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Universités saturées, la formation des étudiants en médecine en danger (Communiqué)

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Le 18 juin 2025, le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi visant à améliorer l’accès aux soins par la territorialisation et la formation. Ce texte, déposé puis soutenu par le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder, prévoit plusieurs dispositions permettant d’augmenter le nombre d’étudiants en médecine. Parmi celles-ci figure la création d’une voie de réintégration des étudiants français poursuivant leurs études de médecine à l’étranger. L’examen de cette proposition de loi s’est accompagné de déclarations ministérielles, promettant une “suppression du Numerus Apertus” et une augmentation du nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine.

Alors que le manque de médecins se fait ressentir partout sur le territoire, l’ANEMF réaffirme que la formation est un levier prioritaire pour rétablir un équilibre démographique médical. Toutefois, les annonces du Ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, dévoilées sans concertation préalable, interrogent.

Depuis la réforme d’entrée dans les études de santé et l’instauration du Numérus Apertus en 2019, les universités ont enregistré une augmentation brutale du nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine (+18 % en moyenne à l’échelle nationale). Dans un contexte de sous-financement chronique des universités, cette augmentation, insuffisamment anticipée, s’est rapidement faite ressentir : locaux sous-dimensionnés, taux d’encadrement en constante diminution, terrains de stage saturés et services universitaires dans l’incapacité de répondre aux besoins des étudiants.

L’ANEMF alerte ainsi les pouvoirs publics sur les conséquences néfastes d’une augmentation du nombre d’étudiants en médecine sans un accompagnement financier et logistique des universités dans la réorganisation de leurs capacités de formation. Une telle décision impacterait indéniablement les enseignements théoriques et pratiques des étudiants. Finalement, c’est la qualité de la formation des futurs médecins qui s’en retrouverait dégradée.

Face aux enjeux liés à l’accès aux soins, la méthode doit rester la suivante : établir méthodiquement les besoins en santé de chaque territoire puis accompagner les universités à former selon les besoins préétablis. C’est pourquoi l’ANEMF demande une ouverture rapide de la Conférence nationale de santé, chargée d’établir les objectifs pluriannuels d’admission des étudiants en filière médecine, et un accompagnement tant logistique que financier des universités par l’État, permettant de former un nombre de médecins conforme aux besoins exprimés par la Conférence.

Contact presse :

Lucas POITTEVIN
Président
presidence@anemf.org

Julien BESCH-CARRIÈRE
1er Vice-Président général
julien.besch-carriere@anemf.org

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