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Le Think Tank Economie Santé présente sa Recommandation 2025 : quatre mesures concrètes, engageantes et motivantes pour sortir enfin le système de santé de l’impasse (Document)

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Le Think Tank Economie Santé a présenté le 19 mai sa Recommandation 2025 : quatre mesures concrètes, engageantes et motivantes pour sortir enfin le système de santé de l’impasse (prévention – organisation territoriale – pertinence – financement). 

Face à une situation assez désespérante du système de santé en France, le Think Tank Économie Santé s’est concentré sur quatre blocages – parmi les plus importants et les plus handicapants – pour lesquels la levée des obstacles pourrait avoir un effet décisif.

Pourquoi la Prévention que tout le monde appelle de ses vœux dans un bel unanimisme est toujours le parent pauvre du système de santé ?

Pourquoi la révolution de l’organisation territoriale de la santé plébiscitée par tous n’arrive pas à prendre forme ?

Pourquoi la pertinence des soins dont chacun se plait à rappeler l’importance ne voit pas de réelles traductions dans la réalité. Le gaspillage concerne au bas mot 20 % des dépenses de santé (soit 50 Md€ pour l’Assurance maladie)

Pourquoi le financement est-il inadapté ? L’Assurance maladie est en déficit sans perspectives d’amélioration et les organismes complémentaires aussi globalement sur leur activité santé en 2023 ?

 

Prévention en santé : sortir des incantations

Le constat est clair et n’est contesté par personne. La seule solution pour assurer la soutenabilité financière, c’est … qu’il y ait moins de malades. Mais en fait le système de santé est organisé comme un marché qui comme tout marché doit être en expansion et reposer sur la croissance de la consommation. De fait, tout le monde a un intérêt objectif (sauf les financeurs et le citoyens) à ce qu’il y ait de plus en plus de malades.

Les principes de la prévention sont pourtant bien définis : intensifier la prise en compte des déterminants de santé, fixer des objectifs stratégiques au système de santé, prendre en compte le retour sur investissement des actions, développer la responsabilité populationnelle des offreurs de santé (adaptation des actions en fonction de la segmentation de la population), généraliser le « making every contact count » (mettre à profit les millions de contacts des individus avec le système de santé pour aborder le sujet de la prévention), mixer la rémunération des professionnels (la capitation est plus propice à la prévention que le paiement à l’acte), impliquer les collectivités territoriales (logement, mobilité, aménagement de la ville, écoles, cantines scolaires, etc.)

Pour changer de braquet :

  • Organiser une Convention citoyenne d’un genre nouveau sur la prévention en santé pour faire pression sur les responsables politiques nationaux et territoriaux

La Prévention en santé ne mérite-telle pas un effort comparable à celui pour le Climat et la Fin de vie ?

La prévention est multiple, concerne tout le monde et toutes les politiques publiques…  Il s’agit d’un changement de société qui doit s’appuyer sur l’ensemble des citoyens et des parties prenantes.

L’enjeu est majeur et mobilisateur : réduire les maladies, vivre mieux et plus longtemps en bonne santé physique et mentale, sans invalidité.

Une Convention citoyenne devrait permettre :

  • une prise de conscience de l’importance de la prévention
  • d’informer les Français et de débattre concernant les enjeux et les outils de la prévention
  • de déterminer les moyens d’y arriver par l’implication de toutes les parties prenantes.
  • et surtout de faire pression sur les pouvoirs publics tant nationaux que locaux et sur les professionnels et les acteurs

 

La révolution de l’organisation territoriale de la santé

L’organisation de la santé au niveau de chaque territoire, c’est un peu comme la prévention en santé, tout le monde s’accorde pour dire que c’est la solution. C’est logique. C’est au plus près des besoins de santé de la population dans chaque territoire ou bassin de vie que pourront être adaptées les solutions disponibles, à partir d’un diagnostic partagé. Mais, là aussi, on bute sur une sorte de nébuleuse qui fait que les choses n’avancent guère.

Des rapports sont publiés, des ministres sont mobilisés, des lois sont votées, des expériences lancées, des outils de coordination inventés (Groupements hospitaliers de territoire, Communautés professionnelles territoriales de santé, etc.) mais l’un des freins majeurs n’est pas levé : la concurrence entre offreurs de soins qui entrave les complémentarités, les synergies et les solidarités.

  • Donner vraiment la capacité aux Territoires de s’organiser par des synergies d’intérêt et la régulation de la concurrence

 

Pertinence des soins : ne plus tourner autour du pot

Là encore depuis des dizaines d’années, la pertinence des actes et des soins est brandie par tous (ou presque) comme l’une des solutions clé pour une meilleure médecine – sobre – au profit des patients avec moins d’effets secondaires indésirables et aussi et surtout avec l’espoir de supprimer les « gaspillages » de l’ordre de 20%, soit 50 milliards d’euros pour l’Assurance maladie. Mais là aussi personne (ou presque) n’a intérêt à agir et à faire de la pertinence.

  • Impliquer fortement et clairement les professionnels de santé en créant une task force, en multipliant les registres et en augmentant les rémunérations forfaitaires

La pertinence des soins ne peut être organisée que par les professionnels eux-mêmes car on est au cœur de l’activité de soin et seul le soignant est à même avec son patient d’appréhender correctement et précisément la situation.

 

Financement de la santé : interdire les coups de rabot

Les prévisions des comptes de l’Assurance maladie ne laissent pas entrevoir de perspectives d’amélioration dans les années à venir. Le déficit de l’Assurance maladie, à un niveau très élevé en dehors de toute crise financière ou sanitaire, devrait continuer à se dégrader, passant de 15,4 Md€ en 2025 à 16,8 Md€ en 2028. Les données concernant l’Assurance maladie complémentaire ne sont guère plus enviables. Malgré une forte hausse des cotisations, les organismes complémentaires sont globalement en déficit sur leur activité santé en 2023

Le tendanciel des dépenses est supérieur au tendanciel des ressources

Il faut donc certes agir rigoureusement sur les dépenses (prévention, pertinence, prescriptions, parcours de soins, fraudes, innovation, réformes structurelles, etc.) mais aussi sur les recettes. Il faut bien reconnaitre que le financement de l’Assurance maladie a été mis à rude épreuve depuis de nombreuses années.

Une vingtaine de pistes de réformes sont décrites. Il faut maintenant choisir.

  • Organiser une grande Conférence du financement de la santé

 

Accéder à la Reco 2025 du Think Tank Économie Santé

 

A propos du Think Tank Économie Santé

Le Think Tank Économie Santé a été créé en 2011 par le groupe Les Echos. Ses membres sont une cinquantaine de tous horizons – soignants, universitaires, spécialistes de santé publique, économistes, industriels, sociologues, politiques, experts, étudiants en santé, patients qui se réunissent tous les mois.

Le Think Tank Économie Santé est indépendant et ouvert sur la société. Il s’appuie sur des travaux de recherche, se situe dans une perspective d’intérêt général, produit chaque année une recommandation, s’inscrit dans le temps et médiatise largement ses conclusions

Le Think Tank Économie Santé est animé par le Dr Philippe Leduc.

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