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Borréliose de Lyme et autres maladies vectorielles à tiques : la HAS actualise ses recommandations (Communqiué)

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La Haute Autorité de santé (HAS) actualise les recommandations élaborées en 2018 sur la prise en charge de la borréliose de Lyme et des autres maladies transmises par les tiques. Cette actualisation vise à faire le point sur les connaissances scientifiques actuelles, harmoniser les pratiques cliniques et aider les professionnels concernés dans leurs démarches diagnostique et thérapeutique.

L’enjeu est ainsi d’éviter l’errance médicale de tout patient atteint ou susceptible d’être atteint de ces pathologies. La publication de ces recommandations s’inscrit dans la continuité du guide de parcours de soins, publié en 2022 et qui est toujours d’actualité.

Maladie vectorielle la plus répandue dans l’hémisphère nord, la borréliose de Lyme est une infection due à une bactérie transmise par piqûre de tique (genre Ixodes). Le risque de transmission à l’être humain est faible (1 à 4 %) et des mesures de prévention existent pour limiter le risque de piqûre (protection mécanique, utilisation de répulsifs cutanés). En cas de borréliose de Lyme diagnostiquée, une antibiothérapie adaptée aux manifestations cliniques est recommandée chez l’adulte et l’enfant ainsi que la femme enceinte ou allaitante.

La HAS publie une actualisation complète de la recommandation réalisée en 2018 sur la base des données scientifiques actuelles. Ces nouvelles recommandations s’adressent aux professionnels de santé intervenant dans le diagnostic, la prise en charge et le suivi de patients atteints ou susceptibles d’être atteints de la borréliose de Lyme ou d’une autre maladie vectorielle à tiques, mais aussi aux personnes concernées et aux pouvoirs publics.

Ces recommandations confirment notamment la place centrale de l’évaluation clinique dans le diagnostic et décrivent précisément l’antibiothérapie requise dans la prise en charge de cette maladie, afin de faciliter notamment sa prescription par les médecins généralistes. Elles précisent également les spécificités du syndrome post-borréliose de Lyme traitée (PTLDS), tout en appelant à la mise en place de nouveaux travaux de recherche pour en améliorer la compréhension, le diagnostic et la prise en charge. Cette actualisation comprend enfin, une mise à jour des données épidémiologiques et des messages clés de prévention, ainsi que des outils pratiques pour accompagner les professionnels concernés. Pour rappel, l’antibiothérapie en prophylaxie à la suite d’une piqûre de tique n’est pas recommandée.

 

Du diagnostic à la prise en charge de la borréliose de Lyme

Lorsqu’une borréliose de Lyme se déclare, des symptômes apparaissent à plus ou moins court terme. Un érythème migrant (manifestation cutanée) survient dans la majorité des cas, dans les 30 jours suivant la piqûre. La HAS rappelle que son diagnostic est uniquement clinique. Plus tardivement, des manifestations neurologiques (on parle alors de neuroborréliose) ou encore rhumatologiques peuvent se déclarer. D’autres symptômes plus rares peuvent être également observés comme des atteintes cardiaques ou ophtalmologiques.

Parmi les tests diagnostiques possibles, la référence reste le test sérologique de Lyme. Son résultat doit être interprété en prenant en compte la chronologie entre l’exposition aux tiques et l’apparition des signes cliniques évocateurs de borréliose, chez un patient n’ayant jamais reçu d’antibiothérapie (cf. schéma ci-dessous présentant le trépied diagnostique pour orienter le diagnostic et la prise en soins).

La recommandation propose de nouveaux algorithmes et arbres décisionnels qui peuvent être utilisés tout au long du processus de prise en charge de la personne atteinte de borréliose de Lyme :

Une fois le diagnostic de borréliose de Lyme prouvé ou possible, une antibiothérapie est mise en place afin d’éradiquer l’infection (l’antibiotique choisi dépendra de la forme clinique). Dans les cas complexes où au moins une condition du trépied diagnostique ne serait pas remplie, il est indispensable de rechercher d’autres diagnostics par des examens complémentaires, et le patient peut aussi être adressé en circuit rapide en CC/CR-MVT.

