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Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°15-16 (Document)

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Le BEH n°15-16 est paru mardi 25 juillet. Ce numéro comprend 1 éditorial et 5 articles :

  • Editorial : de nouvelles recommandations relancent l’objectif d’élimination des hépatites B, C et Delta, d’ici 2023,  Françoise Roudot-Thoraval, Service d’hépatologie, GHU Henri Mondor, Créteil
  • Dépistage des hépatites B et C en 2021 en France, enquête LaboHEP, Cécile Brouard et coll., Santé publique France

L’objectif est d’estimer l’activité de dépistage de l’hépatite C (anticorps (Ac) anti-VHC) et de l’hépatite  B (antigène (Ag) HBs) et les nombres de personnes diagnostiquées positives aux niveaux national, régional et départemental en 2021 et comparer ces indicateurs à ceux estimés en 2016.

L’enquête LaboHEP 2021 a été réalisée auprès de l’ensemble des laboratoires de biologie médicale (LBM) publics et privés. Le nombre de tests Ac anti-VHC et Ag HBs et le nombre de personnes diagnostiquées positives dans le LBM déclarant ont été recueillis. Les estimations ont été réalisées en tenant compte de la participation et après redressement sur l’activité des LBM.

En 2021, 5,1 millions (intervalle de confiance à 95%, IC95%: [4,9-5,4]) de tests anti-VHC et 5,4 millions [5,1-5,7] de tests Ag HBs ont été réalisés en France, soit une augmentation de respectivement 24% et 25% par rapport à 2016. Les taux de personnes diagnostiquées positives pour les Ac anti-VHC et l’Ag HBs étaient respectivement de 51/100 000 et 55/100 000 habitants en 2021, en hausse par rapport à 2016 (respectivement 45 et 51/100 000), tandis que les taux de positivité, estimés respectivement à 0,67% et 0,69%, étaient en baisse (0,73% et 0,79% en 2016). De fortes variations des taux de dépistage et de personnes diagnostiquées positives sont observées selon les départements.

L’activité de dépistage des hépatites B et C en 2021 est élevée et poursuit son augmentation par rapport aux années précédentes. Ces estimations sont utiles pour orienter et mesurer l’impact de la stratégie de dépistage.

  • DEPIST C ENDO : dépister l’hépatite C avant l’endoscopie en consultation externe d’hépato-gastro-entérologie,  André-Jean Rémy et coll., Service d’hépato-gastro-entérologie, Centre Hospitalier, Perpignan

Le dépistage systématique du virus de l’hépatite C (VHC) par sérologie une fois dans la vie est recommandé par l’Association française pour l’étude du foie, mais pas par la Haute Autorité de santé. Un dépistage centré sur les sujets âgés de plus de 40 ans semblerait plus pertinent, la prévalence de l’hépatite C augmentant avec l’âge.

L’objectif de cette étude visait à évaluer la faisabilité (nombre de sérologies proposées) et l’acceptabilité (nombre de sérologies réalisées) du dépistage de VHC avant une endoscopie chez les personnes âgées de 40 ans et plus reçues en consultation de gastro-entérologie dans des hôpitaux non universitaires, et de déterminer si la prévalence après 40 ans est supérieure à celle de la population générale (0,86%).

Au 1er juin 2023, 490 patients ont été inclus dans 8 hôpitaux différents répartis dans 6 régions de France métropolitaine ; 97,4% des patients ont accepté la prescription de la sérologie VHC et 97,6% des sérologies prescrites ont été réalisées ; 55,5% d’hommes et 44,4% de femmes d’âge moyen 58 ans (extrêmes 40-90). Le taux de positivité de la sérologie VHC était de 6% (29 patients). Aucune sérologie VHC antérieure n’était connue. Les expositions à risque liées à une sérologie VHC positive étaient l’usage de drogues pour 19 patients, un antécédent de transfusion dans 6 cas et l’origine d’un pays d’endémie chez 5 patients ; 90% des sérologies positives concernaient les hommes et l’âge moyen était de 65 ans (extrêmes 49-85). L’élastométrie hépatique moyenne était de 8,7 Kpa ; 11 patients sur 28 testés avaient une charge virale C positive et ont été traités.

Le dépistage systématiquement proposé de l’hépatite C après 40 ans et avant endoscopie digestive est faisable, bien accepté et permet la prise en charge d’un nombre élevé de patients.

