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Infections nosocomiales et traitements anti-infectieux en établissements de santé : résultats de l’enquête nationale de prévalence 2022 (Communiqué)

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L’enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissement de santé (ENP), menée en France tous les cinq ans depuis 1990, permet de produire des indicateurs de référence contribuant à l’évaluation des politiques de prévention des risques infectieux dans ces établissements.

Elle s’inscrit depuis 2011 dans un programme d’enquêtes similaires conduites dans tous les pays de l’Union Européenne, sous l’égide de l’ECDC. En 2022, Santé publique France a coordonné, dans le cadre du Réseau de prévention des infections associées aux soins (Repias) et en collaboration avec les Centres d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias), une nouvelle édition de cette enquête et en publie aujourd’hui les premiers résultats.

Les infections nosocomiales : un patient hospitalisé sur 18 concerné

L’ENP 2022 a été réalisée un jour donné, entre le 15 mai et le 30 juin 2022. Elle s’intéressait aux infections nosocomiales, c’est-à-dire celles contractées dans les établissements de santé qui surviennent au cours ou au décours de la prise en charge d’un patient et qui n’étaient ni présentes, ni en incubation au début de cette prise en charge.

Au total, 1 155 établissements de santé ont participé incluant 151 676 patients. Près d’un établissement sur deux a participé à cette enquête, proportion très satisfaisante au regard des fortes contraintes liées à la pandémie de COVID-19 qui pesaient alors sur ces établissements.

Les résultats montrent une prévalence des patients infectés de 5,71%, soit un patient hospitalisé sur 18 présentant au moins une infection nosocomiale. Cette prévalence des patients infectés a augmenté entre 2017 et 2022 (+14,7%). Les infections à SARS-CoV-2 (COVID-19) nosocomiales représentaient la moitié de cette augmentation. En excluant ces dernières, la prévalence des patients infectés était de 5,35%, relativement stable par rapport à celle estimée en 2017 (4,98 %).

La prévalence des patients infectés variait selon la catégorie d’établissement et le service prenant en charge le patient. Elle était plus élevée dans les centre de lutte contre le cancer (15,81%) et les CHR/CHU (8,58%), les services de réanimation (23,17%) et les services de médecine (6,84%), catégorie d’établissement et types de services dans lesquels les patients présentent un risque accru de complications infectieuses : âge supérieur à 65 ans, état de santé (affection engageant le pronostic vital, statut immunitaire et affection maligne), intervention chirurgicale ou exposition à des dispositifs invasifs.

Par ailleurs, on constatait une grande stabilité dans la répartition des principales localisations d’infections nosocomiales et principaux micro-organismes isolés d’infection entre 2017 et 2022. Ainsi, les quatre principales localisations d’infections nosocomiales (infections urinaires, pneumonies, les infections du site opératoire et les bactériémies) représentaient 70,7% des sites infectieux documentés, soit une proportion stable par rapport à 2017 (71,5%). De la même manière, les quatre principaux micro-organismes (Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis, Pseudomonas aeruginosa) représentaient 48,3% des micro-organismes isolés d’infection, soit une proportion relativement stable par rapport à 2017 (50,2%).

Une prévalence des patients traités par antibiotiques en augmentation

Les résultats de l’enquête montrent qu’un patient sur 6 hospitalisé en établissement de santé recevait au moins un traitement antibiotique à usage systémique en 2022, soit une prévalence de 16,24%. La prévalence des patients traités par antibiotiques a augmenté de 7,5% entre 2017 et 2022.

Un patient sur quatre était traité par antibiotique dans les services de réanimation (49,19%) et un sur deux dans les services de médecine (25,72%) ou de chirurgie (26,97%).

Les 5 molécules ou associations de molécules les plus prescrites en 2022, n’étaient pas identiques à celles observées en 2017 et étaient : l’association amoxicilline-acide clavulanique, la ceftriaxone, l’association pipéracilline-tazobactam, l’amoxicilline et le cotrimoxazole. Elles représentaient la moitié des molécules prescrites en établissements de santé (49,9%).

Ces résultats incitent à poursuivre les actions de prévention des infections associées aux soins en les ciblant sur les infections les plus fréquentes et à renforcer les actions en faveur du bon usage des antibiotiques.

Les données de l’enquête française seront transmises à l’ECDC ; les premiers résultats produits au niveau européen par l’ECDC devraient être disponibles début 2024 et permettront de comparer la situation de la France à celle des autres pays.

Pour en savoir plus :

Contact : presse@santepubliquefrance.fr

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