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3 ans après le premier confinement, les enjeux de santé publique et les attentes des professionnels de l’hôpital public doivent être au cœur de la refondation du système de santé (Communiqué)

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Trois ans après le premier confinement, l’hôpital public, qui a assuré 85 % des prises en charge Covid (quand il ne représente que 60 % de l’activité MCO hors crise), continue de faire les frais de sa mobilisation exceptionnelle. Les derniers mois ont notamment été marqués par une triple épidémie qui a accru encore plus la charge de travail des hospitaliers : la prise en charge de l’épidémie de bronchiolite s’est ainsi faite à 97 % en hôpital public.

3 années de pandémie et d’épidémies vont de pair avec une dette de santé publique persistante, avec un total de 3,3 millions de séjours hospitaliers non réalisés depuis mars 2020, en comparaison de l’activité d’avant crise. Au total, le retard accumulé depuis le premier confinement s’élève à l’équivalent de 10 semaines d’activité, avec une situation plus difficile dans certains territoires (Grand Est et Île-de-France notamment).

Au-delà des enjeux pour la santé publique, cette sous-activité contrainte et l’insuffisante dynamique des recettes qui l’accompagne s’inscrit dans un contexte d’inflation qui génère un effet ciseau délétère pour les finances hospitalières. La FHF anticipe un déficit structurel des hôpitaux publics qui pourrait avoisiner les 1 à 1,3 milliards d’euros en 2022 – soit le double des niveaux d’avant crise – notamment dû au phénomène d’inflation ainsi qu’au difficile retour à un niveau d’activité normal.

Ces difficultés sont les symptômes des dysfonctionnements structurels de l’ensemble du système de santéque la crise sanitaire a révélés. La dette de santé publique du Covid est la conséquence des déprogrammations principalement assumées par l’hôpital public pour faire face aux épidémies.

 

Les professionnels de santé sont en attente de gestes forts et transformants

De son côté, la Pr. Laëtitia Atlani-Duault, présidente de l’Institut Covid-19 Ad Memoriam, est revenue sur la dette morale que la société et le politique conservent à l’égard des professionnels du système de santé. Le travail de collecte mémorielle réalisé par l’Institut comme les dernières enquêtes de la FHF soulignent à quel point cette période a constitué une rupture forte dans le ressenti des soignants.

Depuis 2021, la Fédération hospitalière de France et l’Institut Covid-19 Ad Memoriam appellent chaque 17 mars, date du 1er confinement, à rendre hommage aux professionnels de santé et aux patients impactés par la crise sanitaire. Ce devoir de mémoire doit s’accompagner d’une reconnaissance concrète, accrue, et de réponses aux fragilités de notre système de santé.

Pour Arnaud Robinet et Laëtitia Atlani-Duault : « Ce devoir de mémoire doit s’accompagner d’une renaissance concrète, accrue, et de réponses aux fragilités de notre système de santé. L’hommage le plus convaincant à rendre à celles et ceux qui se sont battus contre l’épidémie, reste de prendre les mesures qui prouveront que les leçons de la crise ont bien été tirées. »

 

L’attractivité et la solidarité, au cœur de tous les défis à venir

Il faut donc accélérer pour répondre aux attentes exprimées de longue date par les soignants : augmenter massivement le nombre de professionnels formés ; revoir les conditions de travail et de rémunération des hospitaliers (notamment les gardes et astreintes) ; et remettre à plat la coordination pour renforcer les solidarités ville-hôpital, particulièrement regardant la permanence des soins.

L’enjeu de ces mesures implique un cadre financier clair, sur plusieurs années. C’est pourquoi la FHF demande la signature au plus vite, entre l’Etat les fédérations d’établissements, d’un protocole de pluriannualité des ressources des établissements de santé.

Très attendue, l’application de la loi Rist sur l’intérim doit contribuer à redonner du sens et de la cohérence à la distribution des rémunérations médicales. Pour mettre fin à l’intérim dérégulé à partir du 3 avril et soutenir les établissements, la FHF a demandé au gouvernement de publier le texte prolongeant les majorations des tarifs de permanence des soins et de garantir l’application de plans de continuité des soins sur chaque territoire, associant l’ensemble des professionnels et des établissements. Tout doit être envisagé pour garantir l’accès aux soins, y compris le recours aux réquisitions en cas de blocage majeur. La FHF demande que toutes les économies dégagées progressivement par la régulation de l’intérim (1 à 2 milliards d’euros à terme) soient intégralement réinjectées dans les rémunérations à l’hôpital public en visant prioritairement la permanence des soins, les astreintes, et le travail de nuit.

Pour Arnaud Robinet : « Dans un contexte budgétaire troublé, la mise en œuvre de l’encadrement de l’intérim médical est un test de notre capacité à lutter contre les dérives du système de santé éclairées depuis 2020. Il s’agit aussi de redonner du sens, et nous demandons à ce titre que les économies dégagées, sans doute de plus d’un milliard, soient intégralement mobilisées pour mieux rémunérer les hospitaliers, à la hauteur de leur contribution. Après les annonces des derniers mois, une réussite sur ce front marquerait une avancée forte traduisant la volonté de transformation de notre système vers plus d’efficacité au service des patients comme des professionnels de santé ».

Contacts presse : Havas – communicationfhf@havas.com

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