Face aux réactions suscitées par la publication de son rapport « De l’origine du SARS-CoV-2 aux risques de zoonoses et de manipulations dangereuses de virus », l’Académie nationale de médecine tient à rappeler l’esprit et la méthodologie ayant guidé ses travaux et que ce rapport ne prétend pas clore un débat scientifique toujours en cours.
L’essentiel du rapport porte sur des recommandations concernant la surveillance épidémiologique des zoonoses et la prévention des risques de manipulations dangereuses de virus en laboratoire. Le rapport souligne l’importance de la sensibilisation aux responsabilités scientifiques et éthiques des chercheurs face aux problèmes de biosécurité et aux questions liées aux recherches à risque.
Que l’origine du SARS-CoV-2 soit une zoonose ou un accident de laboratoire, ces deux situations soulèvent des risques face aux virus qu’il est impératif de mieux anticiper.
Elle rappelle que les hypothèses d’une transmission naturelle via un animal intermédiaire et d’un accident en laboratoire restent ouvertes. Son rapport souligne l’absence de preuves définitives en faveur de l’une ou l’autre et met en avant la nécessité d’une approche rigoureuse et factuelle.
Enfin, l’Académie insiste sur l’urgence de renforcer la surveillance des zoonoses et des épizooties, sources potentielles d’émergences virales, en dotant les réseaux de veille de moyens accrus.
Elle appelle également à améliorer la biosécurité dans les laboratoires de virologie et à promouvoir une culture du risque et de la responsabilité scientifique, afin d’anticiper et prévenir efficacement de futures crises sanitaires.
Rappel des recommandations :
– Un renforcement des réseaux de surveillance des zoonoses et des épizooties, avec des moyens accrus et des bases de données performantes pour une détection précoce des risques.
– Une meilleure culture de sécurité et de sûreté biologique dans les laboratoires de virologie, via une évaluation fine des risques, incluant ceux liés à l’IA, et le développement de formations à l’éthique et à la responsabilité scientifique.
– Des règles plus strictes en matière de biosécurité et de bioprotection, incluant l’obligation de déclarer les incidents/accidents et la mise en place de dispositifs de contrôle, comme des « boîtes noires biologiques ».
– La création d’une gouvernance nationale des recherches à risque, permettant une coopération européenne et internationale harmonisée sur la manipulation et le transfert d’agents pathogènes, dans un cadre transparent et éthique.
L’Académie appelle ainsi à une approche rigoureuse et préventive, combinant surveillance renforcée, encadrement des recherches sensibles et coopération internationale, afin de mieux anticiper et maîtriser les risques épidémiques à venir.
L’Académie regrette que certaines critiques aient pris la forme d’attaques personnelles plutôt que d’un débat scientifique constructif, et réaffirme son engagement à contribuer à une réflexion scientifique sereine et informée, débarrassée de toute considération idéologique ou polémique. Son objectif demeure d’éclairer les décideurs et le public sur les enjeux de santé publique et de prévention des risques sanitaires.
Pour consulter la version intégrale du rapport
Contact presse : Virginie Gustin – virginie.gustin@academie-medecine.fr