Entre lundi 16h et mercredi soir, la proposition de loi Valletoux « visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels » sera examinée en commission des affaires sociales. Les syndicats de jeunes et futurs médecins généralistes, ReAGJIR (pour les jeunes installés et remplaçants), l’ISNAR-IMG (pour les internes) et l’ANEMF (pour tous les étudiants en médecine) ont déposé 11 amendements à cette loi afin qu’elle corresponde à la pratique de la jeune génération de généralistes et à la réalité du terrain.
Ils portent sur des thèmes comme :
- Faciliter l’installation des médecins et éviter une « crise des vocations en médecine générale » avec la place du guichet unique pour accompagner un médecin dans son installation sur un territoire, plus de souplesse dans le CESP pour que des médecins puissent facilement remplacer en zone sous-dotée et découvrir un nouveau territoire pour une éventuelle future installation, le conventionnement des remplaçants, un meilleur encadrement de l’intérim au lieu de sa suppression, le report de la quatrième année au DES de médecine générale,
- Dégager du temps de soins avec le fait de pouvoir s’auto-déclarer en cas d’arrêt de travail de courte durée, le remplacement d’un certificat enfant malade par une déclaration sur l’honneur, une éducation globale à la santé dès l’école,
- Améliorer la prise en compte des besoins de la population et la communication entre métiers de santé et générations avec la nécessaire réévaluation des zonages tous les ans pour tenir compte régulièrement des évolutions des besoins de la population, l’amélioration du lien médecine de ville-hôpital, l’intégration d’étudiants et internes dans les Conseils Territoriaux de Santé.
A l’occasion de l’examen de ce projet de loi, certains députés parlent toujours de forcer des médecins à s’installer sur un territoire, une mesure loin de porter ses fruits. Pour rappel 87% de la France est sous-doté en médecins et les généralistes, sans coercition, sont les médecins les mieux répartis sur le territoire.
Le problème de démographie médicale tient au fait qu’il n’y a tout simplement pas assez de médecins pour les Français. Les forcer à s’installer sur un territoire serait contre-productif et risquerait des les détourner de l’installation voire du métier. Cela n’a d’ailleurs pas fonctionné dans les pays qui ont essayé de le faire.
Les mesures dites incitatives n’ont pas été aussi porteuses que les politiques l’auraient souhaité parce que les contreparties proposées sont parfois inacceptables ou inadaptées, et parce que le prisme de l’argent est considéré en premier alors qu’il n’est pas prioritaire dans les attentes des jeunes généralistes (professionnels de santé travaillant de concert, travail du conjoint, service public, services de proximité…). Il faut s’appuyer sur les vrais déterminants à l’installation pour que les aides à l’installation puissent fonctionner.
Contacts :
Anne-Lise Villet – annelise.villet.rp@gmail.com
Pauline Saint-Martin – pauline.saintmartin.rp@gmail.com