A l’occasion de sa déclaration de politique générale aujourd’hui, le Premier ministre Gabriel Attal a affirmé qu’il « voyait davantage de raisons d’espérer que de douter ». A l’heure actuelle, les établissements de santé voient plus de raisons de douter que d’espérer…
Si le discours fait certes référence à la santé, il ne contient aucune annonce concernant le monde hospitalier, et marque un décalage entre son contenu et la réalité vécue au quotidien par les acteurs de santé, au regard notamment des grandes difficultés auxquelles ils doivent faire face. Dans ce contexte, la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) n’a d’autre choix que de continuer inlassablement à alerter le Gouvernement sur l’urgence de la situation et la nécessité d’actions concrètes et significatives.
« Agir pour qu’il n’y ait pas de territoires oubliés » est une intention qui fait consensus, mais qui doit se traduire en actes. Cela passe par la reconnaissance du rôle de tous sur les territoires. Alors que 40% de 1 030 cliniques et hôpitaux privés sont déjà en déficit qui tend vers le milliard et que les projections pour 2024 sont très inquiétantes, nous attendons toujours un soutien financier de 670 millions d’euros qui est indispensable pour compenser l’inflation et l’explosion des charges, et donc pour maintenir la qualité de l’offre de soins au service des patients.
« Rendre hommage aux soignants » est une volonté louable, mais il faut des preuves. Or la discrimination à l’égard des soignants, des femmes et des hommes qui exercent dans les établissements privés, demeure et est inacceptable. Nous appelons solennellement le Gouvernement à mettre fin aux inégalités de traitement entre les professionnels de santé des secteurs public et privé, et à préserver le pouvoir d’achat des salariés du privé : en finançant enfin les revalorisations salariales qui leur sont dues, et en leur permettant de bénéficier eux aussi des indemnités de pénibilité, de sujétion nuit et week-end, car ils remplissent les mêmes missions que leurs collègues du public.
Appeler à « poursuivre et amplifier la mobilisation » en faveur des salaires dans les branches professionnelles est tout à fait bienvenu, mais encore faudrait-il que les branches vertueuses en soient récompensées. Conformément à ce que le Gouvernement nous avait demandé, nous avons signé avec la CFDT et l’UNSA un accord majoritaire de branche sur les classifications et les rémunérations. Cette avancée sociale majeure attend toujours son financement pour être appliquée.
Pour Lamine Gharbi, Président de la FHP : « La déclaration de politique générale du Premier ministre était très attendue. Je regrette que des sujets que nous sommes nombreux à porter – la pluriannualité, la prévention, le Service Public de Santé – aient été oubliés. Je regrette plus encore que les difficultés rencontrées par les acteurs de santé, et par l’hospitalisation privée, n’aient pas été entendues. Je demande au Premier ministre d’agir sans délai pour compenser l’inflation, rétablir l’équité entre les professionnels des secteurs public et privé, et conduire une campagne tarifaire qui nous donne les moyens de répondre aux besoins des patients dans les territoires. Faire des économies sur la santé, dans le contexte actuel, serait un non-sens absolu ! »
Contact presse :
Quentin Zimmermann
Consultant Senior
Havas Paris
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