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Le CEFIEC alerte sur la problématique des quotas de formation en soins infirmiers (Communiqué)

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Le Comité d’Entente des Formations Infirmières et Cadres (CEFIEC) souhaite attirer l’attention sur une situation alarmante concernant les quotas de formation dans les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI). L’adoption de la motion de censure a empêché l’approbation du budget prévu pour 2025, faisant planer la menace d’un retour aux quotas en vigueur avant les accords du Ségur de la santé.

Une motion de censure qui compromet le système de santé

Dans le cadre du Ségur de la santé et du plan France Relance, une enveloppe de 200 millions d’euros avait été dédiée à la création de 16000 nouvelles places dans les instituts de formation du sanitaire et social dont 6600 pour les IFSI[1].

Ce dispositif répondait directement aux tensions récurrentes en matière de ressources humaines dans notre système de santé lesquelles affectent depuis plusieurs années les établissements de santé et médico-sociaux. Il visait à épauler les établissements dans leur capacité à répondre aux besoins croissants en personnels soignants. Cette initiative était également une réponse directe aux constats dressés lors de la crise sanitaire liée à la Covid-19 et aux besoins de santé actuels et futurs de la population.

Cependant, l’absence de vote du budget 2025 laisse planer la menace d’un retour aux quotas en vigueur avant les accords du Ségur de la santé. Cette diminution menace directement la qualité et la sécurisation des soins, alors que les besoins en personnels infirmiers sont de plus en plus importants, notamment à l’horizon 2030. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions démographiques importantes au sein de la profession infirmière sur l’ensemble du territoire.

Des investissements à perte ?

Cette situation va inévitablement engendrer des disparités territoriales. En l’absence de financement national, les régions doivent décider d’assumer elles-mêmes la prise en charge de ces effectifs liés au Ségur de la Santé. Certaines régions, comme celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), ont déjà fait savoir qu’elles ne souhaitent pas financer les augmentations de quotas. Est-ce un levier utilisé par les régions ? D’autres régions ont décidé de les financer et d’autres encore ne se sont pas positionnées, en l’attente du vote de l’exécutif régional.

En cas d’abandon des places prévues par les accords du Ségur de la Santé, les étudiants, les équipes pédagogiques et les employeurs en seront pénalisés, fragilisant ainsi les dispositifs de formation et in fine l’ensemble du système de soins.

Le CEFIEC rappelle que les efforts réalisés depuis 2021 pour accueillir ces nouveaux étudiants ont impliqué des investissements considérables de la part des IFSI : recrutements de personnels administratifs et formateurs, travaux bâtimentaires, et réorganisation des établissements. Ces investissements sont aujourd’hui remis en question par une absence de vision budgétaire à long terme. De plus, quel est l’avenir réservé aux IFSI créés et financés par l’augmentation des quotas ?

Cette décision survient dans un contexte de crise et de tension intense marqué par une baisse de la démographie infirmière importante et une augmentationdu besoin en santé de la population. Les études démontrent que même si le nombre d’infirmiers est en en hausse d’ici 2050, du fait de l’augmentation des quotas, celle-ci reste tout de même inférieure aux besoins de soins.

De plus, la profession infirmière en France fait face actuellement à une réflexion sur l’instauration de ratios infirmiers-patients pour garantir la qualité des soins et le bien-être des soignants[2]. Une réflexion qui, sans aucun doute, nécessitera un réajustement haussier du nombre d’infirmiers sur le territoire.

Face à cette situation, le CEFIEC appelle à une prise de conscience immédiate des décideurs publics. Il est impératif de garantir des financements pérennes en lien avec les projections démographiques d’ici 2050 pour les quotas de formation en soins infirmiers, condition indispensable pour préserver l’avenir de notre système de santé et assurer une couverture sanitaire à la hauteur des besoins de la population.

A propos du CEFIEC* – Le Comité d’Entente des Formations Infirmières et Cadres est une association de structures de formation aux métiers de la santé qui regroupe à ce jour tous les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de France, soit 331 structures, ainsi que les 36 Instituts de formation de cadres de santé (IFCS), 268 Instituts de Formation Aide-Soignant (IFAS), 48 Instituts de Formation d’Auxiliaire de Puériculture (IFAP , et quelques écoles de spécialités infirmières (Puéricultrices, Bloc Opératoire).

Contacts presse :

Michèle Appelshaeuser –Présidente
president@cefiec.fr

Sébastien Devillers
sdevil@aurasicommunication.com

 


[1] Plan d’augmentation des places en formations sanitaires et sociales avec Régions de France. Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre Jean Castex. Publié le 4 mars 2021.

[2] D’un point de vue contextuel, il semble important de rappeler que plusieurs études internationales, dont celles d’Aiken en 2014 et 2018, démontrent qu’une dotation notable d’infirmiers formés à l’université, et à fortiori de professionnels de la santé, a des répercussions positives sur la sécurité des patients et la qualité des soins dispensés. De même, une méta-analyse montre une association significative entre le niveau supérieur de formation des professionnels de santé et une diminution de la mortalité des patients (Liao, Sun, Yu et Li, 2016).

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