Ce 14 novembre, c’est la Journée Internationale du Diabète, et l’occasion de rappeler que cette pathologie touche environ 3,8 millions de Français, avec près d’1 million de Français non diagnostiqués encore actuellement.
Cette journée est aussi l’occasion de rappeler que le biologiste médical, acteur de santé dans près de 7 diagnostics médicaux sur 10, et dans 100% des cas pour le diabète, est un maillon incontournable dans le dépistage et le suivi de cette pathologie chronique.
Pourtant l’Assurance Maladie ne semble pas sensible à l’importance du dépistage et du suivi de cette pathologie, et ne souhaite pas soutenir le rôle de la biologie médicale auprès de la population. En effet, elle a décidé unilatéralement de baisser les tarifs de remboursement de la biologie, notamment en ce qui concerne le dosage de l’hémoglobine glyquée, paramètre clé de suivi du diabète et réalisé tous les 3 mois chez les patients diabétiques. Ce dosage a vu son tarif de remboursement baisser de plus de 50%, d’un seul coup il y a deux mois, et n’est désormais remboursé que 2,25 euros.
De nombreux laboratoires de ville et d’hôpital le réalisent à perte et ne pourront donc plus le réaliser. D’autres le réalisent à prix coûtant, et ne pourront donc plus investir pour changer les machines réalisant ces analyses lorsque ces machines seront en fin de vie, ni faire bénéficier les patients des dernières innovations pour ce dépistage.
Nous observons la même incohérence entre les intentions et les actes de l’assurance maladie en ce qui concerne les maladies rénales chroniques qui touchent 5 à 7 millions de Français, et dont le diabète est l’un des facteurs de risque identifiés.
L’Assurance Maladie, malgré les demandes répétées des professionnels et des associations d’usagers (cf. communiqué commun du 24 juin 2024), refuse de lancer un programme de prévention et de dépistage ambitieux en lien avec les recommandations de la Haute Autorité de Santé.
Elle refuse de prendre en charge les examens supplémentaires (albuminurie et créatininurie) à travers une enveloppe de santé publique, et veut faire porter 100% des coûts supplémentaires aux biologistes médicaux, alors qu’une politique volontariste de l’assurance maladie permettrait un meilleur dépistage et une meilleure prise en charge des patients, freinant l’évolution vers la dialyse, et améliorant ainsi l’efficience du système de santé pour les années à venir.
Ces décisions sont symptomatiques de l’inaptitude des autorités à mettre en place une politique de santé pluriannuelle dans un système de santé à bout de souffle, qui doit pourtant miser sur la prévention, le dépistage et la coordination de tous les acteurs autour du patient.
Au-delà des effets d’annonce, nous appelons les autorités à se saisir en urgence de ces sujets.
La population française ne peut plus attendre.
« La balle de la prévention et de la bonne prise en charge des patients est dans le camp de l’assurance maladie. Les biologistes médicaux en ville et à l’hôpital sont prêts. » déclare le Dr Lionel Barrand, Président du syndicat Les Biologistes Médicaux.
Les Biologistes Médicaux
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