  • Impact des politiques publiques et de la pandémie de Covid-19 sur le dépistage et le traitement de l’hépatite C en France métropolitaine, 2014-2021, Cécile Brouard et coll., Santé publique France

Compte tenu de l’objectif mondial d’élimination du virus de l’hépatite C (VHC) d’ici 2030, l’objectif était d’évaluer l’impact des politiques publiques et de de la pandémie de Covid-19 sur le dépistage et les initiations de traitement du VHC par antiviraux à action directe (AAD).

Les personnes vivant en France métropolitaine avec au moins un remboursement de test anti-VHC et celles avec une initiation d’AAD entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2021 ont été identifiées à partir du Système national des données de santé.

Entre 2014 et 2021, 25 045 millions de personnes ont été testées. Le nombre annuel de personnes testées a augmenté de 5% entre 2014 et 2017 et de 9% entre 2017 et 2019, avant de diminuer (-8%) en 2020, particulièrement en avril (-55% par rapport à février), simultanément au premier confinement lié à la pandémie Covid-19, avant rattrapage en 2021 (+9%), atteignant 3 633 millions.

Le nombre d’initiations d’AAD était de 96 776 sur la période 2014-2021. Le nombre trimestriel de patients initiant un traitement a augmenté dès le premier trimestre (T1) 2014 (n=1 615), de façon plus marquée au T1-2015 (n=3 960), lors de la priorisation de l’accès aux AAD et de la disponibilité d’Harvoni®, puis aux T1 et T2-2017 (>5000), simultanément à la recommandation d’accès universel et la disponibilité de Zepatier® et Epclusa®. Les chiffres trimestriels ont ensuite diminué jusqu’à T3 et T4-2021 (environ 1  300). En 2020, une baisse de 66% a été observée en avril par rapport à février.

Depuis mi-2017, le nombre d’initiations d’AAD est en diminution, malgré des mesures améliorant leur accessibilité et l’augmentation du dépistage, suggérant un tarissement du pool des personnes à traiter. Des efforts restent nécessaires pour l’élimination de l’hépatite C en France.

  • Quels professionnels de santé dépistent l’hépatite C ? Résultats de l’observatoire Kidepist de l’Association nationale des hépato-gastro-entérologues des hôpitaux généraux, Isabelle Rosa, Service d’hépato-gastro-entérologie, Centre hospitalier intercommunal de Créteil

L’objectif principal de cette étude observationnelle qui s’est déroulée en deux phases (1er septembre 2017 – 31 mars 2018 et 1er avril – 1er septembre 2018) était de regarder quels étaient les professionnels de santé qui dépistent et qui adressent les patients infectés par le virus de l’hépatite C (VHC) en consultation spécialisée d’hépatologie.

Six-cent-quatre-vingt-dix-huit patients ont été inclus dans 38 centres de l’ANGH (Association nationale des hépato-gastro-entérologues des hôpitaux généraux). Il s’agissait de 62% d’hommes, de 51 ans d’âge moyen. Les patients avaient une hépatopathie chronique avancée dans 32% des cas. Quarante pour cent de cette population était considérée précaire et 90% de la population avait plus de 40 ans. Le dépistage était réalisé dans 42,3% des cas par le médecin généraliste, 25% par un médecin spécialiste ou un autre service spécialisé de l’hôpital, 7,6% par les Centres de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA)/Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud), 3,4% dans le milieu carcéral et 0,7% dans les services de psychiatrie. Il était réalisé en raison d’anomalies biologiques ou cliniques (24%), de façon systématique (27%) ou en raison de la présence de facteurs de risque (36% des cas).

Le médecin généraliste est le premier acteur dans le dépistage et l’adressage des patients pour une hépatite C. Celui-ci est réalisé en raison de l’existence de facteurs de risque dans moins de la moitié des cas. L’interrogatoire des patients après le résultat du test multiplie par deux le nombre de patients ayant un facteur de risque. La non-connaissance des facteurs de risque par le professionnel de santé est un frein au dépistage ciblé. Celui-ci pourrait être amélioré par un dépistage systématique au moins une fois dans la vie pour toute personne de plus de 40 ans.

  • Focus : Données épidémiologiques récentes sur les hépatites C, B et Delta, Cynthia Tamandjou et coll., Santé publique France

 

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