Aurélien Rousseau vient d’être nommé Ministre de la santé, l’UFMLS lui adresse ses félicitations et lui demande dès maintenant une entrevue.
Monsieur le Ministre, il va vous falloir tourner le dos au logiciel habituel de ce Ministère marqué par la trop grande prééminence de l’administration, une administration qui étouffe en quelques semaines les ministres les uns après les autres… Et c’est cela que nous attendons tous, il va falloir être le Ministre de l’horizontalité, le Ministre qui en finit avec la verticalité : le président qui décide, le Ministre qui relaie, le directeur de l’assurance-maladie qui applique.
Monsieur le Ministre, nous attendons de vous l’installation d’une vraie démocratie sanitaire, nous n’avons plus le temps des échecs imposés !
Nous attendons une construction partenariale, un respect de nos différences, une reconnaissance de nos choix d’exercices, et une facilitation de ceux-là.
Par-dessus tout Monsieur le Ministre, nous attendons que tout soit mis en œuvre pour nous permettre de développer la médecine libérale, pour ce qu’elle est et non comme ce que celles et ceux qui ne pratiquent pas, voudraient qu’elle soit.
Nous attendons également de vous que vous preniez la dimension de l’importance centrale de la médecine de ville, seule à même de sauver l’hôpital public par son développement.
Monsieur le Ministre, nous attendons de vous, que vous sortiez des bricolages et de la pensée magique pour construire en partenariat la politique de santédontla France relève. Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) sur tout le territoire ne résoudront rien sans augmenter le nombre de soignants. 4000 maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ne sont qu’une solution très partielle : construire une gare n’a jamais fait passer le train, les 100 bus santé sont une médecine palliative, nous attendons du curatif. Les 10000 assistants ne permettront pas la mise en place d’une médecine qui prend le temps de l’examen et du diagnostic.
Monsieur le Ministre, nous attendons de vous, la priorisation des installations, la facilitation des maintiens en exercice, la reconnaissance des rôles et responsabilités, la considération.
Notre système sanitaire est notre bien commun, vous avez montré pendant la Covid, votre capacité à agir en terre inconnue et ce n’est pas ce quicaractérisehabituellement notre haute administration. Face au drame d’un secteur sanitaire en effondrement, il nous faudra faire preuve d’inventivité, et nous sommes prêts à collaborer pour y parvenir.
Les médecins n’ont plus le temps d’attendre et l’action de déconventionnement collectif, que nous menons vous montre qu’ils seront prêts à sortir du système si ce dernier continu à les broyer, redonnez leur espoir, redonnez leur capacité à chacun de croire en l’avenir et ils resteront, sinon n’en doutez pas, ils franchiront le pas, pour construire la médecine qu’ils attendent.
Recevez, Monsieur le Ministre, toutes nos félicitations.
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