Si la résolution des symptômes est souvent rapide chez la plupart des patients, la HAS précise que la persistance de symptômes après traitement doit faire l’objet d’une évaluation clinique approfondie pour s’assurer de l’efficacité thérapeutique, par des médecins spécialisés en centre de compétence ou de référence des maladies vectorielles liées aux tiques (CC-MVT et CR-MVT), en lien avec le médecin traitant.

Des ressources pour accompagner les professionnels :

  • Un texte des recommandations qui reprend la totalité des recommandations accompagné de son argumentaire scientifique pour plus de détails
  • Des algorithmes de décision, d’aide au diagnostic et de prescription de traitements ainsi que des tableaux synthétiques
  • Une fiche de synthèse
  • 10 fiches-outils abordant les différents aspects de la prise en charge (prévention, diagnostic, antibiothérapie, syndrome post-borréliose de Lyme traitée…)

 

Le syndrome post-borréliose de Lyme traitée : une pathologie reconnue et à approfondir

De nombreux agents pathogènes sont pourvoyeurs de syndromes post-infectieux (SPI) qui se manifestent par la présence de symptômes prolongés survenant après la résolution de la phase aiguë de la maladie. Il est nécessaire d’améliorer la compréhension et l’acceptation par le corps médical et le grand public de la notion de syndrome post-infectieux en tant que pathologie en elle-même et c’est dans ce cadre que cette nouvelle recommandation consacre un point important au syndrome post-borréliose de Lyme traitée.

Lorsque des symptômes persistent à la suite d’une borréliose de Lyme déjà traitée par antibiothérapie, on appelle cela un syndrome post-borréliose de Lyme traitée ou PTLDS (post-treatment Lyme disease syndrome en anglais). Celui-ci se caractérise principalement par des symptômes non spécifiques comme une fatigue inhabituelle et invalidante, des douleurs musculosquelettiques ou encore des troubles cognitifs (mémoire, concentration) se prolongeant pendant plus de 6 mois après la fin du traitement. Ces symptômes prolongés affectent le quotidien et la qualité de vie des patients et touchent en Europe entre 6 et 20 % des patients traités pour une borréliose de Lyme.

Les causes du PTLDS restent mal connues. Si la recommandation formule des hypothèses[1], il n’y a en effet pas d’éléments de preuve robustes pour répondre à toutes les questions sur la compréhension physiopathologique de ce syndrome. Aucun test diagnostique spécifique n’existe à ce jour pour le PTLDS, seul l’interrogatoire du patient peut permettre d’établir un lien entre les symptômes présents et une borréliose de Lyme antérieure traitée.

En cas de suspicion de PTLDS, le patient est adressé de préférence à un Centre de compétence des maladies vectorielles liées aux tiques (CC-MVT) ou à un Centre de référence des maladies vectorielles liées aux tiques (CR-MVT). Une fois le diagnostic établi, la prise en charge pourra être poursuivie par ces centres en lien avec le médecin traitant. Un accompagnement psychologique ou encore une réadaptation physique pourront être aussi proposés.

En raison de la diversité des symptômes et de leur grande variabilité d’intensité d’un patient à l’autre, la HAS recommande une prise en charge personnalisée, globale et pluridisciplinaire pour les patients présentant un PTLDS.

Afin de progresser dans la prise en charge de ces patients, la mise en place de travaux de recherche sur les mécanismes physiopathologiques provoquant ces symptômes persistants après traitement mais aussi sur les stratégies diagnostiques et thérapeutiques est soulignée dans ce travail. L’objectif étant de mieux connaitre la maladie afin de pouvoir proposer des traitements adaptés et mettre en évidence des facteurs de risques biologiques, psychologiques et sociaux.

Pour en savoir plus :
Lire le communiqué de presse en ligne
Retrouver la foire aux questions

[1] Dérégulation immunitaire conduisant à une inflammation chronique et/ou à l’apparition d’auto-anticorps​, persistance du pathogène ou de fragments antigéniques​, altération du microbiote bactérien, viral et fongique​, mécanismes de sensibilisation neurologique et/ou psychologique​

Service de presse HAS – contact.presse@has-sante.fr

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