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Revalorisations tarifaires : MG France dénonce un mauvais choix pour la santé des Français (Communiqué)

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Le choix entre le médecin traitant et la dérégulation.

MG France a participé cette semaine à une réunion en bilatérale avec la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) sur le sujet des revalorisations tarifaires.

La première mesure exposée a été l’augmentation de 1,5€ du tarif de la consultation de base.
Cette proposition est une provocation et une marque de mépris dont la profession en souffrance n’avait nul besoin.
Nous ne pouvons l’appeler une revalorisation car non seulement ce tarif ne suit pas l’inflation, il était bloqué à 25€ depuis 2017 mais aussi parce qu’à 26,50€, il serait de nouveau bloqué jusqu’en 2028…
C’est pourquoi MG France demande une revalorisation à hauteur de 30€ pour l’acte de base.

Il a bien été proposé quelques revalorisations seulement accessibles à un nombre limité de médecins traitants : ceux qui cocheront le nombre de lignes suffisant d’un « engagement territorial ».
Le principal engagement territorial d’un médecin généraliste traitant n’est-il pas déjà de soigner la population de son territoire ?
Alors que 40% de la profession est au bord du burn-out et du « déplaquage », au lieu d’encourager les médecins à rester en activité et de simplement valoriser ceux qui en font le plus, l’État choisit la contrainte, la stigmatisation, l’exclusion.

À ce jour, aucune des demandes faites par MG France n’a été retenue :

  • pas d’investissement à la hauteur du nécessaire choc d’attractivité pour la profession, en raison de la crise démographique que celle-ci traverse et qui rend difficile l’accès aux soins dans tout le le pays,
  • pas de majoration du forfait patientèle médecin traitant alors même que l’on demande à une profession surchargée de prendre en charge les 650 000 patients en Affection Longue Durée (ALD) qui n’ont pas de médecin traitant, lourd effort supplémentaire,
  • pas de revalorisation ni sur la consultation longue du médecin traitant pour les patients âgés souffrant de pathologies chroniques ni sur la visite à domicile.
    La prise en charge des patients complexes n’est visiblement pas une priorité pour l’État qui préfère axer sa politique sur la réponse aux demandes de soins non programmés.

Cela témoigne d’une absence de prise en compte des enjeux de santé publique où le vieillissement de la population et la multiplication des maladies chroniques sont les défis principaux que nous devons collectivement relever.
Or cela demande une prise en charge globale de chaque patient dans un système de soins organisé, dans un souci de pertinence des soins, de sécurité des parcours et de soutenabilité par une assurance maladie solidaire.
C’est précisément le rôle du médecin généraliste traitant en complémentarité avec les compétences des autres professionnels du soin primaire.

De plus, les propositions de lois (PPL) actuellement en discussion au Parlement visent à substituer les médecins manquants par d’autres professions en accès direct, ou à mettre l’installation, les gardes et même le départ, sous contrainte.
Ces PPL vont accentuer encore le découragement des médecins généralistes,
dans un système pervers où les plateformes et les offres intégrées des groupes financiers sont prêts à prendre la relève, tournant le dos aux principes de solidarité de notre protection sociale.

Le résultat du mépris affiché, de l’absence de revalorisation suffisante et de contraintes supplémentaires se fera vite ressentir.
D’un côté les médecins les plus âgés partiront à la retraite (6500 médecins traitants ont plus de 65 ans, ils soignent 6 millions et demi de patients), et de l’autre, les jeunes ne s’installeront pas, s’orienteront vers d’autres carrières ou partiront vers d’autres pays.
Dans un contexte de pénurie globale de médecins, la spécialité « médecine générale » n’est toujours pas aussi attractive que les autres spécialités et que les autres modes d’exercice.
L’État a décidé de ne pas revaloriser la profession de médecin généraliste traitant, en imaginant que la contrainte pourra régler la question démographique.

MG France alerte solennellement la population française.
Les soins dispensés dans la durée et la cohérence par les médecins généralistes traitants sont le dernier rempart pour l’accès aux soins des plus fragiles.
Or les propositions du gouvernement mettent en péril l’accès aux soins des 90% de Français ayant encore un médecin traitant, en prétendant fallacieusement trouver une solution pour les 10% qui n’en ont plus.

Ne pas soutenir le médecin traitant est une erreur et une faute.
Une faute qui ne pénalisera pas la médecine « One shot » mais fera perdre des chances à tous les autres.

MG France invite tous les médecins généralistes à combattre ces dispositions par la grève et la manifestation le 14 février prochain et à maintenir et amplifier toutes leurs actions de protestation déjà en cours.

Contact : mgfrance@mg-france.fr

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