Avec l’expansion de l’offre de location des trottinettes électriques, l’accidentologie liée à leur utilisation est devenue un problème sanitaire majeur. Les facteurs de risque de cette nouvelle pratique de la micro-mobilité urbaine sont liés notamment à la conception des engins, au comportement des conducteurs, à l’état des voiries et au partage de l’espace public.
Pour réduire le nombre d’accidents la première mesure réside dans le respect de la réglementation existante ; encore faut-il également envisager des avancées dans la conception des engins, en termes de sécurité, des règles de prévention pour les conducteurs, comportant formation et protection renforcée, ainsi qu’une réflexion sur le partage de l’espace public dans les centres urbains.
Conclusion
Loin d’être un effet de mode, l’usage de la TE connaît une forte expansion dans le cadre de la micro-mobilité urbaine. L’accidentologie qui lui est liée est en augmentation au point de prendre les proportions d’un enjeu de santé publique dans de nombreux pays, dont la France, même si de nombreuses réactions sont nourries par une forte émotivité. L’accident impliquant une TE est la conséquence d’une défaillance d’un système complexe à quatre composantes : l’engin, le conducteur, l’environnement, le tout assujetti à un ensemble normatif évolutif.
Vouloir diminuer l’accidentalité impose donc de prendre des mesures judicieuses sur les trois composantes matérielles du système, en laissant aux responsables des politiques urbaines le soin d’aménager l’environnement qui, pour l’essentiel concerne les voiries et le partage de l’espace public.
Recommandations finales
1. L’engin :
– exiger des normes pour la largeur de la plateforme, le diamètre et la largeur des roues afin d’assurer une réelle stabilité au conducteur.
– compléter l’équipement par des clignotants de changement de direction localisés au guidon ou intégrés dans l’équipement du conducteur, et par un feu stop à l’arrière.
– aligner la puissance réelle des engins sur la puissance autorisée permettant de respecter la réglementation existante.
– contrôler les engins de location par plateforme GPS en fonction des zones urbaines.
2. Le conducteur :
– relever l’âge des conducteurs à 16 ans.
– mettre en place une formation de base dans les établissements scolaires.
– exiger, pour les mineurs, un certificat d’aptitude pour piloter une TE de location.
– rendre obligatoire le port de gants et surtout d’un casque adapté.
– des éléments de protection des membres (coudes, poignets, genoux) sont, par ailleurs, recommandés.
– organiser des campagnes de sensibilisation sur les risques d’utilisation de la TE et les conditions d’assurance.
3. Faire impérativement respecter la réglementation existante.
4. Tenir compte de ce nouveau mode de mobilité dans les aménagements urbains.
5. Le suivi épidémiologique :
– mettre en place, à l’échelle de chaque département, un vaste réseau impliquant toutes les formations sanitaires, en s’inspirant du Registre du Rhône.
– solliciter les sociétés savantes concernées pour entreprendre des recueils prospectifs de données et en faire des thèmes de symposiums ou tables rondes.
Contact presse : Virginie Gustin – virginie.gustin@academie-medecine.fr