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« Risques infectieux et prise en charge en France – Regards croisés des praticiens et des Français » (Etude)

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« Les risques d’infection nosocomiale sont la 1ère préoccupation des Français lors des visites en établissement de santé, de même que pour les médecins spécialistes », selon une étude inédite « Risques infectieux et prise en charge en France – Regards croisés des praticiens et des Français » présentée le 14 juin par Germitec et BVA.

Les résultats de l’étude concernent à la fois la connaissance et le respect des normes d’hygiène et de désinfection dans les établissements de santé, l’organisation du travail des soignants, l’écoresponsabilité en milieu médical et de manière plus large, la prévention en France.

Trois ans après le début de la pandémie de Covid-19, ce travail met notamment en évidence la nécessité d’améliorer fortement la connaissance sur les pratiques, les perceptions et le niveau d’information des soignants et des patients sur les risques infectieux associés aux soins. L’étude révèle par exemple qu’un tiers des médecins spécialistes méconnait les recommandations en vigueur définissant les 4 étapes de désinfection d’une sonde d’échographie. Près d’1 français sur 2 se dit prêt à questionner les soignants sur l’hygiène lors d’un prochain examen.

Les résultats généraux :

En termes de risques, les infections nosocomiales sont la 1re préoccupation à la fois de la population française et des médecins spécialistes

  • 47 % des Français ont peur d’attraper des maladies à l’hôpital ou en clinique
  • 27 % des Français sont touchés ou connaissent une personne touchée par les maladies nosocomiales
  • Près de 2 Français sur 3 pensent que les maladies nosocomiales sont fréquentes et près de 9/10 pour ceux en ayant contracté une
  • Les Français connaissent l’existence des maladies nosocomiales, mais la moitié ne se sent pas suffisamment informée
  • Près d’1 français sur 2 se dit prêt à questionner les soignants sur l’hygiène
  • 64 % des Français sont incapables de citer une seule méthode de désinfection

Pour 56 % des Français, les établissements de santé commencent à mener des actions pour limiter leur impact environnemental.

Les Français comme les médecins spécialistes sont convaincus que la prévention des risques environnementaux va devenir en enjeu majeur pour les établissements de santé

Les résultats concernant les pratiques, en particulier pour les sondes endocavitaires : « usage et désinfection »

  • Environ 25 % des Français ont déjà réalisé une échographie endocavitaire dont 14% au cours des 2 dernières années
  • 11 % des Français ont contracté une infection nosocomiale à l’issue d’une échographie endocavitaire
  • La recommandation en vigueur définissant les 4 étapes de désinfection des sondes endocavitaires est encore inconnue d’un tiers des spécialistes
  • Alors que la traçabilité de désinfection des sondes est importante pour tous les praticiens, 28 % ne disposent pas de système de traçabilité

Pour les 3/4 des spécialistes, les infections nosocomiales impactent la réputation de l’établissement et son économie.

 

« Les risques infectieux et leur impact »

Lors de la conférence de presse du 14 juin, le Pr Israël Nisand, chef de la Maternité de l’Hôpital Américain à Neuilly-sur-Seine et ancien président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, a déclaré : « le souci des médecins est de ne pas nuire. Mais, comme le montre cette excellente étude, les médecins sous-estiment les risques de maladies nosocomiales. La contamination la plus inquiétante est la contamination par l’HPV. 3 000 femmes contractent un cancer HPV induit par an et mille en meurent. Il est difficile de se protéger de l’HPV, et il nous faut étudier précisément l’aspect nosocomial lié à ce virus.

Aucune étude n’a été publiée pour l’instant. Pour l’avenir, il est indispensable que les médecins prennent des précautions qui soient visibles par la patiente. Ils doivent passer à des méthodes de désinfection plus efficaces, plus rapides permettant une vraie traçabilité. Cela va protéger les patients et les médecins ».

Et d’ajouter : « en matière de sécurité des soins, les médecins ont une obligation de résultat. Ils doivent montrer qu’ils ont tout fait pour la sécurité des patients et de plus, ils doivent y arriver. Pour l’instant ils n’ont pas pris conscience de cette obligation de résultat en matière de sécurité du soin ».

« Radiologie et risques infectieux »

Le Pr Jean-Paul Beregi, chef du service de radiologie du CHU de Nîmes et président du Collège des Enseignants en Radiologie de France (CERF), est également intervenu lors de la conférence. Très impliqué dans les mécanismes d’accréditation des établissements dans le programme mis en place par la HAS en 2006 pour accréditer les médecins et les équipes médicale, il a notamment déclaré : « la radiologie interventionnelle est l’une des 16 spécialités à risque. Mais il nous faut également noter que, dans nos services, les salles d’attente et de consultation peuvent être des lieux sensibles aux infections manuportées et aéroportées.

En outre, nos examens invasifs sont très surveillés et nous obligent à mettre en place des analyses de traçabilité. Je note par ailleurs que les risques sont plus importants pour certaines populations fragiles en fonction de leur terrain physiologique et pathologique. Nous surveillons également le domaine de l’ostéoarticulaire quand nous effectuons des ponctions d’articulation ».

Pourquoi avoir réalisé cette étude ?

À propos de cette étude, Vincent Gardès, Directeur général de Germitec, a expliqué : « les résultats de l’étude confirment qu’il est nécessaire et urgent d’éveiller les consciences et d’intensifier les efforts en matière de prévention et d’information sur les risques infectieux associés aux soins, les pratiques et les normes de désinfection en vigueur ».
Avant d’insister sur le sujet du risque infectieux lié aux gestes d’échographie : « la qualité des pratiques d’hygiène qui entourent le geste comprend l’hygiène des mains, l’entretien de l’environnement de travail et du matériel, mais aussi la gestion de la sonde elle-même.

En France, il se pratique plus de 4 millions d’échographies endocavitaires par an, qui chacune comporte potentiellement des risques d’infection par l’hépatite B ou C, le papillomavirus (HPV) et des bactéries diverses. Il est donc primordial d’investir et d’innover pour développer de nouvelles technologies de désinfection pour protéger les patients des risques de contaminations croisées, mais aussi le personnel médical et l’environnement ».

Les résultats de l’étude à retenir

« La santé est un état d’équilibre fragile et précieux pour lequel les soignants luttent avec beaucoup d’engagement. L’étude montre à quel point le concept même de maladies nosocomiales leur est insupportable. Le sens de l’histoire est bien de limiter au maximum les facteurs de risques existants liés aux pratiques » a expliqué Odile Peixoto, directrice de BVA Santé.

Le lien complet vers l’étude

Méthodologie de l’étude

Grand public
L’enquête a été réalisée par Internet du 3 au 16 mai 2023, par l’interrogation d’un échantillon national représentatif de 2 000 personnes.
Cet échantillon national est représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par la méthode des quotas en termes de sexe, d’âge, de région, de catégorie socio-professionnelle de la personne de référence du ménage et de catégorie d’agglomération selon les statistiques INSEE.

Médecins spécialistes
L’enquête a été réalisée par Internet du 26 avril au 24 mai 2023, par l’interrogation d’un échantillon de 105 médecins pratiquant des échographies endocavitaires : Gynécologues obstétriciens (19 %), cardiologues (20 %), médecins hygiénistes (18 %), radiologues diagnosticiens (5 %), urologues (19 %), gastro-entérologues (19 %).

Contacts presse :
Nicolas Merlet : nicolasmerlet@ortus-sante.fr 
Françoise Millet : francoisemillet@ortus-sante.fr

PJ

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