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Les sages-femmes alertent sur l’urgence d’agir face aux inégalités socio-économiques et au manque de moyens de formation (Communiqué)

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À l’occasion de la Semaine de la Sécurité des Patients 2025, qui consacre son édition à la prise en charge des enfants de moins d’un an, l’Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes (ONSSF)souhaite rappeler l’importance des recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) visant à améliorer la sécurité en périnatalité… mais aussi alerter sur l’impossibilité de les mettre en œuvre correctement dans les conditions actuelles.

Une étude alarmante sur la mortalité néonatale et les inégalités

Une étude nationale publiée le 16 septembre 2025 dans BMJ Medicinepar l’Inserm révèle que la mortalité néonatale est significativement plus élevée pour les enfants nés de mères résidant dans les communes les plus défavorisées :

  • 3,34 décès pour 1 000 naissances dans les 20 % de communes les plus défavorisées, contre 1,95 décès pour 1 000 naissancesdans les plus favorisées.
  • Selon les chercheurs, un quart des décès néonatals auraient pu être évités si toutes les mères avaient bénéficié du même niveau de prise en charge que celles des territoires les plus favorisés.

Cette étude souligne également que 57 % des événements indésirables graves (EIGS) survenus chez les nouveau-nés sont évitables, ce qui laisse entrevoir une marge de progression majeure… à condition de renforcer les moyens humains, la formation des soignants et l’organisation des soins.

 

Des recommandations de la HAS impossibles à appliquer sans moyens

La HAS rappelle qu’il est essentiel de :

  • Vérifier régulièrement les compétences techniques et non techniques des professionnels,
  • Garantir l’accès à l’ensemble des informations médicales nécessaires,
  • Lutter contre les erreurs diagnostiques,
  • Améliorer la prise en charge des accouchements à risque et la réanimation néonatale,
  • Prévenir les chutes et étouffements du nouveau-né,
  • Sécuriser la prise en charge médicamenteuse,
  • Analyser et prévenir les événements indésirables graves.

Mais les sages-femmes salariées du privé et fonctionnaires (FPH, PMI) ne disposent pas statutairement de droits à la formation suffisants et adaptés pour suivre les mises à jour indispensables à la mise en œuvre de ces bonnes pratiques.

La sécurité des mères et des nouveau-nés est en jeu. Nous avons la compétence et la volonté d’appliquer les recommandations, mais sans droits suffisants pour une formation de qualité dans un statut inadapté, la situation devient intenable.

 

L’ONSSF demande des mesures urgentes :

  • Un changement de statut dans la fonction publique hospitalière reconnaissant la compétence médicale des sages-femmes permettant des droits à la formation adaptés à leur niveau de responsabilité
  • Un plan de renforcement des effectifs dans les maternités avec la révision des décrets de périnatalité
  • Un renforcement des effectifs en PMI avec un statut et une rémunération adaptée et égalitaire pour les sages-femmes sur tout le territoire reconnaissant leur compétence médicale
  • Une réorganisation de l’offre de soins en périnatalité, avec des audits territoriaux comme le recommande l’Inserm.

La hausse de la mortalité néonatale et les inégalités territoriales pointées par l’Inserm imposent de passer des recommandations aux actes. L’ONSSF appelle les directions du ministère de la Santé et la future équipe gouvernementale à ouvrir des travaux pour donner aux sages-femmes les moyens d’assurer une prise en charge équitable et sécurisée pour tous les nouveau-nés, partout en France.

CONTACT : 

Caroline COMBOT, Présidente, présidente@onssf.org

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