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Les femmes et les filles durement touchées par les attaques contre la santé au Soudan, avertissent les agences de l’ONU (Communiqué)

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L’Organisation mondiale de la Santé et l’UNFPA, l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive, ont averti, le 20 juin, que les attaques continues contre les établissements de santé, les équipements et les travailleurs au Soudan privent les femmes et les filles de soins de santé vitaux, les femmes enceintes étant les plus touchées. 

Quelque 67 % des hôpitaux des zones touchées par les combats sont fermés et plusieurs maternités sont hors service, notamment l’hôpital d’Omdurman, le plus grand hôpital de référence du Soudan. Parmi les 11 millions de personnes au Soudan qui ont besoin d’une assistance médicale d’urgence, on compte 2,64 millions de femmes et de filles en âge de procréer. Quelque 262 880 d’entre elles sont enceintes et plus de 90 000 accoucheront dans les trois prochains mois. Tous ont besoin d’avoir accès à des services essentiels de santé reproductive.

Depuis avril, lorsque les combats ont commencé, l’OMS a recensé 46 attaques contre des agents et des établissements de santé qui ont tué huit personnes et en ont blessé 18 autres. Des installations et des équipements de santé ont également été pillés et les agents de santé ont été victimes de violences. Un certain nombre d’établissements de santé sont utilisés par les forces armées.

Des informations font état d’une occupation militaire des entrepôts du National Medical Supply Funds (NMSF) dans la capitale, Khartoum, où sont conservés des médicaments pour l’ensemble du pays, y compris des médicaments contre le paludisme, et où se trouve la pharmacie nationale pour les maladies chroniques. Le stock de fournitures médicales d’urgence et de produits de développement de l’OMS est conservé dans son entrepôt sur place. Les stocks de médicaments et de matériel de l’UNFPA pour les soins obstétriques, le traitement post-viol, ainsi qu’une large gamme de contraceptifs, qui sont stockés dans des entrepôts à Khartoum, au Darfour Sud, au Darfour Ouest et ailleurs sont également inaccessibles. Les établissements de santé de plusieurs États, dont le Darfour, ont averti qu’ils étaient confrontés à de graves pénuries de fournitures médicales.

Dans une évolution inquiétante, les hôpitaux manquent de carburant pour alimenter les générateurs qui fournissent de l’électricité. Six nouveau-nés sont morts dans un hôpital de la ville d’Eld’aeen au Darfour oriental en l’espace d’une semaine en raison de problèmes tels qu’un manque d’oxygène au milieu de pannes d’électricité et les médecins locaux ont estimé que plus de 30 nouveau-nés sont morts à l’hôpital depuis le début des combats. En mai, l’UNFPA et son partenaire local, la CAFA Development Organization, ont fourni du carburant à sept maternités de Khartoum afin de garantir la disponibilité des services de santé pour les femmes et les nouveau-nés. En une semaine seulement, plus de 1 000 accouchements et césariennes ont été effectués en toute sécurité. Mais plus de soutien est désespérément nécessaire pour sécuriser le carburant et les fournitures pour les hôpitaux clés afin de maintenir les services essentiels.

L’UNFPA fournit des soins de santé sexuelle et reproductive par le biais d’établissements de santé et d’hôpitaux dans tout le Soudan. Les sages-femmes formées par l’UNFPA continuent d’aider les femmes à accoucher en toute sécurité à domicile et dans des établissements de santé fonctionnels. Il y a environ 27 000 sages-femmes travaillant à travers le Soudan ; environ 2 330 dans la capitale. La plupart d’entre elles assistent à trois ou quatre accouchements par jour, selon le responsable d’un réseau de sages-femmes soutenu par l’UNFPA. L’UNFPA met également en place des espaces sûrs pour les femmes afin de fournir des services de prévention et de réponse à la violence basée sur le genre (VBG), y compris le traitement post-viol, le conseil et la gestion des cas ; ainsi que la fourniture de services à distance. L’UNFPA forme également des prestataires de services et des réseaux de protection communautaires à la prévention et à la réponse à la VBG.

L’OMS travaille en étroite collaboration avec le ministère de la Santé et d’autres partenaires pour assurer la fourniture de soins sexuels, génésiques, maternels et pédiatriques essentiels ainsi que des soins obstétriques et néonatals d’urgence à Khartoum et à Gezira, ainsi que dans les États abritant des personnes déplacées. L’OMS fournit des médicaments et des fournitures vitaux et couvre les frais de fonctionnement des établissements de santé qui fournissent ces services. L’OMS forme également des agents de santé sur le soutien de première ligne, la fourniture de traitements post-viol et de soins de santé mentale aux survivants de violences sexuelles et sexistes (VBG), et soutient les ONG nationales qui fournissent des services de VBG.

« Les agents de santé mettent leur vie en danger pour fournir des services d’urgence, de maternité, pédiatriques et de traitement des maladies chroniques et nous sommes à leurs côtés », a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Nous appelons les parties belligérantes à honorer les engagements qu’elles ont pris à Djeddah en mai, notamment le rétablissement des services essentiels et le retrait des forces des hôpitaux et des installations publiques essentielles. »

« Le conflit doit cesser, les établissements de santé, les agents de santé et les patients doivent être protégés, l’aide humanitaire et médicale doit être autorisée », a déclaré la directrice exécutive de l’UNFPA, le Dr Natalia Kanem. « Les personnes qui ont besoin de soins de santé urgents ne devraient pas avoir peur de sortir de chez elles par crainte pour leur sécurité, et le droit des femmes aux soins de santé reproductive doit être respecté, conflit ou pas conflit », a-t-elle ajouté.

Lire le communiqué

Contacts médias :
mediainquiries@who.int

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