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Plus jamais ça ! L’ANPDE se félicite de la prise en compte des problématiques actuelles sur la prise en charge des enfants mais déplore que seul un drame génère une prise de conscience (Communiqué)

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Dans le cadre du rapport de l’IGAS « Qualité de l’accueil et prévention de la maltraitance dans les crèches » faisant suite au décès d’un jeune enfant survenu dans une crèche collective en juin 2022, l’ANPDE se félicite de la prise en compte des problématiques actuelles sur la prise en charge des enfants.

Il est toutefois dommageable que seul un drame génère une prise de conscience alors que ces dysfonctionnements ont été soulevés et dénoncés depuis de nombreuses années par l’ANPDE. La commission « mode d’accueil » de l’ANPDE exprime son analyse quant à la prise en charge des enfants aujourd’hui en France et travail d’ores et déjà à des propositions concrètes qui seront exprimées prochainement. L’accueil et l’avenir des enfants ne doivent pas être considérés à l’aune de pressions financières justifiant des choix de recrutement inopportuns.

Des rapports et recommandations déjà existants

Des éléments de contexte en faveur de l’évolution de l’accueil du jeune enfant et de ses besoins fondamentaux existent déjà. Avant de vouloir réinventer les conditions d’accueil du jeune enfant, il serait judicieux de s’appuyer sur l’existant. Le rapport de Sylviane Giampino (2016) qui vise à permettre aux parents de concilier vie familiale et vie professionnelle en garantissant le bon développement de l’enfant en est un parfait exemple. La charte Nationale pour l’accueil du jeune enfant énonce, quant à elle, dix grands principes à respecter pour que l’enfant grandisse en toute confiance.

Le Rapport des 1000 premiers jours de l’enfant propose des recommandations pour accompagner les parents durant les 1000 premiers jours de leur enfant. Ou encore le rapport de Madame la députée Michèle Peyron « pour sauver la PMI, agissons maintenant !” Celui-ci, publié en 2019 souligne l’expertise des IPDE dans les missions de soutien aux compétences parentales. Des constats et des propositions qui apportent les clés pour garantir une homogénéité dans les modes d’accueil. Précisons, en outre, qu’il n’existe pas d’encadrement national des missions de contrôle dans les différents sites de modes d’accueil. Ce manque d’homogénéisation sur le territoire génère un accueil très disparate d’un établissement à l’autre.

Guide RSAI

En décembre 2022, l’ANPDE publiait le « Guide d’accompagnement des missions du référent santé et accueil inclusif en mode d’accueil du jeune enfant » (RSAI). Celui-ci apporte les conditions permettant l’accueil inclusif de tous les enfants sur l’ensemble du territoire national. A destination des Infirmières Puéricultrices Diplômées d’Etat (IPDE) affectées à cette mission. Il propose 15 fiches outil, garantissant une prise de poste efficiente.

Il permet également de déceler préventivement la maltraitance des enfants, d’identifier les différentes situations et offre un accompagnement des équipes dans leurs missions d’accueil. Si cette mission, qui doit être confiée exclusivement aux IPDE est primordiale et essentielle, l’ANPDE déplore le manque de moyen (en termes d’heures) qui lui sont octroyées.

Des métiers qui ne font plus rêver !

S’occuper des enfants, et a fortiori des enfants des autres durant toute une journée est un travail délicat et à responsabilités qui ne s’improvise pas au détour d’un projet professionnel « mal ficelé ». L’enjeu est trop important pour l’enfant et les générations futures. Le personnel doit être formé, qualifié et accompagné lors de la prise de poste et ce temps dédié ne doit l’être qu’à cela pour éviter toutes dérives. Un accompagnement légiféré notamment par les missions du référent santé, réalisées par les IPDE.

Attractivité des métiers

Notre système de santé souffre aujourd’hui d’une pénurie de personnel soignants et les métiers de la petite enfance ne sont pas épargnés. Il est impératif de rendre attractif ces métiers. Au-delà d’une nécessaire revalorisation salariale, il est essentiel de repenser l’attractivité des métiers sous le prisme de la formation. Pour attirer les futurs professionnels et donner du sens aux missions, nous devons considérer la formation comme un levier incontournable.

Chaque acteur, quel que soit son niveau de formation socle, doit être formé au développement de l’enfant et à sa bientraitance. La dernière évolution de la formation d’IPDE date de 1983. Depuis, 3 générations d’enfants ont vu le jour, avec des modes de vie et des codes différents. Des enfants et des familles en constante évolution. Pour autant, la formation proposée en 2023, s’articule à partir d’un référentiel vieux de 40 ans. Pire, depuis 2009, plus aucune formation liée à l’enfant n’est dispensée dans les instituts de formation en soins infirmiers. Il est nécessaire d’investir dans la formation et d’en favoriser l’accès.

Pas d’économie sur le dos des enfants

Augmentation du nombre de places dans les lieux d’accueil d’enfants, une économie réalisée sur le personnel, un ratio adultes/enfants considéré à minima, une tendance au “surbooking” dans certains établissements, un nombre d’heures du référent santé très insuffisant, une véritable course à la rentabilité pour certains établissements, voire aux profits, qui sont des causes indéniables de dérives. Un constat accablant déjà pointé du doigt par l’ANPDE.

L’ANPDE remercie certains départements qui aujourd’hui recrutent des IPDE pour effectuer les missions de contrôles des établissements d’accueil de jeunes enfants. Des professionnelles qualifiées et formées pour cette mission.

A propos de l’ANPDE

Créée en 1949, l’Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE) est l’unique association qui défend et rassemble les professionnels de la spécialité de puéricultrice. Forte de ses 2000 adhérents, elle vise à promouvoir une politique de santé ambitieuse pour les quelque 13 millions d’enfants, et à défendre leur intérêt et celui de leur famille. Elle représente les 20 000 professionnels diplômés de la spécialité et les étudiants dans les instances officielles permettant ainsi l’évolution de la profession et la reconnaissance de la plus-value de la puéricultrice.

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