Ce 5 mai 2023, journée internationale des sages-femmes, devait être l’occasion pour nous tout.e.s de célébrer notre engagement professionnel.
Cette année encore, notre profession tire la sonnette d’alarme pour alerter sur l’absence de politique en faveur de la santé des femmes.
Accès à l’IVG, maisons de naissances, hébergement hôtelier, fermetures de maternités, rapports alarmistes… autant de thématiques au cœur de l’actualité qui envoient des signaux négatifs aux usager.e.s, et aux sages-femmes.
L’absence de reconnaissance de nos compétences et responsabilités pousse une partie de nos consoeurs à quitter la profession. Les places vacantes dans nos formations se font chaque année plus nombreuses. Le manque d’effectif en hospitalier, territorial et libéral est à son paroxysme.
Nous assistons à un cercle vicieux d’abandon de la profession.
La périnatalité reste le parent pauvre de la médecine. Parce qu’elle concerne majoritairement des femmes ?
Nos maternités font face à des manques d’effectifs toutes professions confondues de façon exponentielle, pressurisant les équipes et dégradant la qualité des soins.
La santé des femmes n’est pas une priorité, la naissance de leurs enfants encore moins.
Dans ce paysage, un espoir résidait dans le déploiement des maisons de naissance acté par la loi de financement de la sécurité sociale de 2020.
Aucun modèle économique viable n’a été trouvé. Des travaux initiés avec la Haute Autorité de Santé sur l’uniformisation des critères d’éligibilités pour l’accès aux maisons de naissances à l’initiative de la HAS ont été suspendus. Aucunes données consolidées n’ont été transmises par la DGOS, comme cela était prévu, malgré la transmission de données annuellement aux ARS par les maisons de naissance.
Cette suspension pourrait avoir des conséquences très néfastes pour l’avenir des maisons de naissance et l’ouverture de nouveaux projets, alors même que le gouvernement avait exprimé l’objectif d’ouvrir 12 nouvelles maisons de naissance en 2022. Certains détracteurs se font déjà entendre.
Nous demandons à ce que ces travaux reprennent le plus rapidement possible et qu’un réel soutien soit apporté au maintien des maisons de naissance, à l’émergence de nouvelles structures sur le territoire.
C’est une demande des femmes, des couples, des sages-femmes.
Les femmes auront le dernier mot. Beaucoup d’entre elles choisissent déjà d’accoucher sans professionnel de santé, chez elles.
Est-ce cet abandon que nos instances veulent assumer ? Les sages-femmes ne s’y résoudront pas !
Contact : secretariat@onssf.org