elle cite l’institut Cochrane « Les infirmiers(ères) en tant que substituts des médecins de soins primaires » en omettant de préciser une des conclusions de la revue :

« Les effets des soins primaires dirigés par un(e) infirmier(ère) sur la quantité de conseils et d’informations donnés aux patients et sur le respect ou non des lignes directrices sont incertains, car la certitude de ces résultats est très faible ». Sans doute, là encore, la structure n’a-t-elle pas travaillé le dossier …

Attardons-nous, en revanche, sur cette affirmation : « Par ailleurs l’intérêt des usagers commande d’élargir l’offre de soins et non de la restreindre encore davantage ! »
L’UFML-S rappelle que sur 100 % de médecins généralistes formés, seuls 60 % s’installent. Le déficit dramatique de 40 % est en lien avec la baisse d’attractivité de la médecine libérale, conséquence des politiques sanitaires successives. Rendre l’attractivité à la médecine libérale est donc la solution, la réserve de médecins étant existante.

Il est en revanche extrêmement curieux de mettre en avant, comme solution immédiate, un élargissement de l’offre de soins par des IPA dont le nombre est à peine de 1200 soit 100 fois moins que les médecins libéraux ! En plus de ne pas connaître ses dossiers, France Assos Santé semble n’être que peu doué pour les calculs démographiques …

Dans son courrier, elle rappelle les difficultés d’accès aux soins auxquelles sont confrontés les Français : délais de consultation rallongés, refus de prise en charge de nouveaux patients, errance médicale, retard dans les prises en charge. Elle parle de « prise en otage de l’accès aux soins par des syndicats de praticiens. Dans ces négociations conventionnelles, à peine commencées et déjà quittées ».

« Qu’importe l’outrage, pourvu qu’on manipule » semble être la ligne directrice de l’opération de communication menée par cette structure nettement plus représentante d’intérêts politiques ou assuranciels que de ceux des patients. Loin d’être pris en otage par les syndicats, l’accès aux soins est, au contraire, leur première préoccupation. C’est précisément pour améliorer celui-ci qu’ils demandent tous un choc d’attractivité pour lamédecine libérale, afin que leurs tarifs soient à hauteur de leur rôle et de leurs responsabilités. Pour leur permettre aussi de faire face aux charges d’exploitations de leurs exercices, et de développer et d’améliorer celui-ci par l’emploi de secrétaires médicales et d’assistants médicaux.

France Assos Santé « exhorte les médecins à prendre la mesure de la gravité de la situation » On croit rêver ! L’UFML-S accuse la structure d’avoir été et d’être toujours complice des réformes et politiques successives qui ont amené les patients à connaître les difficultés d’accès aux soins actuelles. La structure a accepté que les médecins libéraux soient les moins bien rémunérés d’Europe. Elle a accepté que, gouvernement après gouvernement, la médecine libérale soit ignorée, voire méprisée, alors qu’elle voit 95 % des patients. Les médecins généralistes voient quatre fois la population française, chaque année, ils sont sur le pont 55 heures à 60 heures par semaine, et ils ont payé le plus lourd tribut à la Covid.

Cela fait des années que le Titanic coule, des années que les médecins libéraux alertent, des années que France Assos Santé, de services commandés en accompagnement, joue de la musique sur le pont.

« Syndicats de praticiens, arrêtez de parler en notre nom » nous dit la structure qui voudrait réguler nos installations et nous remplacer par d’autres professions. On poufferait presque … Nous n’avons pas cette prétention, cela fait bien longtemps que nous en avons fini avec la médecine paternaliste … Apparemment France Assos Santé ne le sait pas, et, elle pense que les médecins parlent au nom des patients. Elle se trompe, mais il y a pire… elle pense parler au nom des patients ! Enfin, des usagers, comme elle se plait à les appeler.

La naïveté des responsables dirigeants rémunérés de cette structure est parfois touchante. L’UFML-S leur rappelle tout de même que pour parler au nom d’une population, il faut être indépendant. Tel n’est pas le cas de France Assos Santé.

Lire le communiqué complet de l’UFML-S

Relations presse :
Laurent Payet /Sagda Draz
Langage et Projets Conseils
laurent@lp-conseils.com / sagda@lp-conseils.com

UFML syndicat : le syndicat de l’union française pour une médecine libre

PJ

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