Les données d’avril 2023 confirment la décrue de la marge officinale, en baisse de 4,8% par rapport à avril 2022 hors missions COVID-19. Le retour au niveau de rentabilité d’avant la crise sanitaire, annoncé par les experts1, ne serait pas si inquiétant si les officines n’étaient pas touchées de plein fouet par l’inflation, la hausse des charges et les baisses de prix répétées sur les produits de santé.
Les pharmaciens titulaires ont considérablement investi ces trois dernières années, en personnel et en formation notamment, pour exercer leur responsabilité de professionnels de santé. C’est désormais à ressources restreintes, sans les revenus exceptionnels que représentaient les vaccins et les tests COVID-19, qu’ils doivent poursuivre l’élargissement de leurs missions et répondre à des besoins de santé en hausse constante. Faire toujours plus avec moins…
Un nouvel équilibre économique à trouver
Dans ce contexte, il aurait été déraisonnable d’envisager une hausse salariale de plus de 2% (faisant suite à deux augmentations successives de 3% chacune en 2022) et l’UNPF soutient les chambres patronales qui ont formulé cette proposition, refusée par les organisations représentatives des salariés le 18 avril dernier.
Toute possibilité d’améliorer la rémunération et donc le pouvoir d’achat de nos salariés doit bien entendu être envisagée, mais ne peut faire l’impasse sur la réalité micro et macro-économique de notre réseau officinal.
Au niveau global, le développement des nouvelles missions – souvent insuffisamment rémunérées et inégalement mises en œuvre -, sera bien loin de compenser les baisses de prix et autres mesures telles que la perte annoncée de la dispensation des produits de contraste. Au niveau micro-économique, de nombreuses officines traversent une passe financière extrêmement délicate et risquent de fermer le rideau en cas de départ du dernier médecin.
Une revalorisation nécessaire
L’UNPF appelle l’Assurance Maladie à prendre en compte cette réalité à double échelle lors des négociations qui se tiendront au second semestre 2023 sur la rémunération officinale. La juste revalorisation de notre activité est indispensable pour assurer le maintien d’un maillage de proximité sur tout le territoire.
De la visibilité donnée lors de ces négociations sur nos futures ressources dépendront aussi notre capacité à défendre des rémunérations attractives pour nos salariés et l’investissement nécessaire et continu dans le développement des compétences de nos équipes. Cet enjeu est crucial, alors que Pôle Emploi vient de classer les pharmaciens aux 2e rang des professions qui ont le plus de mal à recruter.
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